Les réverbères : arts vivants

Sixième temps fort pour la relève chorégraphique

L’Abri-Genève, le Pavillon ADC et le Théâtre de l’Usine s’apprêtent à accueillir la sixième édition d’Emergentia. Pour ce nouvel opus, en plus des créations au programme, de nouvelles idées viennent fleurir le programme, avec les Studios Ouverts et des ateliers. Ça débute le 29 octobre prochain.

C’est un événement désormais bien ancré dans le paysage culturel genevois, et qui donne leur chance à de jeunes chorégraphes de présenter leur travail au public. Au programme, nous retrouverons sept créations réparties entre les trois lieux d’accueil du festival, deux ateliers donnés au Théâtre de l’Usine, et la présentation d’étapes de travail, dans les Studios Ouverts de la Maison des arts du Grütli. La première semaine sera consacrée aux artistes locaux/ales, avant des accueils internationaux.

À l’Abri, le corps au centre

Trois propositions seront à découvrir à l’Abri, à commencer par Dialogues on hybrid eroticism, de Jasmin Sisti, artiste associée en 24-25, et Noemi Calzavara. Entre l’expérience érotique, où la perte de contrôle est au cœur du processus, et ses représentations si régulées, il y a un monde. Il s’agira donc d’interroger ces perceptions de l’érotisme pour en imaginer de nouvelles. D’où cette exploration du « corps hybride », pour sortir des codes humains habituels. Le corps des deux artistes s’apparentera alors à une chimère d’un ordre nouveau sur scène. À voir du 29 octobre au 1er novembre.

Les 4 et 5 novembre, place à Mohamed Issaoui et Omni Sissi. Le performeur tunisien proposera dans cette autofiction une exploration de son expérience personnelle endurée. Il y sera question de solitudes, celles de plusieurs personnages, où le corps sera vecteur de récit, mais aussi matériau et outil pour raconter. Une manière d’ouvrir de nouvelles zones d’expression pour les identités non-normées.

Enfin, Fotini Stamatelopolou présentera Near misses, où le corps devient lieu de lutte. Oscillant entre transformation et échec, silence et rage, la performeuse s’inspire de l’autodéfense, et y mêle des expressions proches de la gargouille et des gestes délibérés et bruts, pour une délibération collective face à la peur. Pour ce faire, elle s’accompagnera de différents objets qui inspireront sa chorégraphie. Ce spectacle clôturera le festival, les 7 et 8 novembre.

Au Pavillon ADC, métaphore, mythe et odyssée

Du 29 octobre au 1er novembre, Alina Arshi proposera ses States of bewilderment (dont l’ancien titre, sur le programmer papier de la saison du Pavillon ADC était J’aime bien les plis). Accompagnée de Juliette Uzor, elle explorera la puissance de la métaphore. Intimité, instabilité, immobilité, expressivité, tension entre les différents éléments, sont autant de mots clés de cette pièce à découvrir.

On poursuivra les 4 et 5 novembre avec Threesome. Wojciech Grudziński y reconvoquera trois danseurs légendaires de ballet des années 60-80. Leurs noms sont devenus mythes, après que les artistes aient été à la fois admirés et moqués pour leur homosexualité. Héritage refoulé et questionnements sur ce qu’ils proposeraient aujourd’hui sont au cœur de ce spectacle.

Enfin, Armin Hokmi proposera une véritable odyssée pour six corps en mouvement. Avec Shiraz, il rend hommage au Festival des Arts de Shiraz, dont la dernière édition a eu lieu en 1977. Lieu de rencontres entre traditions du monde et expérimentations avant-gardistes, la proposition d’Armin Hokmi oscille entre hommage au passé et vibration du présent.

Au TU, un spectacle et deux ateliers

Antoine Weil présentera ses Pistaches, du 30 octobre au 2 novembre. Jeu de mots autour du mot « pastiche », tout est résumé dans ce choix. Évoquant la métamorphose, il interroge son envie de passer pour autre chose, avec toutes les représentations que l’on peut avoir des mots. Une danse entre absurde et humour pour une pièce onirique à découvrir.

Le 2 novembre, Luara Raio et Shereya proposeront un Atelier Coquin-e-s, transgressif-ve-s et  mutant-e-s. Ce workshop se veut être un moment de réinvention chorégraphique, durant lequel on questionnera les normes de mouvement, en s’inspirant de danses brésiliennes, rituels somatiques, queerness ou encore spiritualité, pour explorer les potentiels créatifs des participant-es.

On se retrouvera encore le 8 novembre Anne Laure Sahy et George Lea Genoud pour un Atelier ddd – dramaturgie danse dialogue – le(s) corps du public. On y confrontera les expériences de spectateur/trices et performeur/euses, pour réfléchir à la place des corps dans la création d’un spectacle. Entre discussions et petits exercices, il s’agira d’explorer des affects, imaginaires et héritages socio-culturels.

À la Maison des arts du Grütli, des Studios Ouverts

Nouvelle proposition à l’affiche cette année, les Studios Ouverts permettront de découvrir des étapes de travail de différents artistes. Extrait ou présentation, les artistes auront le choix du format pour inviter le public au cœur du processus de recherche. L’idée est de partager, de s’ouvrir et de pouvoir échanger en vue de la suite de ces créations.

Emergentia, ça débute donc le 29 octobre prochain, avec de belles découvertes au programme !

Fabien Imhof

Les informations pratiques et tous les détails sont à retrouver sur le site du Festival Emergentia.

Photo : ©Emergentia

Fabien Imhof

Co-fondateur de la Pépinière, il s’occupe principalement du pôle Réverbères. Spectateur et lecteur passionné, il vous fera voyager à travers les spectacles et mises en scène des théâtres de la région, et vous fera découvrir différentes œuvres cinématographiques et autres pépites littéraires.

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