Le banc : cinéma

Col-loc : la websérie de l’été ?

Dès le dimanche 4 août, la websérie Col-loc dévoilera un épisode inédit chaque semaine. Le projet porté par Aurelia Loriol et Séraphine Burdet est le fruit d’un travail de longue haleine et d’une idée née pendant le Covid. Entretien avec les deux comédiennes.

La Pépinière : Aurelia et Séraphine, bonjour, et merci de me recevoir. Pour commencer, pouvez-vous nous dire quelques mots de l’histoire de Col-loc. Que raconte cette websérie, sans trop en dévoiler bien sûr ?

Séraphine Burdet : Bérangère, qui est jouée par Aurelia, recherche une colocataire, un peu par obligation : elle a des problèmes financiers. La première qu’elle rencontre, c’est Eglantine, que je joue. Les deux sont complètement à l’opposé : Bérangère est stricte, du moins à l’extérieur, parce qu’on comprend vite qu’à l’intérieur c’est différent. Au contraire, Eglantine est très extravertie, mais par contre à l’intérieur ça fonctionne bien. Tous les épisodes racontent des entretiens qui se passent mal, pour qu’on se rende compte finalement qu’Eglantine était la meilleure candidate. Et la fin de la série nous laisse sur un suspense assez ouvert…

La Pépinière : Lors de l’avant-première à laquelle j’ai eu la chance d’assister, Séraphine dévoilait que l’idée est née d’un drôle d’entretien qu’elle a vécu pour intégrer une collocation. Comment cela s’est-il passé ?

Séraphine Burdet : On se confie beaucoup nos histoires mutuelles, depuis qu’on a fait l’école de comédie musicale ensemble. Quand j’ai raconté cette histoire à Aurelia, en devant rechercher une collocation après ma séparation, c’était d’abord par amitié, puis rapidement on s’est dit que bon pitch pour une série.

Aurelia Loriol : Et je dirais que c’est aussi la volonté raconter une histoire d’amitié très forte. Comme les personnages, on est aussi très différentes dans la vie, mais ça ne nous a pas empêché de développer une vraie amitié. Donc c’est aussi ça qu’on voulait raconter !

La Pépinière : Était-ce une volonté dès le départ d’en faire une websérie ?

Aurelia Loriol : C’est venu assez vite oui ! Au début, on tournait dans le sous-sol de l’école, avec iPad. C’était la période du Covid, donc c’était un moment assez difficile pour des comédiennes comme nous qui cherchaient à se professionnaliser. On a voulu continuer à travailler, garder contact avec les gens, apporter quelque chose aussi… puis on a discuté avec un réalisateur, qui a voulu le porter projet plus loin. Et c’est suite à cela qu’on a lancé cette web-série.

Séraphine Burdet : On n’a pas attendu d’avoir des moyens pour tourner, il y avait déjà les prémisses avant ça. Ça ressemblait d’ailleurs plus à du théâtre filmé dans un premier temps.

La Pépinière : C’est donc le fruit d’un long travail, durant plusieurs années. On ne s’imagine pas forcément tout ce que cela implique, en termes de décors, costumes, montages, recherches de fonds… Comment vous y êtes-vous prises ?

Aurelia Loriol : On a vraiment appris en faisant, parce que c’est notre première production audio-visuelle. On a construit l’équipe petit à petit, avec des entretiens. Pour la direction artistique, on a été épaulées par Valérie Rossier, que je connais bien. Et puis, avec le premier réalisateur, ça n’a finalement pas marché, à cause de visions artistiques divergentes. Donc on a un peu fait des allers-retours pour trouver équipe qui convenait, jusqu’à l’année dernière.

Séraphine Burdet : Et c’est vrai qu’au final, il y avait vraiment une super ambiance, tout le monde s’entendait super bien, et on a eu la chance de pouvoir tourner dans un super cadre grâce à ça.

La Pépinière : En regardant Col-loc, il y a une forme de nostalgie qui nous vient en tête, avec les formats qu’on regardait il y a quelques années, du type Caméra café ou Un gars, une fille. Y avait-il une inspiration de ce côté-là ou pas du tout ?

Aurelia Loriol : On avait cette volonté de faire un format court, assez punch. Dans le montage, il y a certaines prises de risques, avec des coupures brutes et une dimension assez absurde. C’est une proposition qui peut être assez déstabilisante, aussi pour œil. Donc oui, tous ces formats courts, comme Bloqués aussi, étaient assez intéressants, et on a repris certains codes, tout en intégrant aussi nos idées.

La Pépinière : Oui, il y a par exemple ce petit extrait au début de chaque épisode, qui nous intrigue et nous donne envie de savoir ce qui se passe pour en arriver là.

Séraphine Burdet : Pour nous, c’était assez novateur quand on l’a imaginé. Et en fait, avant qu’on sorte la série, on s’est rendu compte que ça se fait pas mal maintenant sur Instagram ou TikTok.

Aurelia Loriol : Il se passe un temps assez long entre l’écriture et la sortie, donc forcément certaines idées vieillissent, ce qu’on trouve aussi assez drôle.

La Pépinière : Vous êtes sur tous les fronts, avec la Cie Tandem, et notamment Sofa qu’on avait pu voir l’an dernier, et maintenant votre association Canapss, qui produit cette websérie. Il y a quelque chose qui se développe autour de la thématique du canapé ? Quels sont les futurs projets ?

Séraphine Burdet : Actuellement, on en résidence à Peyzieux, près de Lyon, pour une pièce qu’on va jouer bientôt et qui sera rejouée en octobre, mais on ne peut pas en dire plus !

Aurelia Loriol : Et on a plusieurs projets encore au niveau embryonnaire. Par exemple, je veux faire un flopcast, qui serait une parodie de podcast qui se passe mal, avec notamment le rôle récurrent de l’ingé son. Ce sera une autoproduction, avec un petit budget. Au départ, je pensais faire ça sur des chaises, mais peut-être que ça se fera sur un canapé ? D’ailleurs, le nom de notre association, Canapss, c’est un petit clin d’œil par rapport à notre travail autour du canapé.

La Pépinière : Aurelia et Séraphine, merci beaucoup ! Et on se réjouit de découvrir la suite !

Propos recueillis par Fabien Imhof

Un épisode sortira chaque dimanche sur la chaîne de Canapss.

Vous pouvez également les retrouver sur Instagram : https://www.instagram.com/canapss_video/

Photos : © canapss

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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