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L’écriture qui pousse #1 : Trop la flemme

Bienvenue dans L’écriture qui pousse ! Aujourd’hui, vous allez découvrir un des textes produits dans le cadre de nos défis littéraires. Le défi du mois de septembre 2020 portait le titre suivant : « Du début à la fin ». L’idée ? Choisir une phrase d’introduction et une phrase de clôture, parmi une liste imposée… et créer entre les deux une histoire brève inédite. Les phrases du jour sont tirées respectivement de L’exploration de l’époque égarée (M. Proufffst) et des Illuminations (A. Rimbaud).

Dans ce texte, Fabien Imhof se glisse dans la peau d’un homme… qui a la flemme !

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Trop la flemme

Longtemps, je me suis levé super tard.

Oui, bon, déjà là, ça mérite quelques explications. Je ne peux décemment pas vous balancer ça comme ça, sans ajouter quelques précisions. Ce qui se passe, en fait, c’est que j’ai la flemme. Mais quand je dis la flemme, c’est une flemme comme vous n’en avez jamais vue !

Donc, je disais, longtemps, je me suis levé super tard. Mais ça, c’était…

Ah oui, une flemme comme vous n’en avez jamais vue, je disais. Il faut que je développe un peu, sinon vous allez être perdus. Vous connaissez certainement ce qu’on appelle communément « la procrastination ». Non ? La procrastination, c’est tout simplement la tendance à toujours tout remettre au lendemain, à temporiser. Tout un art donc ! Oui, je parle d’art, parce qu’à mon niveau, ce n’est plus une tendance, c’est un art de vivre.

Longtemps, donc, je me suis levé super tard. J’utilise ici l’imparfait parce que…

Un art de vivre. Oui, ça aussi, il faut que je le précise. Pffff, ça me fatigue tout ça ! Donc, pourquoi est-ce que je définis ça comme un art de vivre ? Parce que même le fait de tout remettre au lendemain, je le remets au lendemain. Vous commencez à voir le problème ? La vaisselle s’accumule, les factures aussi, mes plantes meurent toutes…

Ceci explique cela : longtemps, je me suis levé super tard. Mais aujourd’hui…

Oui, je vois, vous devez vous dire que je ne suis pas un type fréquentable, que je dois rester hiberner dans ma grotte, que je ne vois personne, que tout doit être sale chez moi, que je ne sors jamais… Eh bien détrompez-vous ! Un homme de ménage (oui non, parce que, pourquoi ce serait forcément une femme, hein ?) vient une fois par semaine à la maison. Je vous vois venir avec vos questions : tu l’as engagé toi-même ? Tu n’as pas attendu demain pour l’appeler ? Super, je vois que la confiance règne ! Eh bien, figurez-vous que non, c’est ma mère qui l’a fait venir, l’ami d’une amie d’un parent éloigné d’une cousine… bref, il avait besoin de boulot et moi, j’avais trop la flemme.

J’avoue, ça n’a pas aidé. C’est aussi à cause de ça que longtemps, je me suis levé super tard. Mais cette habitude appartient au…

Je sais, mon homme de ménage peut régler certains problèmes, mais pas tous ! Mes factures qui s’accumulent ? Ma mère vient me rendre visite une fois par semaine – après le passage de l’homme de ménage – et s’en occupe. Elle a accès à mon compte en banque. La nourriture ? Je me fais livrer, je ne suis pas fou ! Je ne vais quand même pas aller faire la queue, porter mes courses, sortir, marcher… trop la flemme !

Bref, longtemps, je me suis levé super tard. Et ce matin, j’avais décidé de me lever super tôt. Et puis, je me suis mis à vous expliquer tout ça et…

Au réveil il était midi.

Fabien Imhof

Retrouvez tous les textes publiés dans le cadre
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Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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