Les réverbères : arts vivants

« La Grrrrange »

Aujourd’hui on vous emmène à Lausanne, pour découvrir la première partie de la saison 2025/26 de La Grange, le Centre Arts et Sciences de l’Unil, qui réunit artistexs et chercheurexs. Elle s’ouvrira début octobre avec une Carte blanche à Caroline Bernard.

Faire dialoguer

Du 1er au 3 octobre, se déroulera Symptomania, un festival avec les santés mentales. Il s’agit de créer un espace où les paroles en santés mentales pourront s’affranchir du prisme médical. Durant trois jours, s’associeront l’artiste Caroline Bernard, l’historienne et philosophe de la psychologie et de la psychiatrie Camille Jaccard et la musicienne Joell Nicolas alias Verveine (VRVN), pour réunir pair-aidantexs, soignantexs, patientexs et chercheurexs. Au programme un dialogue ouvert qui renverse les perspectives sur la psychiatrie et déjoue les formats, avec des performances, PAIR. Aide-moi comme toi-même et At the End You Will Love Me, des spectacles Don’t Make a (Psycho)drama! We’re Still in a Game… et Fungi Care, mais aussi une rencontre /colloque scientifique, un podcast et deux projets étudiants.

Toujours avec à cœur de faire dialoguer formes et savoirs, la saison se poursuivra, le 9 octobre, avec une journée de recherche-création : Imaginer le Pygmalion de Rousseau pour la scène, afin d’interroger les métamorphoses du mythe et ses incarnations scéniques contemporaines.

En partenariat avec les Ecotopiales, festival des imaginaires écologiques de l’Unil, Holobiontes de demestri+lefeuvre nous rappellera qu’il n’existe pas de forme de vie isolée : toute vie est multipliée par d’autres. Autour de cette pièce chorégraphiée, vous pourrez participer à deux rencontres : La décroissance, ralentir, vivre mieux, sauver la Terre ? Avec Timothée Parque et Christian Arnsperger, et S’inspirer du vivant pour construire un monde robuste avec Olivier Hamant, ainsi qu’une exposition de WWF YOUTH mêlant extraits de récits littéraires, artistiques et cinématographiques afin d’explorer les histoires que l’on nous raconte sur le futur.

Propositions poétiques

En novembre, la Grange accueillera la création d’Aurélia Lüscher, Les corps incorruptibles, un récit documentaire qui questionne ce qu’il advient des corps de nos défuntexs ainsi que les rituels et les choix possibles face à la mort. L’année se terminera avec Landscape of Hyper, de l’artiste et chorégraphe Elias Kurth, une performance immersive qui donne à ressentir, questionner et apprivoiser la complexité du présent. En janvier, la chercheuse, artiste et dramaturge Delphine Abrecht nous proposera une pièce sans acteuricexs : S’entretenir. A travers une douzaine de dispositifs et d’un protocole de rencontre joyeusement cadré et joyeusement (ré)appropriable, le public formera des duos. Comment apprendre à connaître quelque’unex sans passer par le samll talk habituel ? Comment s’entretenir, c’est-à-dire non seulement dialoguer, mais aussi prendre soin ? Qu’est-ce qui fait rencontre, en parallèle à ce qui fait œuvre ?

Cette première partie de saison s’achèvera avec un évènement d’ampleur, et une première suisse, autour de Reconstitution : le procès de Bobigny. À partir de la retranscription du procès qui s’est tenu le 8 novembre 1972, un moment cristallisant les réflexions et les combats féministes de l’époque et qui a contribué à la dépénalisation de l’avortement, Emilie Rousset et Maya Boquet, questionnent le statut de l’archive et la résonance actuelle. Dans un dispositif original, Reconstitution déconstruit l’aspect théâtral du procès, et laisse une place à la réflexion et à l’échange tout en rappelant la puissance des combats collectifs et des constellations militantes.

Ce début de saison est riche de rencontres et célèbre les aléas du vivant, ses transformations et ses métamorphoses ! Il nous offre des espaces pour de nouveaux récits, et des lieux pour imaginer ensemble. À l’image de la nouvelle collaboration avec Pauline Mayor et Loïc Volkart pour l’identité graphique, cette saison promet d’être un renouvellement du sens, des univers qui se rencontrent, dans un geste poétique créant interrogations et curiosité.

Charlotte Curchod

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur https://www.grange-unil.ch/

Photos : © Pauline Mayor et Loïc Volkart, © Laetitia Bica, © Jean-Louis Fernandez

Charlotte Curchod

Des spectacles qu’elle inventait sur le balcon du chalet familial à la programmation pour FriScènes, le théâtre a souvent joué le premier rôle dans sa vie. Passionnée des coulisses et des processus de création, on la retrouve parfois aux lumières. Ce qu’elle aime le plus, c’est le moment magique, suspendu, juste avant les applaudissements. Au sein de la Pépinière, elle vous emmène parfois en reportage à la rencontre des acteurices culturelles et s’occupe de la page Cultur’Actus.

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