Au Sévelin 36, le retour des Quarts d’Heure
Comme le veut la tradition depuis 2007, le Sévelin 36 accueille six performances de 15 minutes, portées par des chorégraphes et collectifs émergent-es issu-es de divers horizons. Une occasion de montrer ce que la danse contemporaine, actuelle et urbaine a à montrer.
Sévelin 36, Un lieu pour la danse, annonce sobrement le programme de cette 18ème édition des Quarts d’Heure de Sévelin : l’occasion pour les troupes émergentes de montrer leur travail, et pour les professionnel-les et le public de découvrir la scène contemporaine de demain, grâce à des formats courts. Chaque projet bénéficie, de plus, du regard extérieur d’un-e artiste déjà reconnu-e. Nouveauté pour cette année, forts du succès des précédentes éditions, une soirée supplémentaire est organisée le samedi 29 novembre, suivie d’une dance floor party avec la DJ/MC/Swiss Drag Fairy Sabrina Oberlin. Passons sans plus attendre à la programmation tant attendue.
Cie Analog – Lone
Le duo genevois fondé par Aleyna Demir et Clément Klimbié Porquet définit le titre de sa pièce comme « ce vide qui reste même quand on est entouré, ce silence qui rend sourd, une incompréhension. » Freestyle et musicalité seront les maîtres-mots de ce projet mêlant danse et musique, entre hip hop, électro et influences contemporaines. Pour les accompagner dans cette aventure, ils ont pu bénéficier du regard du Prix suisse des arts de la scène 2023, le chorégraphe Jeremy Nedd, toujours attaché à des collaborations et influences internationales, lui qui a grandi à Brooklyn et a collaboré, entre autres, avec des danseur/euses de Johannesburg.
MyFavouriteGear – Micro-ramures / Micro-armures
Croisement entre science-fiction et queerness, cette création performative et sonore est accompagnée par Davide-Christelle Sanvee, une artiste performeuse qui s’intéresse particulièrement au potentiel scénique des lieux, qu’elle aime à faire parler. Dans ce projet du collectif basé également à Genève il s’agira d’interroger les hégémonies corporelles humaines pour donner la place à des corps mutés, en fusions ou absents, à travers des tenues et circuits qui sonnent. Une véritable recherche pluridisciplinaire, pour imaginer de nouvelles formes plastiques et corporelles.
Ambre Aucouturier – Idylle
Le titre est évocateur, et pourtant, le projet ne raconte pas une expérience amoureuse heureuse. Il s’agit plutôt de plonger dans la lassitude d’un corps après la rupture, pour traiter l’abandon serein et la confiance solitaire. Une sorte d’entre-deux, où les restes encore fébriles se dirigent, de façon intime, vers une forme de tendresse pour se reconnecter à son corps, dans le silence. Elle sera accompagnée dans ce projet par la jeune chorégraphe Délia Krayenbühl, spécialiste de danse contemporaine qui a déjà collaboré avec de nombreux grands noms du domaine.

Kalil Bat – Elemental Encounters
Danseur afro-contemporain et activiste, Kalil Bat prône sa connexion avec sa spiritualité lucide. Les cinq éléments, son héritage créole et des spiritualités ancestrales s’entremêlent dans ce projet où le corps devient vaisseau sensoriel. Différentes entités seront amenées à le traverser pour rassembler les mémoires intemporelles et explorer une nouvelle masculinité, plus sensuelle et où le corps représente des archives vivantes. Pour développer cette pièce, il bénéficie du regard extérieur de Mamu Tshi (alias Amandine Ngindu), véritable référence du krump, elle qui a été élue à deux reprises danseuse de l’année dans cette discipline.
Norine Botella – Le poids de mes pensées
La danse comme moyen d’exister. Voilà comment la jeune artiste définit sa passion. Dans cette performance intimiste, elle s’interroge sur ses pensées qui tournent en rond, cette explosion d’émotions et de démons qui créent en elle une nouvelle réalité. La danse comme histoires, tout simplement, pour raconter avec le corps. Elle sera accompagnée de Léa Katharina Meyer, artiste multiforme, à la fois enfant sorcière, femme folle et personnage grotesque et vulnérable. De quoi explorer les différentes formes de pensée, et la manière dont la réalité se modifie avec elle.
Chance Sayela – The Show Must Go On
Dans cette trilogie artistique, la danseuse explore la résilience, la renaissance après la chute. Face à un futur incertain, quel meilleur moyen de s’exprimer que l’art, entre danse, musique et poésie ? Appuyée par Anna Marija Adomaityte, elle cherchera, comme elle, l’élan, la faille, l’émotion brute. La chorégraphe nous avait ébloui-es avec son Pas de deux, à La Bâtie, en 2021. On ne doute pas que son regard s’accordera parfaitement aux questionnements de Chance Sayela.
Rendez-vous donc du 26 au 29 novembre, à Lausanne, pour découvrir ces six nouvelles créations !
Fabien Imhof
La programmation complète et les détails sont à retrouver sur le site du Sévelin 36.
Photos : ©Sévelin 36
