Les réverbères : arts vivants

À l’ADN, 2025 rime avec liberté

« Changer l’angle de vue, casser les barrières, plonger dans le collectif et la connexion solidaire entre les identités. » Voici les maîtres-mots d’une année 2025 placée sous le signe de la liberté à l’ADN – Danse Neuchâtel. Une programmation une nouvelle fois itinérante, pour partager avant tout.

La saison débutera au Théâtre du Passage, le 9 janvier, avec Semâ. Katarzyna Gdaniec et Marco Cantalupo s’inspirent des derviches tourneurs pour proposer un spectacle pour huit danseur·euse·s, en forme de transe libératrice, pour lier l’individu au collectif.  Rendez-vous ensuite le 18 janvier à l’Ancienne Poste du Locle, pour Goodbye Stracciatella, à voir dès 6 ans. La question centrale du spectacle est la suivante : De quoi pouvons-nous ou non nous passer ? Ou comment se recentrer sur l’essentiel à travers un moment sur l’amitié, dans une dimension inclusive chère à la Cie BewegGrund.

Les week-ends du 7 et du 14 février, la Maison du Concert de Neuchâtel accueillera Notus, une interrogation signée Maxime Jeannerat sur la rencontre de l’autre et la manière dont cela peut ou non nous métamorphoser. Une recherche polyphonique en quête de sens, qui reviendra également les 3 et 4 avril. Le lundi 17 février, au Circo Bello de La Chaux-de-Fonds, l’ADN nous invite à un petit miracle : avec Miracolino, Marc Oosterhoff propose un atelier de deux heures pour ouvrir son univers au public. Il se produira ensuite au Théâtre du Passage les 19 et 20 février avec Préparation pour un miracle, pour valser avec l’impossible et mettre en œuvre cette dimension miraculeuse qui lui importe tant.

En mars, au Temple Allemand de La Chaux-de-Fonds, Thomas Hauert et la Cie Zoo nous emmènent dans l’univers d’un Troglodyte, ce petit oiseau chanteur, ou encore cet être vivant dans une caverne. Une manière de dire le monde avec un regard de côté, entre rêves et émotions. Les 8 et 9 mars, l’Espace NEKS, accueillera Steve Kuenzi et Rafael Smadja. Dans Origin, le duo mélange les styles de danse et les générations pour voir au-delà du temps.

Un week-end à l’envers ?

Les 15 et 16 mars, comme un premier temps fort de cette nouvelle saison, l’ADN présente Reverso, un nouveau format pour deux soirées doubles, où deux spectacles seront mis en miroir.  On retrouvera également des ateliers proposés par les artistes du weekend, Raphaël Berkane pour les arts martiaux en lien avec la danse, ainsi que Steve Kuenzi pour le hip-hop et la salsa.

Raphaël Berkane nous emmènera donc dans son univers pluriel entre danse et arts martiaux, en s’inspirant du Traité des cinq roues écrit au Japon au XVIe siècle. Une manière de rendre hommage à cet art séculaire des samouraïs. Au-delà d’un traité, une véritable philosophie de vie. En miroir de ce spectacle, on retrouvera Origin, déjà présenté un peu plus haut.

Retour à la saison

Après cette brève parenthèse, on revient à la saison de l’ADN. Du 20 au 22 mars, au TPR – Beau-Site, Bast Hippocrate présentera ses Joyaux lourdement sous-estimés, un pas de deux pour explorer différentes façons de s’aimer. Il s’agira de s’intéresser à la découverte de soi, tout en découvrant l’autre, au travers d’une autofiction placée sous le signe de la séduction. Durant le week-end, au Théâtre du Passage, on tentera de démasquer la discrimination dans L’Épidémie virale en Afrique du Sud. Raphaël Tschudi reprend la parabole politique imaginée par Dürrenmatt en 1989 pour en montrer toute l’actualité.

Le mois de mars se terminera avec Xiao Ke, le portrait dansé d’une artiste chinoise imaginé par Jérôme Bel. À travers un écran, depuis son appartement de Shanghai, elle rejoindra le danseur sur scène, pour abolir les frontières grâce à la technologie.

Un Focus sur (La) Rue Serendip

La troupe Rue Serendip se produira dans différents lieux entre le 26 avril et le 17 mai, avec pas moins de 12 représentations de 5 spectacles, dans autant de lieux. Dans Pièce de poche, il s’agira de décortiquer les mécanismes de cohabitation, avec deux personnages qui cherchent leur place dans cette relation nouvelle, en se rapprochant du théâtre acrobatique. En solo, on se demandera ensuite Le futur, qui ne l’attend pas ?. Spectacle philosophique et espiègle, il met en scène un homme seul dans un espace restreint, avec cette obligation de se retrouver face à lui-même. À l’inverse, dans C’est ça aussi, il s’agira d’œuvrer ensemble, dans un hymne à la solidarité, loin de l’opposition qu’on rencontre si souvent au quotidien.

On change ensuite complètement de point de vue, avec une envie de rejoindre les grands espaces, grâce à l’Anabatos, ce vent marin qui porte habituellement les oiseaux. Cette fois, quatre danseurs et un musicien tenteront de s’envoler vers une liberté nouvelle, en nous rappelant que le plus important, c’est le voyage. Durant ce Focus, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux en profiteront pour faire un joli clin d’œil au football, dans Goal – Fantaisie pour passement de jambe. S’inspirant de la gestuelle habituellement dévolue au monde du ballon rond, le duo nous montrera qu’on peut aussi y trouver une forme de poésie.

Finir la saison en beauté

Trois moments sont encore à signaler pour la fin de la première partie de cette saison 2025 de l’ADN – Danse Neuchâtel. Le 11 juin, au Centre Dürrenmatt, un débat-rencontre, animé par Anne Grussner-Weiss, s’interrogera sur la question de l’identité, avec cette question de départ : vrai sujet ou faux concept ? À l’heure où les points de vue tranchés s’opposent, il s’agira d’ouvrir le dialogue pour, pourquoi pas, nuancer quelque peu le propos.

Trois jours plus tard, Raphaël Berkane et le Collectif Flèche nous présenteront, à l’Ancienne Poste du Locle, leurs Surprises #3. Pour fêter les 10 ans de la Bastringue, iels présenteront des performances à ciel ouvert, en s’inspirant de la capoeira, de différents arts martiaux, du hip-hop et de bien d’autres choses, pour un moment qui s’annonce festif !

Enfin, pour clore la saison, rendez-vous du 20 au 22 juin au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel, pour Le Tambour du Minotaure. Des artistes issus de la culture coréenne s’emparent de la nouvelle de Dürrenmatt, La Ballade du Minotaure, pour boucler une trilogie initiée en 2019. On n’en sait pas encore beaucoup plus, mais la fête sera au rendez-vous !

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’ADN – Danse Neuchâtel.

Photo : ©ADN – Danse Neuchâtel

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