Les réverbères : arts vivants

Théâtre Alchimic : quand on a 20 ans !

Cette saison, l’Alchimic fêtera ses… vingt ans ! Pour l’occasion, le Théâtre dévoile une programmation alléchante, avec dix spectacles, quatre types d’abonnements, des prix qui ne montent pas et une soirée d’anniversaire à ne pas manquer. Histoire de vous mettre l’eau à la bouche, petit tour d’horizon de cette année de jubilé…

Des illusions à l’invisible

La saison commence avec une pièce d’Ivan Viripaev, en création du 18 septembre au 5 octobre. Dans Illusions, mis en scène par Dylan Ferreux et Martin Jaspar, les vannes de la sincérité amoureuse s’ouvrent : deux couples mariés depuis plus de cinquante ans éprouvent subitement le besoin de soulager leur conscience… quitte à se révéler mutuellement ce qui aurait mieux fait de rester caché ! Révélations, confidences, désirs enfouis, amours impossibles, réalités fantasmées seront au rendez-vous dans une comédie à l’humour grinçant. Un bon moyen de réfléchir à nos propres relations amoureuses, physiques et/ou amicales – n’est-ce pas ?

Le Théâtre Alchimic accueille ensuite Chez lui, une pièce de Michel Courtemanche et Patrik Cottet-Moine, jouée du 7 au 19 octobre et du 29 octobre au 2 novembre. Cette mise en scène de Marc Andreini a marqué le festival d’Avignon par son caractère comique : la parole fait place au mime pour narrer le quotidien et ses surprises, entre bruitages et clowneries. Dans ce seul-en-scène, l’humoriste Patrik Cottet-Moine incarne à la fois les personnages… mais aussi les décors et les accessoires ! De quoi nous tendre un miroir, à grands renforts de grimaces, pour oublier un peu le quotidien.

Dernière pièce de l’année 2025, Invisible (création de Yasmine Saegesser et Denis Correvon, mise en scène par ce dernier) occupera les planches du 25 novembre au 14 décembre. Entre intrigue fantastique et histoire vraie, Invisible évoque l’au-delà, la vie après la mort… l’immortalité. Jeanne, décédée dans un accident de montagne, n’a jamais été retrouvée par sa famille. Depuis les limbes, elle cherche à contacter Charlie, sa sœur qui est également médium. Et si l’amour permettait de combler un passage entre les êtres – à ouvrir une brèche entre le monde des vivant-es et celui des mort-es ?

Entre algorithme et lapin

Le début de l’année 2026 nous conduira d’abord… dans un Vidéo Club, avec une création de Sébastien Thiéry, mise en scène par Julien George et jouée du 13 janvier au 1er février. On y retrouvera une histoire de couple, victime cette fois-ci d’une caméra de vidéo-surveillance dissimulée dans leur cuisine. Qui l’a placée là ? Espionnage ? Fétichisme ? Télé-réalité ? Le couple oscillera entre crainte et suspicion… avant que la situation vire à l’absurde.

En parallèle, du 10 janvier au 22 février, l’Algorithme d’Émilie Génaédig (mis en scène par François Bourcier) explorera lui aussi les nouvelles technologies. L’héroïne, une ultra-connectée addicte à l’IA, plongera dans un univers aux limites du réel. Dans la même veine que la série Black Mirror, cette histoire jouera avec les nôtres, pour (re)penser notre rapport à la technologie. Ce n’est pas de la science-fiction – le futur est déjà parmi nous !

Changement de décor avec L’imposture d’Aurélie Hubeau et Lucie Hanoy, jouée du 3 au 8 mars et du 13 au 17 mars. Il sera ici question de l’incertitude du genre, de la sensation de ne pas être tout à fait à sa place dans la case que le monde nous a assignée. À travers la trajectoire de l’héroïne, la mise en scène d’Aurélie Hubeau, Pierre Tual et Lucie Hanoy interrogera l’identité, le genre et le rapport à la différence – entre stand-up, poésie, performance et théâtre d’objets. Une manière de voir le monde autrement… pour le renouveler et dépasser le sentiment d’imposture qui peut parfois nous habiter.

Du 19 au 29 mars, La Tête Ailleurs de Camélia Acef et Youri Rebeko (mise en scène par Victor Bourigault) changera de décor : on sera du côté de la comédie musicale. En compagnie de Norah, la protagoniste centrale, on naviguera entre les styles musicaux afin d’élucider un étrange problème. Pourquoi entend-elle des chansons, sitôt qu’elle essaie de se concentrer sur quelque chose ? Cela, vous le découvrirez… en musique, bien sûr !

Du 23 avril au 13 mai, Lapin Lapin de Coline Serreau (la réalisatrice de Trois hommes et un couffin et La belle verte) poursuivra dans la veine de la comédie – familiale, cette fois-ci. Véritable mère-courage, Mama Lapin affronte le monde avec optimisme… malgré un quotidien précaire qui menace sa famille nombreuse. Humour, critique sociale, éloge de l’amour familial, on y retrouvera des situations parfois familières, parfois improbable. La mise en scène, signée Sarah Marcuse, mettra l’accent sur la résilience face à l’adversité.

Mario Diament nous emmène ensuite dans une période sombre de l’histoire, avec Un rapport sur la banalité de l’amour, mis en scène par François Marin. Du 26 mai au 7 juin, on sera plongé dans l’Allemagne nazie, où deux personnages d’exception vont vivre une passion brûlante : Martin Heidegger, philosophe et professeur à l’université de Marbourg, et Hannah Arendt, son étudiante. Or, Hannah est juive et Martin est d’abord fasciné par Hitler… L’histoire d’un amour impossible, d’une passion qui résonne encore aujourd’hui.

La saison se clôturera avec une pièce de Marjolaine Minot, mise en scène par Günther Baldauf : J’aime pas l’bonheur. Entre Amélie Poulain et L’élégance du hérisson, cette comédie met en scène Claudine, qui veut se forger sa propre vision du bonheur – entre petites joies et replis hors du monde. Mais que se passe-t-il quand une nièce têtue s’en mêle, menaçant de mettre Claudine dans une maison de retraite ? Vous le découvrirez sur scène !

Joyeux anniversaire !

Les pièces ne seront pas les seules à célébrer les vingt ans du Théâtre Alchimic. Le lundi 27 octobre (19h30), le public est convié à une fête d’anniversaire remplie de surprises : on y retrouvera du clown, du mime, de l’humour, du beatbox… sans oublier un buffet bien garni ! L’événement sera gratuit – mais attention ! Les places sont limitées. Si vous voulez chanter « Joyeux anniversaire » au Théâtre Alchimic, nous vous conseillons de réserver rapidement votre place.

En 2025-2026, on se réjouit de pousser la porte du Théâtre Alchimic !

Magali Bossi

Les informations pratiques et les détails de la programmation sont à retrouver sur le site du Théâtre Alchimic.

Photo : © Alchimic

Magali Bossi

Magali Bossi est née à la fin du millénaire passé. Elle aime le thé et les orages, déteste les endives et a une passion pour les petits bols japonais. Présidente de l’association La Pépinière, elle est responsable de son pôle Littérature. Docteure en lettres (UNIGE), elle partage son temps entre un livre, un accordéon - et beaucoup, beaucoup d’écriture.

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