Les réverbères : arts vivants

Genève et la danse contemporaine

Le début de saison 23-24 du Pavillon ADC (Association pour la Danse Contemporaine) arrive ! Retrouvons-les au Pavillon de la Danse. Quelles surprises nous attendent après la saison estivale ?

Aimez-vous la danse contemporaine ? Êtes-vous fasciné·e·s par ces mouvements qui cassent avec la danse classique, des mouvements explorateurs de nouvelles formes ? Ou bien aimeriez-vous vous découvrir une nouvelle passion artistique ? Le Pavillon ADC est la réponse à vos envies ! Pièces et ateliers vous attendent de septembre à décembre, profitez-en bien !

Les ateliers

Pratiques corporelles matinales, ateliers corporels et la milonga du Pavillon : voici l’offre des activités proposées. Différentes dates, différents moments de la journée, tout le monde trouvera un atelier à son goût. Réveillez votre corps en douceur, ou bien apprenez le tango argentin (milonga : genre musical né dans la pampa argentine), ou bien encore… Participez à une chorégraphie basée sur les spectacles à l’affiche au Pavillon. Des activités qui feront du bien pour la période de la rentrée.

Avec le Festival de la Bâtie

L’ADC s’allie à La Bâtie – Festival de Genève pour proposer trois spectacles :

  • L’œil nu de Maud Blandel : Dans L’œil nu de Maud Blandel, il y a des pulsars – ces étoiles qui s’effondrent mais rayonnent encore par impulsion – et le trauma d’un coup de feu. Un drame de son enfance dont il ne reste que le son. Aucune image. Poétique du flash et de la mémoire qui manque. Du 1er au 4 septembre.
  • Exótica d’Amanda Piña : Ici, le rituel vient posséder la danse. Exótica rappelle sur scène des artistes racisé́·e·s qui ont connu le succès avec l’exotisme du début du XXème siècle en Europe avant d’être rayé·e·s de l’histoire. Manière pour Amanda Piña de questionner le regard dominant. Du 7 au 8 septembre.
  • The Köln Concert de Trajal Harrell / Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble: Sept interprètes, quatre chansons de Joni Mitchell et le fameux Köln Concert de Keith Jarrett. Trajal Harrell et sa compagnie du Schauspielhaus de Zurich croisent statuaire antique, défilé́ de mode et danse postmoderne. Comme dans un rêve. Du 11 au 13 septembre.

Le créole la réveille

Guintche est un solo envoûtant porté par les musiciens Cookie et Simon Lacouture qui créent un jazz palpitant. La danseuse-chorégraphe, Marlene Monteiro Freitas, incarne une danse débridée, transgressive et grimaçante, mêlant beauté et laideur, et suscitant une gamme d’émotions brutes. Une performance captivante qui interroge l’identité. Les 28, 29 septembre et 1er octobre.

Hommage à la commedia dell’arte

Fool’s Gold est une création à trois mains, avec Thibault Lac à la danse/chorégraphie, Tobias Koch à la musique jouée en direct, et Stephen Thompson, le deuxième danseur, offrant ses propres solos ou des duos spontanés. Inspirés par le valet Arlequin de la commedia dell’arte du 16ème siècle, leur pièce évoque l’improvisation théâtrale d’autrefois avec une touche contemporaine. Le jeu, l’agilité et la passion du mouvement imprègnent cette performance saisissante, tandis que les sons de Tobias Koch fusionnent variété aérienne et drones angoissants, créant un univers à la fois tragique et désinvolte. Du 4 au 7 octobre.

Contemporaine et médiévale ?

Dans Submission Submission, Bryana Fritz se met dans la peau d’une hagiographe (une quoi ? « Auteur qui traite de la vie et des actions des saints » ah oui ok, c’est plus clair comme ça) amateure pour raconter la vie de saintes médiévales avec passion et une approche d’historienne débutante. La performance incarne les stratégies de ces femmes pour défier les normes de leur époque, offrant un recueil évolutif de portraits.

Dans le cadre de Emergentia, collaboration entre L’Abri, le TU et le Pavillon ADC

  • Rectum Crocodile de Marvin M’toumo : Curieux nom pour une réflexion. Comment l’univers de la plantation coloniale perdure-t-il aujourd’hui ? Avec Rectum Crocodile, Marvin M’toumo travaille cette question dans un poème dansé. Six performeur·euse·s pour un défilé́ de corps, de danses et de cris. Une parade hybride et rugissante. Du 1er au 4 novembre.
  • Medieval Crack du Collectif Foulles : Cinq corps à la recherche d’anatomies historiques pour débusquer le queer du Moyen Âge. Érudite et surtout très joueuse, construite avec l’historien Clovis Maillet, la piece ouvre des occasions d’émancipation pour notre temps. Les 7 et 8 novembre.
  • Un conte… sacrificiel : Premier solo d’Élie Autin, Présage, où la performeuse explore le racisme ordinaire à travers une narration sacrificielle inspirée de la mythologie. Elle incarne une figure mi-femme mi-monstre, exprimant rage et joie, dans une quête d’identité queer et décolonialisée. Le dispositif scénographique rapproché, les lumières et les sons créent une expérience immersive qui invite le public à sympathiser avec cette créature en constante transformation. Les 10 et 11 novembre.

Seule.s en scène

Caroline de Cornière explore la rencontre intime entre l’artiste et son public, tout en partageant son expérience de la danse avec des artistes de sa génération. Inspirée par la chorégraphe Deborah Hay, elle affirme une danse libérée des contraintes imposées aux corps émergents. Pour unir et singulariser ses partenaires de plateau, elle propose une phrase dansée à partager, permettant ainsi d’explorer individuellement le plaisir du mouvement avant de rechercher ensemble l’harmonie de l’unisson. Dans Seule.s en scène, Caroline de Cornière tisse une sororité de la danse, mettant en valeur les liens entre les danseurs et les filiations artistiques. Du 29 novembre au 3 décembre.

Existences oubliées et broyées par le système colonial

En 2021, Dorothée Munyaneza met en mouvement un texte de la philosophe Elsa Dorlin sur l’histoire de Tituba, esclave du XVIIème siècle aux États-Unis. Inspirée également par le roman féministe de Maryse Condé « Moi, Tituba sorcière… Noire de Salem », la pièce explore un espace hybride mêlant influences africaines, américaines, européennes et caribéennes, tout en donnant voix aux vies ignorées par l’Histoire.

Écoute collective. Capsules sonores. Projet artistique

Cerise sur le gâteau, une performance collective sous forme de podcast. WHAT YOU SEE est un projet artistique novateur conçu par Charlotte Imbault, alliant podcast et médiation artistique. Il s’invite dans les espaces d’art sous la forme de stations d’écoute où résonnent les voix de nombreux spectateurs partageant leurs réflexions sur les performances de danse qu’ils viennent de découvrir.

Au terme de certaines soirées de la saison 22-23, Charlotte Imbault offrait aux spectateurs un espace privilégié de conversation, permettant des échanges authentiques sur leurs impressions immédiates après le spectacle, loin de l’effervescence du bar. Ces voix passionnées rejoignaient ensuite les capsules dédiées à chaque spectacle, exposées dans le hall du Pavillon de l’ADC, créant ainsi une fascinante station d’archives enrichie par les visions individuelles, spectacle après spectacle.

Alors, quel sera votre choix ? Excellente saison à tou·te·s !

Alicia del Barrio

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site du Pavillon ADC.

Photo : © Tobias Koch & Thibault Lac, Fool’s Gold © Jelena Luise

Alicia del Barrio Montañés

Thésarde qui cherche à s'évader de son laboratoire, lectrice avide et grande admiratrice de l'offre culturelle genevoise. Un mix triomphant qui a poussé Alicia à écrire sur ses découvertes cinématiques et théâtrales !

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