Littératures de genre : cap sur Alterfictions 2025 !
Casser les codes, découvrir des plumes, écrire et boire, s’évader, rêver… on peut faire tout ça (et bien plus encore) lors de l’édition 2025 du Festival Alterfictions ! Si vous aimez la littérature de genre, rendez-vous le samedi 15 et le dimanche 16 novembre au Château d’Yverdon-les-Bains.
À Alterfictions, on vous propose de découvrir la littérature autrement. De la science-fiction à la romance, de la fantasy au polar, en passant par le fantastique, soixante auteur/trices vous attendent dans l’aula du Château. Mais attention ! Vous ne les trouverez pas adossé-es à des stands traditionnels… mais autour d’îlots thématiques, regroupés par genres littéraires. À vous de déambuler, tel un Hobbit en quête d’un Anneau – afin de trouver le (ou les) livre(s) de vos rêves ! Quoi de mieux pour faire voyager les imaginaires ? Ce moment est aussi l’occasion d’échanger avec des maisons d’éditions romandes, toutes spécialisées dans la littérature dite « de genre » : Hélice Hélas, PVH Éditions, Gore des Alpes, les Nouvelles Éditions Hummus, La Maison Rose ou encore les Éditions Montsalvens. Elles seront présentes dans le foyer du Château.
Côté animations, le weekend sera rythmé par une série de rendez-vous hauts en couleurs. Parmi les animations permanentes, une grande tombola vous fera gagner l’un des 300 lots offerts par les auteur/trices du festival (de la bouteille de vin au roman). Les Caves du Château vous permettront de boire une bière servie par votre auteur/trice de polar préféré-e. Vous pourrez également y écouter l’album du GAHeLiG (Groupe des Auteurs Helvétiques de Littérature de Genre), Les manuscrits (en)chantés, qui mélangent mots inédits et compositions originales.
Plus ponctuellement, le festival accueillera une lecture-rencontre dédiée aux textes produits dans le cadre des ateliers d’écriture Extramundana, qui propose aux jeunes auteur/trices de 16-30 ans de se frotter à la fantasy. Le Prix de l’Ailleurs, premier prix de science-fiction suisse, célèbrera son millésime 2025 avec une partie des lauréat-es. Cette année, le thème retenu était la low-tech (le contraire de la high-tech, autrement dit : des technologies durables et peu gourmandes en énergie) – tout un programme ! Si vous aimez l’histoire, ne manquez pas la visite du Donjon ou de la Chambre de la Question du Château – l’occasion parfaite de se mettre à la place des personnes emprisonnées à l’époque ! À signaler encore : « Les Shots d’écriture », atelier mêlant boissons et littératures, organisés dans les Caves par l’association Mondes imaginaires. Et le programme est loin d’être fini…
Histoire de se mettre l’eau à la bouche avant samedi, Christophe Barraud, cheville ouvrière du Festival, nous en dit quelques mots.
La Pépinière : Alterfictions, qu’est-ce que c’est exactement ?
Christophe Barraud : Alterfictions est un festival littéraire qui veut mettre en avant la littérature de genre de Suisse romande. Fantasy, polar, romance, fantastique, historique ou encore science-fiction, des genres parfois moins mis en avant que d’autres et où on a souvent le réflexe d’aller chercher des auteurs hors de nos contrées. Notre particularité, c’est d’abandonner les tables de dédicaces classiques qui séparent les lecteurs des auteurs et de proposer les romans par genres sur des îlots. Celles et ceux qui écrivent deviennent donc des conseillers, circulant autour des tables. On veut créer plus de rencontres informelles et moins codifiées. C’est d’ailleurs pour cela que les auteurs volontaires se relaient, en tournus, pour servir au bar ! La première édition a eu lieu en novembre 2023 ; la deuxième aura lieu les 15 et 16 novembre 2025, toujours au Château d’Yverdon-les-Bains
La Pépinière : Pourquoi avoir lancé ce festival en Romandie ?
Christophe Barraud : C’est la rencontre entre le GAHeLiG (Groupe des Auteurs Helvétiques de Littérature de Genre) et l’AMDA (Association des Amis de la Maison d’Ailleurs) qui en a été l’origine. Les deux organismes avaient une envie commune de promouvoir ces littératures de façon originale, avec la bonne humeur ainsi que la simplicité qui les caractérisent. Ce nouvel événement permettait de casser les codes des salons classiques autant par son format que par les romans choisis, mais aussi en accueillant des autrices et auteurs auto-édités qui sont, encore une fois, habituellement moins médiatisés. En deux mots, nous voulions rapprocher lecteurs et auteurs dans un cadre décontracté.
La Pépinière : Un mot sur le programme 2025 ?
Christophe Barraud : Outre les 60 autrices et auteurs et les 6 maisons d’édition présents en permanence, nous sommes ravis d’avoir tissé un partenariat avec le Musée d’Yverdon et Région. Anaïs Guiraud, autrice de fiction historique, épaulée par d’autres auteurs, accompagnera nos visiteurs dans le Donjon et la Chambre de la Question du Château, où étaient torturées les personnes soupçonnées de sorcellerie. Des lectures de romans y faisant référence ponctueront la visite. Le Prix de l’Ailleurs sera remis et un recueil de 12 nouvelles d’auteurs du GAHeLiG sera vernis sur place. Un album de musiques composées pour l’occasion d’après les textes de romans présentés au festival sera en écoute libre dans les Caves où l’association Arcana tiendra un bar. En tout, c’est une dizaine d’animations qui ponctueront le week-end allant de la table ronde à l’atelier participatif.
La Pépinière : Quels sont vos conseils pour vivre sa passion de la littérature de genre en Romandie ?
Christophe Barraud : La Maison d’Ailleurs nous a fait le plaisir de mettre à disposition de ses visiteurs une sélection des romans d’Alterfictions dans leur exposition. Dans les prix à suivre, il y a bien sûr le prix SFFF Suisse, remis au Salon du livre de Genève. Le Salon Mauvais Genre du côté de Genève est également à mettre à son agenda. Le GAHeLiG met en avant une quarantaine d’autrices et auteurs de la région sur les réseaux et les maisons d’édition présentes lors de notre festival sont également à suivre pour dégoter le meilleur de la littérature de genre de nos régions. En 2023, « Duo de Plumes » avait enregistré un podcast durant notre festival et continue depuis à parler littérature sur les ondes.
La Pépinière : Et pour finir, trois bonnes raisons de se plonger dans la littérature de l’imaginaire, selon Alterfictions ?
Christophe Barraud : Pour s’évader, découvrir d’autres mondes, d’autres façons de penser. Pour critiquer le réel à travers la métaphore ou l’anticipation. Pour rire, pleurer, vivre ses émotions.
La Pépinière : Un grand merci, Christophe Barraud, pour cet entretien ! Et longue vie à Alterfictions !
Propos recueillis par Magali Bossi
Plus d’infos sur : https://alterfictions.ch/
Photo : © Alterfictions
