Blue Beetle : rien de bien nouveau
Premier film du nouvel univers cinématographique de DC, Blue Beetle était très attendu. Malheureusement, il n’arrive – pour l’instant – pas à la cheville des créations des studios Marvel, avec un scénario qui ne surprend guère. En attendant la suite…
Blue Beetle, ce sont deux histoires de famille qui s’opposent. D’abord il y a celle des Reyes, famille pauvre d’une petite ville mexicaine et donc le jeune fils, Jaime, vient de terminer des études de droit. De l’autre côté, la puissante famille Kord et ses industries d’armement militaire, qui rachètent tout sur leur passage et obligent la famille Reyes à quitter sa maison, faute de pouvoir payer le loyer. Mais le rapport de force s’inverse lorsque, par un concours de circonstance, Jaime entre en possession du Scarabée, une relique extraterrestre dont Victoria Kord cherchait à se servir pour créer des armes invincibles. Jaime devient l’hôte de la relique et, par conséquent, le Blue Beetle du titre du film. S’ensuivra une lutte acharnée entre lui et les Kord, qui cherchent à tout prix à la récupérer pour parvenir à leurs fins…
Rien de nouveau
Blue Beetle ressort toutes les ficelles connues des films de super héros. On retrouve ainsi le jeune héros qui n’a rien demandé et se retrouve tout à coup investi d’une mission qui le dépasse totalement. Comme toujours, d’abord submergé par ses pouvoirs, il finira par apprendre à les maîtriser et sauver celles et ceux qu’il aime. On n’oublie pas l’antagoniste avec son projet secret, sous couverture de la création d’un monde meilleur, ou encore le personnage de Jenny Kord, qui trahit sa propre tante et donc le clan ennemi pour rejoindre celui des gentils. Bien sûr, les gentils sont caractérisés par cette empathie qui les empêche de tuer leur adversaire lorsqu’ils en ont l’occasion… adversaire qui reviendra évidemment plus fort pour la bataille finale. Et la liste ne s’arrête pas là ! On peut encore évoquer la faiblesse du héros – son amour pour sa famille – qu’il transformera en force pour surpasser son adversaire. Et bien sûr, ce moment où tout semble perdu et le rebondissement qui survient pour relancer les affaires des héros…
On aurait aimé que Blue Beetle dispose de plus de particularités, qu’il s’agisse de surprises au niveau scénaristiques ou bien d’éléments qui lui seraient propres. À part le laboratoire secret de Ted, le père de Jenny mystérieusement disparu, qui est consacré à la relique, rien à signaler. Il y a bien quelques allusions à la couleur bleue du titre, mais rien n’est véritablement creusé, qui aurait pu donner une profondeur supplémentaire à ce film.
En attendant la suite
On notera tout de même quelques satisfactions, à commencer par Rudy, l’oncle excentrique et un peu complotiste de Jaime, ou encore Nana, la grand-mère, avec son passé de révolutionnaire. Ces deux personnages fonctionnent bien et amènent une touche d’humour qu’on aurait bien aimé voir un peu plus développé. On aurait peut-être alors pu faire un rapprochement avec Deadpool, au-delà du costume qui nous le rappelle étrangement… Mais rappelons ici qu’il ne s’agit que d’un premier film pour un nouvel univers et qu’il faut donc mettre tous les éléments en place avant d’envisager la suite. À cet égard, Blue Beetle est un film qui fonctionne bien, malgré ses ressorts scénaristiques vus et revus. On attend donc de voir la suite et les liens qui se créeront avec le reste de l’univers cinématographique à venir. Quoiqu’il en soit, il faudra se renouveler et amener quelques surprises. La scène finale qui nous en dit un peu plus sur la disparition de Ted pourrait bien être la clé de la suite…
Fabien Imhof
Référence :
Blue Beetle, réalisé par Angel Manuel Soto, USA, sortie en salles le 16 août 2023.
Avec Xolo Maridueña, Bruna Marquezine, Belissa Escobedo, George Lopez, Susan Sarandon…
Photos : © DC