Diversité de temps et d’espace au Terrier
« Aimer lire, partager, découvrir et transmettre. » Tel est le slogan mis en exergue par Le Terrier pour sa 26ème saison. Philippe Lüscher, président depuis le 1er juillet dernier, avance une volonté d’attiser la curiosité et de découverte de nouveaux/elles auteur/trices à travers les lectures au programme.
La qualité s’inscrira en maître-mot de cette nouvelle saison. Les propositions oscilleront entre œuvres ayant marqué l’histoire de la littérature, par leur forme et leur originalité, et d’autres plongeant de plain-pied dans la complexité de l’Histoire. Il s’agira de donner voix aux mots, de s’élever face aux événements qui se répètent… mais aussi de parler d’amour impossible, ou encore de regards croisés. Nous vous proposons aujourd’hui un petit tour d’horizon de ce programme foisonnant et ses huit propositions pour la saison. Avant cela, notons encore que, grâce à un partenariat avec la librairie Le Temps d’un livre, tous les ouvrages lus durant la saison seront disponible au Terrier au prix de la librairie, dans laquelle on pourra également se les procurer.
Angoisse et violence dans Nue
La première lecture, signée Cécile Taroli, débute dès demain, et sera à entendre jusqu’au 28 septembre. L’autrice pressentie à plusieurs reprises pour le prix Nobel, Joyce Carol Oates, y sera à l’honneur, avec une nouvelle fantastique sobrement intitulée Nue. On y retrouve l’histoire d’une femme affirmée, brutalement dépouillée de ses biens, de sa culture et de son fort capital. Plus d’illusions, plus de mensonges, mais un cheminement vers la vérité, qui se dévoile, comme l’indique le titre, entièrement nue et crue.
Instants captés dans Voir & Flairer
Du 28 octobre au 2 novembre, Isabelle Bosson s’attèlera à faire dialoguer les photographies de Jean-Luc Cramatte et les mots de Jacques Roman. Ce dernier fait naître des histoires au-delà de l’objectif, à travers l’univers singulier du premier. Homme de culture au sens large, puisqu’il a consacré sa vie au théâtre, à la lecture, à la radio, au cinéma, à l’enseignement et à l’écriture, avec une impressionnante œuvre poétique, Jacques Roman nous convie à un dialogue entre deux arts, porté par la voix d’Isabelle Bosson
« Créer, c’est résister / Résister, c’est créer »
Nicolas Rinuy nous invitera à nous lever face aux injustices, avec la lecture de l’analyse littéraire de Stéphane Hessel : Indignez-vous ! À travers l’histoire forte de cet homme, marqué par les déportations de la Seconde Guerre mondiale et l’élaboration de la Déclaration universelle des Droits de l’homme adoptée en 1848, nous serons invité-es à ne pas tomber dans l’indifférence sociale et politique face aux maux du monde d’aujourd’hui. À entendre du 2 au 7 décembre.
L’amour impossible de Leonid Andreïev
On retrouvera le même lecteur du 13 au 18 janvier 2026, accompagné de Louise-Marie Gay pour deux nouvelles de Leonid Andreïev : Hermann et Martha et Deux Lettres. Ces deux textes, parmi les 70 composés par l’auteur, ont en commun un amour impossible. Le conte cruel du premier laisse place à l’histoire de deux amants dans le second, qui tentent tout de même de vivre leur idylle.
« Plus jamais ça ! »
Du 17 au 22 février, place au président Philippe Lüscher, qui fera la lecture d’un texte engagé signé Vassili Grossman. Dans Abel, le six août, il revient sur ce tristement célèbre jour de l’an 1945, quand les États-Unis ont largué la première bon atomique à uranium 235, Little Boy. À bord du bombardier Enola Gay, il narre le quotidien de l’équipage, face à une opération vécue comme ordinaire, bien que l’histoire ait montré que c’était tout l’inverse.
Dernier volet de la filiation dans Les Silences des Pères
On retrouvera ensuite Nicolas Rinuy, en compagnie cette fois de Lucie Ryckewaert, pour Les Silences des Pères de Rachid Benzine. Du 24 au 29 mars, on pourra découvrir le dernier volet de son cycle de romans consacrés à la filiation. On y suivra un fils qui apprend par téléphone le décès de son père, duquel il s’était éloigné. De retour au domicile paternel, il découvre des cassettes audio, dans lesquelles le père raconte sa vie en France. Une manière de briser le silence pour le fils, qui s’engager sur les traces de ce père bavard, pour en apprendre plus sur son passé.
Une nouvelle macabre de Roald Dahl
On connaît Roald Dahl pour ses romans pour enfants. Du 28 avril au 3 mai, avec Carol de Quay, on pourra découvrir William et Mary, une nouvelle dans laquelle il est question de pouvoir, de contrôle, d’une revanche féminine et de déshumanisation. Entre humour et critique social, l’auteur plonge dans les relations toxiques, avec l’humour noir dont il a le secret.
Un classique pour conclure
Classique parmi les classiques, c’est avec Alice au pays des merveilles que se terminera cette 26ème saison. Christian Robert-Charrue explorera l’univers de Lewis Carroll, plongeant dans les non-sens et l’absence apparent de logique, pour faire revivre, métaphoriquement, des personnes connues de l’auteur. Ouvrage culte présentant des animaux dotés d’anthropomorphisme, il conclura merveilleusement la saison, c’est le cas de le dire !
Rendez-vous donc dès demain au Boulevard de la Cluse 71, pour la première lecture de la saison !
Fabien Imhof
Tous les détails sont à retrouver sur la page Facebook du Terrier.
Graphisme : ©Studio A !
