Les réverbères : arts vivants

LOVE KILAWU : « à boire et à songer » – 1ère partie

Une performance éphémère autour de l’amour, le 6 février prochain. C’est LOVE KILAWU, par Wetu Le Passant, chez Ilab-Design. La Pépinière vous propose aujourd’hui une interview, afin d’en savoir un peu plus sur ce spectacle bien particulier…

La Pépinière (L.P.) : Bonjour Wetu. Merci de répondre à nos questions, à l’occasion de votre prochain spectacle. Première interrogation : vous vous qualifiez vous-même de « Passant ». Pourquoi ce choix ? Qu’évoque un tel surnom ?

Wetu Le Passant (W.L.P.) : Quand j’ai commencé à écrire, il y a une quinzaine d’années, j’avais besoin d’être le plus anonyme possible. Je n’apparaissais pas à visage complètement découvert. Ça correspondait à ma dynamique artistique d’alors. Pendant les soirées spoken word[1], je venais déclamer mes textes et je repartais tout de suite dans l’ombre. D’où le surnom du Passant. Je cherchais l’anonymat et l’universalité en même temps. A l’époque, en termes de nom de scène, j’avais hésité avec « le mec qui écrit » pour tout vous dire…

Aujourd’hui, je suis plus ouvert à apparaître, mais pas trop non plus (rires), je reste une personne assez discrète et confidentielle. Wetu est le prénom que mon père m’a donné et je ne tiens plus à dissocier les deux. « Wetu Le Passant » pour le moment, peut-être que lors de notre prochain interview, je serai juste Wetu tout simplement.

L.P. : Pour votre performance LOVE KILAWU, vous choisissez un lieu singulier (une galerie), pour un one-shot. Pourquoi le choix de ce lieu ? En quoi peut-il influer sur la performance ?

W.L.P. : Je suis toujours à la recherche d’une émulation, peu importe la forme qu’elle revêt. Pour LOVE KILAWU, je recherchais la communion des arts (poésie, sculpture et peinture). J’aborde l’amour à travers ses mosaïques amoureuses et les œuvres qui sont exposées chez Ilab-Design sont, elles aussi, des mosaïques artistiques.

J’ai écrit cette performance pour qu’elle soit jouée chez Ilab et pas ailleurs. Je suis un kinesthésique qui laisse libre court à ses sensations. La première fois que je suis allé chez Ilab je me suis dit qu’il fallait absolument que je revienne y faire une performance. Quand je leur ai proposé l’idée, Véronique et Besigin (les fondatrices de Ilab-Design) n’ont pas hésité et ont été très enthousiastes.

Aussi, j’aime casser la dynamique de scène. C’est toujours mieux pour moi de déclamer dans des espaces destinés à d’autres formes d’art. J’adore cette confrontation. Aller là où on ne m’attend pas.

L.P. : En effet, mélanger les formes et les formats ne semble pas vous faire peur ! D’abord slameur, vous passez ici à la performance théâtrale. Qu’est-ce qui change dans le processus d’écriture, de création ? Et sur la scène ?

W.L.P. : Je n’aime plus le terme « slameur », je ne sais pas ce que ça veut dire en fait. En ce qui concerne le processus d’écriture, le rythme, les mouvements, la gestuelle, le ton de la voix sont différents. Quand tu lis un texte qui était juste voué à être lu, c’est différent qu’un texte qui va être crié, déclamé ou chanté.

Pour moi, la performance théâtrale me permet de donner une autre vie à un texte. Je ne suis pas dans une interprétation car je vis mon écriture. C’est pour ça que sur le visuel de LOVE KILAWU il est juste mentionné « écrit et mis en scène par Wetu », le reste est vécu.

Ce qu’il est aussi important de soulever, c’est que j’ai d’abord écrit des pièces de théâtre avant de faire du spoken word. Ma première pièce n’a jamais été jouée, faute de trouver un théâtre prêt à relever le défi d’avoir un mec comme moi sur ses planches. Du coup, j’ai fait un album, puis un deuxième, puis un dernier intitulé Doux Amalagames. En faisant maintenant des performances théâtrales, je m’autorise à revenir à mon premier amour.

L.P. : L’amour sera justement le thème central de cette performance. À travers vous, c’est l’autre – et donc le spectateur – que vous dépeignez, dans toutes les facettes que peut revêtir l’être amoureux. Quels clichés et autres aspects cherchez-vous à mettre à mal ? Pourquoi ? Comment ?

W.L.P. : Ceux et celles qui me connaissent savent que j’aime avoir la posture de l’observateur. J’ai passé la majorité de ma vie à être spectateur de situations amoureuses aussi drôles que tragiques. Des situations complexes qui font se mêler la rationalité et l’absurde.

Ma vie amoureuse aussi m’a aussi poussé à me questionner sur ce sentiment que beaucoup recherchent sans vraiment être dans la possibilité d’en dessiner le contour.

Je ne vais pas aller dépeindre un amour édulcoré, mais plutôt aborder les différentes dimensions qui en découlent.

Je veux parler de sexe, de rupture, des sentiments contradictoires, de fidélité et d’alternatives sans pour autant mettre à mal. Dans tout ce que je fais, j’essaie d’ouvrir un dialogue et de dédramatiser les sujets tabous.

La suite de cette interview est à retrouver ici.

Propos recueillis par Fabien Imhof

(avec la collaboration de Magali Bossi)

Infos pratiques :

LOVE KILAWU, écrit et mis en scène par Wetu, le 6 février à Ilab-Design.

Billets disponibles ici : https://etickets.infomaniak.com/shop/59fdrvDrs4/

https://www.facebook.com/events/487347515206223/

Photos : © Patrick Csajko (portrait), © limageinn (affiche)

[1] Les soirées spoken word sont des soirées durant lesquelles ceux et celles qui veulent viennent proposer leurs textes ou ceux d’autrui. C’est une plateforme d’échange poétique.

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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