Les réverbères : arts vivants

Un cabaret pas si B.E.T.

Le Cabaret des Amis Savoureux s’appelle désormais le Cabaret B.E.T. ! La formule demeure la même, avec des numéros plus ou moins déjantés qui se suivent, entre formes courtes et essais. On a assisté à la première édition jeudi dernier à la Gravière.

Après le départ de Léo Mohr, le Cabaret des Amis Savoureux change de nom, pour s’intituler dorénavant le Cabaret Bon et Tonifiant (comme l’air pur de la nature), ou plus simplement Cabaret B.E.T. Désormais géré par Sophie Ammann, Raphaël Archinard, Nathaly Leduc et Camille Tavelli, il reviendra une fois par mois, avec quatre représentations supplémentaires durant l’été au Théâtre de l’Orangerie, ainsi qu’un atelier cabaret pour les enfants. Raphaël Archinard étant retenu ailleurs, ce sont ses trois comparses qui ont accueilli le public, déguisées en hôtesses de l’air. De quoi faire en sorte que le public passe un premier vol tranquille. Mais attention aux turbulences…

Le Cabaret B.E.T. vise à proposer un espace de création pour différentes formes d’humour, dans une plateforme inclusive et ouverte à toutes et tous. On retrouve ainsi des artistes de tous horizons, qu’il s’agisse du clown, du théâtre, du stand-up, de la performance, de la danse… On ajoutera également que les formes proposées peuvent être déjà abouties ou encore en création. C’est toute cette diversité qui fait le succès du Cabaret B.E.T., ou sous son ancien nom du Cabaret des Amis Savoureux, depuis 2018.

Avant de vous parler des numéros présentés, on évoquera la bienveillance qui règne au sein du Cabaret B.E.T., avec notamment la possibilité de coller un petit cœur sur nos habits, afin de ne pas être sollicité·e·s par les artistes qui seraient tenté·e·s d’interagir avec le public. Un joli geste imaginé afin que tout le monde se sente bien.

Des numéros riches et variés

Pour ouvrir ce nouveau Cabaret, Fabienne Tschanz a été chargée de livrer au public le protocole de sécurité en cas d’évacuation. Avec son personnage de clown pas très sûre d’elle, elle a demandé le soutien du public, de manière à le faire entrer de plain-pied dans la soirée. Son côté décalé et un peu déjanté a parfaitement fonctionné, et les spectateur·ice·s étaient bien réchauffé·e·s avant d’accueillir les numéros suivants.

On a ainsi pu voir le stand-upper Nadim Kayne, qui n’a pas manqué l’occasion du début des vacances de Pâques pour se moquer de celles et ceux qui, comme lui, étaient présent·e·s à la Gravière au lieu de partir en voyage. Avec l’énergie qu’on lui connaît, il a évoqué le Luna Park et les autres attractions genevoises pour celles et ceux en manque de vacances.

Sara Uslu a de son côté proposé un numéro de théâtre classique. Enfin presque… À travers plusieurs tirades de Phèdre, elle s’est amusée des codes du théâtre, à commencer par le quatrième mur, dans lequel elle est rentrée à plusieurs reprises. Elle a pu aussi s’amuser des costumes de scène, du maquillage grandiose, de l’absence d’un souffleur ou encore des différents jeux de lumière, remplaçant le décor manquant.

L’une des hôtesses de la soirée, Sophie Ammann, s’est emparée du Comme d’habitude de Claude François pour proposer un numéro de mime qui nous a rappelé le fameux sketch des Frère Taloche. Avec ses gestes et sa chorégraphie très expressives, elle a ainsi proposé un numéro hilarant, sans aucune parole.

Ses deux comparses n’étaient pas en reste : Nathaly Leduc a pris le rôle d’une valise égarée dont seule sa tête dépassait, alors que Camille Tavelli tentait d’en retrouver le propriétaire… Pour rester sur la thématique du vol en avion, elles ont, accompagnées de Sophie Ammann, imaginé comment nous pourrions traverser une zone de turbulences, avec une étonnante notion de proximité entre les membres du public…

De vol, il était aussi question dans le numéro de la Cie 2KPDP, alias Quentin Lepot et Dorian Giauque. Ils ont débarqué en Don Quichotte et Sancho Panza, dont les quêtes les ont emmenés encore plus loin que d’habitude, avec une aventure dans l’espace et sur la lune. Une jolie manière d’amener une touche de modernité à cette histoire que tout le monde connaît.

Enfin, on évoquera Camille Denkinger et son personnage manquant quelque peu d’enthousiasme. La voici qui, sans aucun sourire, fêtait son anniversaire en présentant un numéro de fléchettes et de patins à roulettes. Loin du côté grandiloquent qu’on aurait pu attendre, elle est parvenue, par force décalage, à faire rire le public aux éclats.

Entre rire, numéros totalement déjantés et énergie débordante, le Cabaret B.E.T. n’a pas manqué son premier vol, avec un décollage totalement réussi !

Fabien Imhof

Infos pratiques :

Cabaret B.E.T., géré par Sophie Ammann, Raphaël Archinard, Nathaly Leduc et Camille Tavelli, le 28 mars 2024 à La Gravière.

Pour retrouver les dates des prochains événements : https://www.instagram.com/lecabaretbet/

Photos : © Matthieu Rousselle (photos du cabaret) et © Margaux Corda (photo de l’équipe)

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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