Les réverbères : arts vivants

Introspection et questionnements à l’Arsenic

Le 10 juillet dernier, l’Arsenic dévoilait sa première partie de saison 25-26. De septembre à décembre, le Centre d’art scénique contemporain emmènera son public dans de nombreuses introspections, avec des questionnements actuels et personnels.

La saison débutera le 4 septembre, avec une soirée de performances en collaboration avec le MCBA (Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne). Dans le cadre de l’exposition Jardin d’Hiver #3. DECORAMA, différents artistes et musicien·ne·s sont invité·e·s à présenter leur travail autour de l’ornement, dans ses dimensions formelles et conceptuelles. On retrouvera la plasticienne Sophie Jung au Musée à 18h30, avant de se rendre à l’Arsenic, pour voir les propositions d’Alizée Quinche, Ciel Sourdeau et stelios.exe.

Du 24 au 28 septembre, premier spectacle théâtral de cette première partie de saison, avec DAINAS, de Jonathan Capdevielle et Dimitri Doré. Inspiré des poèmes populaires lettons éponyme, le duo rendra hommage à cette tradition orale ancienne, dans un spectacle où réalité et fiction se mêlent, s’inspirant de l’enfance de Dimitri Doré, enfant letton adopté à Reims. On y apercevra sa vie rêvée et ses métamorphoses vers son rôle d’artiste.

En parallèle de ce spectacle, on retrouve le cinquième Monologue de la chorégraphe Nicole Seiler. Elle cherche à questionner la dimension solitaire du monologue, pour faire dialoguer entre eux les différents épisodes, sur la question de la voix, pour nourrir des identités plurielles. Du 25 au 28 septembre, le Monologue #5 sera consacré à Alina Arshi, danseuse d’origine indienne basée à Lausanne. Plus tard dans la saison, on pourra également voir un travail autour de Clara Delorme, qui aime créer des espaces monochromes, puis à Collin Cabanis, membre du collectif Foulles, qui s’interroge notamment sur la réappropriation d’une culture qui peut à la fois dominer et toucher.

Au mois d’octobre, on retrouvera d’abord StalaMuerte et Maman, une pièce chorégraphique retraçant les étapes du deuil. Loin de sombrer uniquement dans la tristesse, les danseur·se·s nous invitent à trouver la lumière et évoquer les souvenirs qui restent, pour tenter d’exprimer l’indicible. Alexandra Bachzetsis présentera au même moment RUSH(ES), une exploration introspective du corps, pour en montrer l’élan, la montée d’adrénaline ou encore les états de transe. Il y sera question de transformations et d’émotions, pour ressentir plus que comprendre.

Du 29 octobre au 2 novembre, Pamina de Coulon présentera la cinquième pièce de sa saga Fire of Emotions. Intitulée Maledizione, elle s’interrogera sur la retour à la mode du moyen âge, mais aussi sur le pouvoir incantatoire de la parole, qui nous dépasse souvent. La semaine suivante, place à Stanley Ollivier et un spectacle entre danse et performance au long titre évocateur : Spine of Desire : Wounds without tears, out of one skin in diamonds and shit. Inspiré de différents récits, le spectacle explora la réalité quotidienne et les changements sociaux, avec pour langage celui du corps et de la danse.

Du 12 au 16 novembre, Alina Arshi, qu’on aura donc pu voir dans le Monologue #5, présentera sa première création scénique, intitulée J’aime bien les plis. Dans ce duo chanté et dansé, on suivra le dialogue, entre hallucination et interaction, de deux femmes cisgenres en plein introspection, autour de thèmes comme le conflit, le délire et l’amour. Quelques jours plus tard, avec Jacqueline, Rebecca Balestra, Manon Krüttli et Guillaume Poix nous emmèneront dans le Paris des années 80, au moment du suicide de Jacqueline Maillan. Celle-ci se battra contre la fatalité, alors qu’elle a déjà ingéré un cocktail de barbituriques et qu’on lui propose enfin un grand rôle qu’elle n’espérait plus…

Le mois de novembre se terminera par la projection de delicate people, de Ruth Childs, Cécile Bouffard et Camille Vivier. Ce court métrage de 15 minutes, tourné dans les Pouilles en mai dernier, met en avant le projet porté par Ruth Childs et Cécile Bouffard, mêlant sculpture et danse, leurs deux pratiques, qui s’inspirent l’une l’autre. Une manière d’illustrer leur processus de travail et les récits alimentés par leurs pratiques respectives.

Enfin, l’année se terminera, comme de coutume, avec le Festival Les Urbaines, du 5 au 7 décembre, dont la programmation sera dévoilée prochainement.

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’Arsenic.

Photo : ©M. Genoud

Graphisme : ©Arsenic

Fabien Imhof

Co-fondateur de la Pépinière, il s’occupe principalement du pôle Réverbères. Spectateur et lecteur passionné, il vous fera voyager à travers les spectacles et mises en scène des théâtres de la région, et vous fera découvrir différentes œuvres cinématographiques et autres pépites littéraires.

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