Une demi-saison passionnée à l’ADC
Pour cette demi-saison du Pavillon ADC, l’institution dédiée aux arts de la danse fait la part belle aux co-productions : pas moins de six créations seront à découvrir ! Dans cette riche programmation, vous pourrez également vous délecter des accueils d’artistes internationaux, et des partenariats avec Antigel et Groove’n’Move. De quoi rester occupé-e jusqu’à l’été !
Des co-productions éclectiques
L’ouverture de cette demi-saison se fera avec la nouvelle création de Claire Dessimoz, qu’on avait déjà pu apprécier au Théâtre de l’Orangerie en 2024. Elle revient en janvier avec Les choses graves, où les émotions d’enfance prennent toute la place, et s’interroge sur les traces qu’elles laissent en tant qu’adulte.
La seconde, en mars, sera La Jalousie des tempêtes d’Emma Saba, une performance-concert, où les héroïnes sacrifiées des opéras classiques reviennent prendre leur revanche. Les airs lyriques se transforment en fragments électriques, en soupirs amplifiés, et s’insèrent dans les fissures temporelles.
Si me ves ir con todo, es porque a la noche lloro de Baby Volcano, effectue un grand écart musical en proposant une création intense sur la fête, où résonneront reggaeton, baile funk, et noise volcanique. Elle fera de l’ADC un espace où la danse devient un cri de résistance.

En avril, Baptiste Cazaux nous partage sa nostalgie des hymnes pop des années 2000 dans That’s twisted. À travers un collage de danses et des sons d’époques différentes, il compose un espace hybride où les gestes, les musiques et les bruits se déforment, se superposent et s’entrechoquent comme un DJ qui scratche au milieu d’un morceau.
S’ensuivra la dernière création de la chorégraphe renommée Cindy Van Acker, qui s’est emparée des Pléiades, in absentia du compositeur grec d’avant-garde Xenakis, une œuvre musicale complexe basée sur les mathématiques. Accompagnée de six danseuses et de six musicien-nes, iels feront résonner cette œuvre puissante.
En juin, le duo franco-grec formé par Katerina Andreou et Mélissa Guex proposera SHOUT TWICE, une expérience performative qui fait se propager des rythmes, des gestes et des vibrations entre les interprètes et le public.
Enfin, Jeremy Nedd et Jolie Ngemi, les deux mentors des étudiant-es de La Manufacture à Lausanne, nous présenteront les spectacles qui concluent leur Bachelor institution, et qui aborderont des problématiques raciales et collectives.
Des partenariats internationaux
Le premier invité sera Trajal Harrell et le Zurich Dance Ensemble, pour présenter Caen Amour, une réflexion sur l’orientalisme, ce regard sur l’Orient perçu par les occidentaux. Dans cette performance contemporaine, l’artiste convoque autant le cabaret que le butô, en passant par le voguing. À découvrir en février !
Au milieu de l’hiver genevois, surgira la chaleur d’Antigel qui sera en collaboration du spectacle Sottobosco, de la chorégraphe et activiste Chiara Bersani. Dans ce conte dansé, des personnes en situation de handicap de perdent dans la forêt et doivent inventer une nouvelle communauté. Une performance où chaque mouvement devient trace d’existence, expérience sensorielle. Chiara Bersani fait du théâtre un territoire d’attention radicale, où la vulnérabilité se révèle force de transformation et promesse d’avenir.

En mars, arrivera le temps fort de la danse urbaine, le festival Groove’N’ Move, qui collabore pour le spectacle Mbok’Elengi, de Jolie Ngemi. En lingala, le titre veut dire «pays», «lieu» (Mboka) et «plaisir», «extase» (Elengi). Très présent dans le langage de la jeunesse à Kinshasa, ce terme est devenu un véritable slogan populaire, revendiqué dans les rues, les marchés, les fêtes et les productions artistiques : comment se réapproprier le réel par l’énergie du collectif et la puissance de la fête ?
Et une multitude d’autres activités !
Comme à son habitude, le Pavillon ADC propose une myriade d’activités pour se familiariser avec l’univers de la danse : des rencontres et des tables rondes, des ateliers corporels, ou encore des spectacles participatifs. Et pour les passionné-e-s de tango, ne manquez pas les fameuses milongas dans le foyer de l’institution !
En bref, le Pavillon ADC a de quoi nous faire rêver, réfléchir, crier, et rire jusqu’au retour de l’été !
Léa Crissaud
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site du Pavillon ADC.
Photo : Banner : ©Arnaud Beelen / 1. ©Pavillon ADC / 2. ©Giuseppe Follachio
