La Geste d’Avant le Temps : épisode 13

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

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Épisode 13 : un réveil musical

Lorsque Hypérion rouvrit les yeux, ses lèvres étaient sèches et le soleil était couché.

Son corps le tirait de partout : on aurait dit qu’un troupeau de diplodocus l’avait piétiné, mangé, recraché et re-piétiné derrière. La grande forme. Passé cette première observation, il prêta attention au ciel – en fait, ce n’était pas un ciel. C’était un tissu épais, d’un beau rouge foncé. On aurait dit… le plafond d’une tente.

Hypérion se redressa. Quelqu’un (qui, il l’ignorait – mais étrangement, cette pensée ne l’effrayait pas) l’avait déposé sur un tapis grossier. On avait posé près de lui une jarre de terre cuite et un bol rempli de grosses baies vertes. Il attrapa la jarre, la renifla. But. De l’eau. De l’eau ! Le liquide lui apporta un merveilleux bien-être. Les fruits, ensuite. C’était aigre et sucré, avec une consistance gélatineuse qui craquait sous la dent. Pas mauvais.

Où se trouvait-il ?

Les objets rangés sous la tente lui paraissaient tous étranges… et il n’avait jamais mangé des fruits pareils ! Ses affaires étaient rangées, à côté de lui. On avait plié sa cape avec le plus grand soin. Quel était cet endroit ? Était-il toujours dans le Désert des Larmes Sèches ? Dans son village, les anciens racontaient que le Désert avait été formé par les larmes d’anciens géants, disparus bien avant l’arrivée des hommes. Pourquoi avaient-ils pleuré ? Nul ne le savait – mais le Désert était là, en souvenir de leurs larmes. À ce qu’il en savait, le Désert des Larmes Sèches étaient peuplé par des tribus nomades redoutables.

Hypérion se leva : ce n’était pas comme ça qu’il allait avancer dans sa quête ! Pas de temps à perdre ! Il devait tout de suite… un son l’arrêta. Le son d’une harpe. À l’extérieur de la tente, quelqu’un jouait.

C’est à ce moment-là qu’il se rendit compte que la harpe d’Elestra n’était plus là.

Magali Bossi

Photo : ©Pexels

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