Les réverbères : arts vivants

Onze imaginaires pour habiter l’Abri

Le 2 octobre dernier, l’Abri présentait ses Artistes Associé·e·x·s pour la saison à venir. Comme à son habitude, le lieu se veut rassembleur, tout en se métamorphosant aux côtés des personnalités de celles et ceux qui l’habiteront pour l’année à venir. Petit tour d’horizon. 

L’Abri ne déroge pas à ses habitudes, avec la volonté de mettre en avant les sensibilités et projets de ses Artistes. C’est donc le lieu qui s’adapte, modifiant ses visuels, ses dynamiques, et jusqu’à l’aménagement de l’espace. Une saison qui s’annonce résolument colorée, au vu de l’identité visuelle présentée jeudi dernier. Les Artistes seront au nombre de onze, avec des domaines artistiques variés : écriture, performances, media design, astrologie, danse, musique, cinéma… 

Agathe de Limoges – Écrire à la marge 

Issue d’une famille de marbriers, Agathe choisit de sculpter les mots plutôt que la pierre. Après un diplôme de Work.Master à la HEAD, elle interroge l’absurdité du quotidien et la marge, à travers son écriture. Ses mots se déclament dans des installations fragiles, en parlant de thèmes comme les pommes pourries, les langues qui lèchent ou encore les espaces d’entre-deux. En parallèle de cette activité, elle a co-fondé Le Trou, à Lancy, un « white cube » situé dans une ancienne fosse de garagiste, où divers événements artistiques sont organisés. 

Alice Botelho – Le langage comme outil de domination 

Diplômée de l’Institut d’écriture de Bienne, Alice explore l’articulation entre écriture et enjeux féministes, en interrogeant le pouvoir du langage. Dans son nouveau roman, paru en août 2025, elle décrit un hôpital psychiatrique, en interrogant la folie, la mémoire, et les violences diffuses inscrites dans le langage. Mettant en scène des figures féminines et des amitiés intergénérationnelles, elle tente d’apporter une forme de résistance à travers ses récits.  

Elina Crespi – Au cœur du jeu vidéo 

Après un diplôme en Media & Interaction Design, Elina collabore avec différents studios, dans l’univers du jeu vidéo et de la communication visuelle. Son projet actuel se développe sous la forme d’un jeu vidéo consacré aux créatures hybrides et aux figures du cyborg. Elle s’associe également à la musicienne Lucie Göckel, pour explorer la dissonance cognitive. Artiste pluridisciplinaire, elle crée donc des univers et donne vie à des créatures organico-humaines. 

Mehdi Djouad – Astrologie queer 

Alternant entre les pronoms « il » et « elle dans sa description, Mehdi oscille entre poésie et danse. Le mot qui définit le mieux cet.te artiste ? Rassembler. S’inspirant de différentes religions, Mehdi tend à rassembler les constellations et réconcilier l’intime et le collectif. Formé.e d’abord au théâtre à la Manufacture, Mehdi conjugue astrologie, ritualité, performance, danse et écriture pour donner une dimension scénique à ses réflexions célestes. 

Noé Girard – Vivre les émotions dans le mouvement 

Après avoir intégré le Ballet Junior de Genève, Noé Girard poursuit son parcours avec la compagnie d’Emanuel Gat. Il cherche à développer de nouvelles pratiques, en s’appuyant sur la danse, pour mener à une dimension plus plastique. Ainsi, à l’aide de son corps, il cherche à rendre le sensible intelligible, l’intime vivant et palpable. En se filmant et en créant des collages, Noé veut tisser un lien nouveau entre pratiques corporelles et visuelles. 

Olha Semchyshyn – Ouvrir des espaces sensibles par la musique 

Originaire d’Ukraine et formée à l’HEMU de Lausanne, Olha met en avant le lien indéfectible entre musique, poésie et nature. En suivant différentes influences, elle a monté plusieurs projets musicaux, dont le point commun est l’exploration du sensible, en constant mouvement. Piano, violon, voix, tous les instruments se mettent au service d’un même but : partager et dire avec la musique, dans toute la simplicité et la profondeur que cela implique. 

Pauline Coquart – L’humour pour créer des liens de subtilité 

Signant les mini-portraits qui ont permis, en partie, la rédaction de cet article, Pauline Coquart se définit comme auteur et artiste. Luttant contre l’élitisme, il refuse l’exclusivité intellectuelle, en proposant de mêler une écriture contemporaine à des symboles connus et populaires. Sans oublier l’humour, qui agit comme un levier pour créer des liens subtils entre les sensibilités de chacun.e. 

Pierre Ripoll – Comédien et ingénieur 

Pierre a suivi deux cursus a priori éloignés, apprenant le théâtre à Marseille et un parcours scientifique à Lyon. Il s’appuie sur ces deux formations pour créer sa compagnie la gueuse et diriger différents projets d’écriture. Adepte de jeux de rôle, à la scène comme à la vie, en 25-26, il promet d’explorer la sensibilité et, sans doute, de nous mentir sur les planches. 

Filmsaaz – Multitask, entre cinéma et musique 

Artiste pluridisciplinaire, à la fois réalisateur.ice et producteur-trice de musique, Filmsaaz axera cette saison sa réflexion autour de ce dernier pôle. DJ, musicien.ne, et artiste visuel, il explore des thèmes profonds, comme la dualité au sein de la jeunesse islamique dont il fait partie, la queerness dans les cultures masculines toxique, ou encore la remise en question de l’empathie. Loin des sentiers battus, Filmsaaz vise à offrir une perspective audacieuse sur la culture contemporaine des jeunes. 

Séraphine Sallin Mason – Réinventer la culture visuelle 

Phinn – le pseudo de Séraphine – pratique le yodel et le banjo, et explore les récits qui nous définissent. Entre musique, photographie et réalisation, iel cherche à réinventer la culture visuelle, en mêlant documentaire et fiction, pour explorer des thèmes aussi variés et profonds que l’identité, les systèmes de croyance ou encore la mémoire collective. 

Sophie Conus – Contrer le syndrome de l’imposteur 

Musicienne et artiste sur céramique, fonte et métal, Sophie veut développer l’univers de la création sonore durant son passage à l’Abri. Pour ce faire, elle mêle dans ses enregistrements l’expérience du terrain, différentes textures avec du chant, ainsi que des instruments modulés grâce à différents effets. Travaillant toujours avec beaucoup de sensibilité, elle trouble la frontière entre réel et fiction. 

Fabien Imhof 

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’Abri. 

Photos : ©L’Abri 

Fabien Imhof

Co-fondateur de la Pépinière, il s’occupe principalement du pôle Réverbères. Spectateur et lecteur passionné, il vous fera voyager à travers les spectacles et mises en scène des théâtres de la région, et vous fera découvrir différentes œuvres cinématographiques et autres pépites littéraires.

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