C’est Déjà Demain, c’est déjà la douzième !
Du 5 au 10 mars prochains, le Théâtre du Loup, la Maison Saint-Gervais, le Grütli et L’Abri-Genève s’associent, comme il est désormais de coutume, pour la douzième édition de C’est Déjà Demain, festival de la jeune création.
Le rendez-vous est désormais incontournable : comme chaque année, au mois de mars, le public curieux et les programmateur·ice·s sont invités dans quatre institutions genevoises pour assister à des formats courts – généralement entre 35 et 50 minutes – proposés par de jeunes artistes. Si notre article a vocation à vous présenter le festival dans son ensemble, vous pourrez découvrir, durant les prochains jours, des brèves interviews, autour de trois questions types posées à toutes les troupes du festival. L’occasion de les connaître un peu mieux et de découvrir leur état d’esprit à quelques jours de C’est Déjà Demain. Passons sans plus attendre à quelques mots sur la programmation.
On débutera les hostilités au Théâtre du Loup, avec deux soirées – mardi 5 et mercredi 6 mars – consacrées à trois créations, qu’on pourra voir les unes à la suite des autres. Les deux soirs, à 19h30, la Compagnie Ex Aequo d’Alice et Julia Botelho, Etienne Goussard et Charlotte Roche-Meredith, ouvrira les feux avec Les Mots bleus. Un voyage utopique où la couleur bleue domine, dans une cabane protégée où le merveilleux s’impose… Mardi, c’est le collectif pourunenuit qui leur succédera, avec Dissection Putain de Folle ou l’assemblage de deux textes de l’autrice québécoise Nelly Arcan. Y seront mêlés une performance sur la féminité incarnée jusqu’à l’horreur et un monologue sur la culture de l’inceste. Le spectacle clôturera également la soirée de mercredi. Ce second soir, c’est le duo composé de Jamila Baioia et Timéa Lador qui succédera à la Compagnie Ex Aequo, avec Daisies Declines. Clôturant la soirée du mardi, ce spectacle s’inspire de Daisies, un film tchécoslovaque de Vera Chitylová dans lequel deux femmes questionnent les limites de la bienséance. D’un extrême à l’autre, cette performance questionnera la représentation traditionnelle de la femme.
Le même soir, et jusqu’au samedi, on pourra également se rendre au Grütli, pour assister à rabbia, qui se traduit par « colère », un projet porté par le collectif addo/aldebs/caruso/laneve (des noms de ses quatre membres). Iels y appelleront à l’ « empouvoirement », en partant du sentiment d’impuissance face aux injustices liées à certaines discriminations, qu’elles soient liées aux origines, au sexe, à la couleur de peau ou à la classe sociale. L’occasion d’exprimer publiquement ce qui ne peut pas toujours l’être.
Du jeudi au samedi, ce spectacle pourra être vu à la suite – ou avant pour le samedi après-midi – de ceux joués à l’Abri – Madeleine et à la Maison Saint-Gervais. À la place de la Madeleine, on aura l’occasion de découvrir What will remain secret, un projet du duo Auguste de Boursetty – Alexis Freiheit, dans lequel le chant et la danse se mêleront pour déterrer les secrets enfouis de deux personnes qui ne portent plus leurs prénoms de naissance. Une manière de réenchanter le corps et les souvenirs. Quant au spectacle de la Maison Saint-Gervais, il s’intitule À nous deux ! et constitue un seul en scène imaginé par Ismaël Attia. Il y explorera l’adolescence, cette période compliquée pour tout le monde, entre l’enfance et l’âge adulte. Avec humour, il tentera de questionner les désirs, pulsions et autres amours déçues de cette drôle de période de la vie.
Le vendredi 8 et le samedi 9 mars, on se retrouve à nouveau au Théâtre du Loup, pour un autre triptyque de spectacles. Alors qu’on célébrera la journée internationale des droits des femmes, Maroussia Pourpoint ouvrira les feux – et les clôturera le lendemain – en convoquant Joséphine Baker, pour une Conversation avec Joséphine. Elle y imagine un dialogue fictif avec l’artiste, entre théâtre, musique et danse, pour comprendre ce qui se cache derrière le masque de l’artiste. S’ensuivra Still, du duo lo.me (loren tschannen et Mélissa Biondo). Elles y exploreront les possibles du devenir image, dans une chorégraphie de regards, où toutes les frontières seront brouillées… Enfin, c’est avec Alliage que se terminera la soirée du vendredi. Simon Ramseier, danseur, y propose une danse contemporaine inspirée du Sabar, une danse traditionnelle sénégalaise, pour réfléchir à l’appropriation culturelle et la manière juste – s’il en existe une – de dialoguer avec des cultures qui ne sont pas les nôtres, avec un objectif de collaboration équitable entre Nord et Sud.
Notez enfin que la fête sera, comme toujours, au rendez-vous, le samedi soir. Le Théâtre du Loup accueillera deux DJs de la scène locale émergente : AKUAKU et Horla vous feront danser de 22h30 à 1h30 durant l’after party officielle du festival. On vous attend nombreux et nombreuses pour vous ambiancer jusqu’à la fin de la nuit !
Fabien Imhof
Toutes les infos pratiques et détails de chaque spectacle sont à retrouver sur les sites des différents lieux participant au festival :
https://theatreduloup.ch/spectacle/cest-deja-demain-12/
https://saintgervais.ch/spectacle/a-nous-deux/
https://grutli.ch/spectacle/cest-deja-demain-12/
https://labrigeneve.ch/programme/what-will-remain-secret
Photos : ©CDD.12 (Affiche de ©Sylvain Leguy, d’après un dessin original par ©AMI)