La Cour des contes : oubliez tous vos clichés !
Du 15 au 25 mai se tiendra la 27ème édition de La Cour des contes, à Plan-les-Ouates. Ce festival, devenu incontournable dans le monde la langue orale francophone, vous invite cette année à mettre de côté vos stéréotypes pour découvrir le conte autrement.
Voilà bientôt trente ans que la commune de Plan-les-Ouates accueille ce festival dédié à la tradition orale francophone du conte. Des histoires sont transmises, partout dans le monde, depuis des milliers d’années, et nous en gardons encore de nombreuses traces aujourd’hui. Chaque année, la richesse de cette forme littéraire particulière est explorée par les artistes présent·e·s à ce rendez-vous désormais incontournable. Le mot d’ordre de cette 27ème édition sera de vous faire oublier tous vos clichés. Non, le conte, ce n’est pas que pour les enfants. Non, le conte, ce n’est pas que de la lecture. Non, le conte, ça ne parle pas que de princes et de princesses. Et non, le conte, ce n’est pas que du passé. Durant les dix jours de festival, les 26 artistes programmé·e·s vous le montreront, à travers les 54 représentations de 33 spectacles différents. Petit tour d’horizon.
Invitation au voyage
La beauté du conte, c’est de pouvoir explorer le temps et l’espace, le réel et le fantastique, sans bouger de son siège ! Marien Tillet vous emmènera par exemple dans l’Irlande des années 50, à la recherche d’Aileen O’Leary, mystérieusement disparue. Un carnet miraculeusement retrouvé 60 ans plus tard et un violon vous accompagneront dans cette jolie enquête. Avec Pascal Mitsuru Guéran, on peut aller encore plus loin, puisqu’il nous racontera les disparitions volontaires de Japonais·es qui, poussés par les circonstances, se sont évaporés du jour au lendemain. Un spectacle inspiré par l’enquête de Léna Mauger.
Le même Pascal Mitsuru Guéran explorera également notre relation au temps et la manière dont elle change nos vie, dans Le voyageur sans valises. Pour celles et ceux qui n’auraient pas froid aux yeux, direction le Grand Nord, avec Jennifer Anderson et une longue nuit de 960 jours, au-dessus du cercle polaire. Auprès des Samis, un des derniers peuples indigènes d’Europe, on se questionnera sur les changements climatiques, dans une expérience inédite. D’autres destinations seront également proposées, puisque Pascal Mitsuru Guéran racontera d’autres contes japonais ; Luis Correia Carmelo vous fera visiter la culture portugaise accompagné de son fidèle accordéon ; Jean-Jacques Fdida et Khadija el Afrit vous emmèneront dans les récits du Levant, entre Orient et Maghreb, à la rencontre des djinns. Plus proche de chez nous, Geneviève Boillat et Jacques Bouduban vous convient, à l’heure de l’apéro, à redécouvrir le patois jurassien, dans Çtéeci pe çtuli.
Vivre et revivre
Des expériences fortes sont également au programme, avec Sabrina Chézeau et L’audace du papillon, qui invite à oser et redécouvrir ses désirs, après une dure épreuve de la vie. La preuve que, même après la cinquantaine, on peut encore se découvrir. Dans Le Banquet, qui se déroulera autour d’une vraie tablée, on se posera une question fondamentale : peut-on parler de fin du monde à table ? En s’inspirant de nombreuses histoires, les artistes de La Cour des contes nous inviteront à construire l’avenir, plutôt que de penser à sa fin.
Dans un conte à la fois écologique et tourné vers l’humain, Sabrina Chézeau questionnera les relations entre la terre, la jeunesse et les violences ordinaires. Avec Une peau plus loin, c’est à un parcours accompagné de musiques électroniques et vibrantes qu’elle nous convie.
Revoir le conte autrement
Princesse, brigands, fous… nombreux sont les personnages connus des contes. Mais que se passe-t-il quand on les explore différemment ? Avec Princess, Philippe Imbert déconstruit les stéréotypes, pour interroger la place de la femme et son rôle dans les récits traditionnels, pour, peut-être, les réinterpréter. Quant à David Telese, il s’intéresse aux méchants, dans un récit plus sombre que ce dont on a l’habitude. Du rêve au cauchemar, il n’y a qu’un pas ! Enfin, avec Le cabaret des fous, rendez-vous au Chat Noir en compagnie de trois artistes pour un spectacle totalement imprévisible !
En marge de toutes ces représentations, des ateliers gratuits, dès 3 ans, sont organisés les mercredis, samedis et dimanches. Rendez-vous également à la librairie des contes, ouverte avant et après les spectacles à La julienne. Sans oublier les pauses gourmandes et les spectacles ouverts aux tou·te·s petit·e·s. Il y en aura vraiment pour tous les goûts !
Fabien Imhof
Les informations et tous les détails sont à retrouver sur le site de la Cour des contes.
Photos : ©Laurent Barlier