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Encres alliées : une création à plusieurs mains (épisode 1)

Encres alliées, c’est un projet de création pluridisciplinaire. Neuf volets, neufs univers, entre textes, musiques, illustrations et lecture. À découvrir régulièrement sur Youtube, où que vous soyez.

En cette période d’incertitude sanitaire, la création n’a pas dit son dernier mot. Paul Castellano, étudiant à l’Institut littéraire suisse de Bienne, a réuni des auteur.e.s, des illustrateur.trice.s, des musicien.ne.s et des lecteur.trice.s. Son projet ? Créer ensemble, en mêlant texte, musique, lecture et dessin. Les Encres alliées vous proposent ainsi de découvrir, au fil des semaines, neuf univers différents.

Le premier épisode s’intitule « La ballade » et réunit Sébastien Armure (texte & lecture), Zoé Borbély (illustration) et Paul Castellano alias Lupa (musique). Comment ces artistes ont-ils créé ensemble ?

La Pépinière : Bonjour à tous les trois ! « La ballade », voilà un titre bien énigmatique… Parlons d’abord du texte, avec Sébastien. De quoi est-il né ? Le passage à l’oral était-il délicat ?

Sébastien Armure : Bonjour. Ce texte a été écrit pour une lecture, au Centre d’art Pasquart de Bienne. C’était une réponse à deux installations de l’artiste canadienne Kapwani Kiwanga, dont les œuvres parlent des structures de contrôle à travers la domination coloniale et l’architecture. J’ai été inspiré à la fois par les narrations présentes dans son travail, mais également par mon expérience esthétique dans l’espace du musée. Quelque part entre les deux, j’ai projeté ma propre histoire. Pour ce premier épisode, j’ai lu moi-même mon texte. Je crois que le résultat reste très proche de mes intentions lors de son écriture. C’est la très belle musique de Lupa qui amène le texte vers une dimension nouvelle.

La Pépinière : La musique a donc apporté quelque chose de nouveau au texte… mais en quoi le texte a-t-il aidé à la création musicale ?

Paul Castellano (alias Lupa) : Pour « La ballade », je crois que je me suis concentré sur la voix de Sébastien. Il a un timbre très particulier, que j’ai essayé de mettre en valeur. À travers sa lecture, il m’a semblé trouver quelque chose de chaleureux et de sombre à la fois – entre la séduction et la révolte. Il y avait quelque chose de mystérieux dans le texte aussi. J’ai trouvé les premiers accords à la guitare, puis la mélodie de piano a été la charpente du morceau. Ensuite, j’ai essayé de suivre les différentes nuances dans la lecture de Sébastien, pour en souligner les tensions, avec des sons plus industriels et expérimentaux qui pourraient toujours se résoudre en revenant sur cette partie de piano, plus légère, et qui sonne pour moi comme une sorte de refrain.

La Pépinière : Texte écrit, texte lu, musique… ne manque plus que la partie illustration pour compléter le projet ! Zoé Borbély, comment avez-vous procédé ?

Zoé Borbély : Avant que je sache que j’allais en faire l’illustration, j’avais déjà beaucoup écouté le texte mis en musique simplement pour le plaisir des émotions qu’il suscite en moi. Il a fait naître beaucoup d’images, et l’idée des points de fuites et d’un espace est apparue rapidement. En parallèle j’ai discuté avec l’auteur du texte. Il m’a aussi apporté ses conseils et on a finalisé l’illustration ensemble. Je dois ajouter que j’ai participé ici à la création de deux podcasts, et dans chacun l’amitié était centrale.

La Pépinière : Merci à vous pour ces réponses ! Et bon vent au projet Encres alliées !

Propos recueillis par Magali Bossi

Photo : ©Zoé Borbely

Magali Bossi

Magali Bossi est née à la fin du millénaire passé - ce qui fait déjà un bout de temps. Elle aime le thé aux épices et les orages, déteste les endives et a une passion pour les petits bols japonais. Elle partage son temps entre une thèse de doctorat, un accordéon, un livre et beaucoup, beaucoup d’écriture.

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