La Bâtie 2024 : resserrer les liens
18 jours. 50 événements. 104 représentations. Voilà pour les principaux chiffres de La Bâtie – Festival de Genève. Cette année, dans la continuité des précédentes, le festival tend à renforcer les liens entre Genève et sa région, en proposant comme de coutume une programmation variée mêlant musique, théâtre, danse et fêtes nocturnes.
Pour cette 48ème édition, l’avant-dernière de Claude Ratzé en tant que directeur, le festival promet un cocktail détonnant composé de grands noms, de retours, de créations, de découvertes et de talents prometteurs. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que l’été indien se prolonge jusqu’au 15 septembre.
Des grands noms
Trois têtes d’affiche sont à noter d’emblée pour cette 48ème édition, qui débutera le 29 août. À commencer par Lucinda Childs, chorégraphe et danseuse nord-américaine qui ouvrira les feux au Théâtre de Carouge, sur des musiques des non moins célèbres Bach, Philipp Glass ou encore Hildur Guðnadóttir. Niveau musique, le compositeur allemand Max Richter sera à l’honneur au Grand Théâtre, à mi-festival. Pour l’occasion, il inaugurera son nouvel album In a Landscape et sa tournée mondiale, qui débutera donc à Genève ! Enfin, en guise de clôture, le Libano-canadien Wajdi Mouawad reviendra, au Château rouge d’Annemasse cette fois-ci, avec Racine carrée du verbe être. On notera encore, à la Comédie de Genève, un magnifique trio d’artistes qui se succéderont : Marta Górnicka rendra hommage aux survivantes de la guerre en Ukraine, à travers les chants de ces dernières, dans Mothers. Song for wartime ; Florentina Holzinger ira à la rencontre de danse et de performances féministes dans Ophelia’s Got Talent ; quant à Kornel Mudruzcó, il proposera à un Parallax de haut vol, avec une forte charge politique, nous dit-on.
À l’international
Comme toujours, des artistes venu·e·s du monde entier viendront se produire à La Bâtie. On peut citer Mamela Nymaza, qui débarquera d’Afrique du Sud avec sa chorégraphie Hatched Ensemble au Théâtre Am Stram Gram. De retour après un passage remarqué en 2022, l’Argentin Tiziano Cruz revient pour clore sa trilogie théâtrale autobiographique, avec WAYQEYCUNA. Rencontre des deux continents ensuite à Plan-les-Ouates[1], avec le chorégraphe nord-américain Jeremy Nedd, aujourd’hui basé à Bâle, et le collectif sud-africain Impilo Mapantsula, pour une rencontre autour d’artistes de jazz, dans blue nile to the galaxy around olodumare.
Changement total de décor à la Maison Saint-Gervais, où l’Américain Bryan Campbell proposera une performance érotico-forestière romantique, dans Deep Cuts. Voilà qui promet ! Quant à Kayije Kagame, sur une proposition d’Alice Diop, elle donnera une lecture du texte de Robin Coste Lewis Le Voyage de la Vénus noire, au Centre d’art contemporain. Un peu plus loin, l’auteur britannique Tim Etchells, se déplacera avec L’Addition, de Ville-la-Grand à Veyrier, avec un arrêt au Théâtre Pitoeff. Notons enfin que le Collectif Malunés plantera son chapiteau au parc des Evaux, avec son spectacle-performance BITBYBIT.
Des créations en pagaille
La Bâtie fait aussi la part belle aux productions locales, en collaboration avec de nombreuses institutions genevoises. La Ribot, en coréalisation avec le chef d’orchestre Asier Puga présentera sa nouvelle pièce Juana ficción à la Maison communale de Plainpalais. On évoquera encore Aurélien Dougé, avec Aux lointains au Pavillon AC ; Dans la solitude des champs de coton au POCHE/GVE avec Maya Bösch ; Le collectif Dreams Come True (Yan Duyvendank, Matthieu La Brossad et Yel K- Banto) et leur performance L’Âge de nos idées au Grütli ; la pièce Troglodyte de Thomas Hauert au Loup… Sans oublier la musique, avec Espuma Antigua qui produira son jazz baroque à l’Alhambra.
De la musique aussi
De musique, il sera beaucoup question, notamment avec Kali Malone qui sera cette fois-ci accompagnée des ensembles Contrechamps et Macadam, dans All Life Long, une pièce composée pour orgue, cuivres et chœur. À l’Épicentre de Collonge, le Belge Loverman envoûtera le public avec ses chanson mélancoliques. Classique par les classiques, les Young Gods se produiront à Fort l’Éclure avec le In C de Terry Riley. Enfin, on notera la présence de Isaac Delusion à l’Alhambra et de Mind Enterprises à l’Usine à Gaz de Nyon. Quand on vous dit que La Bâtie renforce les liens avec la région !
Plusieurs compositrices et musiciennes suisses seront également mises à l’honneur cette année, avec Aïscha Devi qui se produira à l’Alhambra en compagnie d’Emmanuel Biard, en mixant musique électronique et arts visuels. Le même soir, la Tunisienne Deena Abdelwahed fusionnera techno et composition traditionnelles. On file encore plus au Sud avec la rappeuse ougandaise MC Yallah et une performance offerte à la Villa Tacchini. Départ ensuite pour l’Est, avec la Japonaise Hatis Noit qui explorera les possibilités de la voix humaines au Théâtre Saint-Gervais. On se rapproche un peu, avec Kamilya Jubran, chanteuse et oudiste franco-palestinienne, qui proposera de la musique arabe aux influences électroniques au Théâtre Pitoëff. Enfin, la Britannique Habihah Iqbal viendra également jouer les morceaux de son dernier album.
Théâtre, performance, danse, mouvement, musique, dans différents lieux de Genève et de sa région, voilà donc ce que propose La Bâtie pour sa 48ème édition. Le lieu central de cet opus sera la Fonderie Kugler, où le public pourra aller faire la fête entre le 30 août et le 14 septembre, avec de nombreuses soirées organisées !
Fabien Imhof
Infos pratiques :
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de La Bâtie – Festival de Genève.
Photos : ©La Bâtie (banner et blue nile to the galaxy around olodumare) et ©Culture accessible Genève (Fonderie Kugler)
[1] Dont nous vous donnerons bientôt plus de détails sur la saison culturelle à venir.