Les réverbères : arts vivants

L’Usine à Gaz poursuit ses fils rouges

La première partie de la saison de l’Usine à Gaz avait été marquée entre autres par un loto improvisé, la résilience d’une mère, ou encore la volonté de demeurer en enfance. Pour la suite, le lieu reste fidèle aux fils rouges imaginés en début de saison. Petit tour d’horizon.

Se décentrer pour mieux voir

La seconde partie de la saison débutera le 13 janvier prochain, avec Les Pataclowns, qui revisiteront des histoires bien connues, à la lumière de la culture ivoirienne. L’occasion également pour Fidèle Baha, Hyacinthe Brika et Fanny Brunet de se questionner sur la dimension écologique du théâtre, autour du thème, large, du recyclage, dans Les Fables du baobab.

Musique ensuite, le 8 mars prochain, avec Yalla Miku, un collectif de six musicien·ne·s issu·e·s de la Genève internationale, qui sortiront de résidence et imagineront de nouveaux styles, en empruntant au folklore gwana et érythréen, ou encore au krautrock. Les 20 et 21 mars, on retrouvera l’humour décalé du collectif BPM, avec La Collection, qu’on a pu voir récemment à Saint-Gervais. Ou quand La soirée diapo et Le roman-photo s’entremêlent pour nous faire vivre un inattendu thriller…

Le 14 mai, Tidiani N’Diaye nous fera entrer dans son intimité au Mali, avec Moi, ma chambre.ma rue, un spectacle de danse où il sera accompagné de sacs plastiques multicolores, pour une véritable ode à la vie.

Hors fil rouge

Certains spectacles ne peuvent se classer dans l’un des trois fils rouges proposés. C’est le cas de Wannabe, la nouvelle production de Kiyan Khoshoie. Les 19 et 20 janvier, il reviendra sur la naissance de sa vocation de danseur, et toute la nostalgie des morceaux qu’il écoutait sur MTV à l’époque.

Le 1er février, Swab reviendra une nouvelle fois à Nyon, pour vernir son nouvel EP As long as there is sad music, there is hope. Un nouvel opus planant, mélancolique et dynamique. La veille, le duo breton Gwendoline aura également joué son nouvel album, intitulé C’est à moi ça. Entre humour glauque et fatalité, leur musique unique se veut glaçante et ironique.

Place ensuite à une histoire qui a défrayé la chronique : avec Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers, Thierry Romanens, Format A’3 et Dany Petermann reviennent, en musique et en image sur l’ascension et la chute de cette banque, à l’image d’un système en faillite.

Dans le cadre du festival Les Hivernales, l’Usine à Gaz accueillera B.B. Jacques, Badnaiy et Yanka, pour un triple concert le 21 février, pour une soirée placée sous le signe du rap et du hip-hop. Le lendemain, place à un moment vibrant, entre musique de club, fusions électro et mix de folie, avec Bagarre, Ojos, Siselabonga et le DJ set de Schnautzi.

Le 2 mars, l’Usine à Gaz s’associe au Théâtre de Grand Champ de Gland et au Casino Théâtre de Rolle pour un Culture Trip, en forme de voyage sur la côte à la découverte de trois spectacles, un dans chaque lieu !

Huit jours plus tard, nouveau concert, avec Lola Bastard et Giulia Dabalà. La première présentera Governor’s Tavern, un album indie pop enregistré entre Athènes et Los Angeles. La seconde invitera à se réapproprier la colère en tant que femme et le sentiment de pouvoir que cela procure, à travers son nouvel album, qui sortira dans le courant du mois de janvier. Prometteur.

Le 26 avril, la Québécoise Safia Nolin et son image dissonante et assumée de femme racisée et lesbienne envoûteront la scène de l’Usine à Gaz. Elle sera précédée de Laura Cahen en première partie, une musique poétique, amoureuse, autour de l’histoire de deux femmes qui s’aiment, en dix morceaux.

Au mois de mai, l’Usine à Gaz collabore avec la Fondation EJMA Live pour son événement On Stage!, qui vise à soutenir les jeunes artistes émergent·e·s, en leur offrant une plateforme et les infrastructures nécessaires pour se produire en live, afin de s’insérer dans le milieu professionnel. L’occasion pour Eileen et Antoino de se montrer !

Les 22 et 23 mai, Christian Rizzo et Pettit*Rochet proposeront une soirée double sous le signe de la danse. Dans Même lieu, autre moment, le premier invite à une exploration intime du temps. Puis, avec Mon horizon, le duo tentera de se reconnecter à l’essence profonde humaine. Pour clore la saison, le 23 mai, l’Usine à Gaz vous accueillera pour une soirée concert entre coldwave et punk explosif, avec Future Faces et Heavy Lungs. De quoi finir en beauté !

Tout en famille

Le symbole du cœur évoque le fil rouge de la famille famille. C’est pourquoi l’Usine à Gaz accueille petit·e·s et grand·e·s. Le dimanche 26 janvier, c’est donc à un ciné-concert qu’iels seront convié·e·s : Chapelier Fou réécrit la musique du Roi et l’Oiseau pour en présenter une version tout à fait inédite, non sans s’inspirer de la version originale.

Les 13 et 14 février, Julien Andujar rendra hommage à sa grande sœur, disparue en 1995, avec Tatiana. Entre cabaret, comédie musicale et théâtre documentaire, il proposera une forme d’autofiction drôle et grave à la fois.

Pour débuter le mois de mars, la Cie Don’t Stop Me Now reviendra avec Biais aller-retour, ou la fantastique aventure d’un jeune garçon qui cherche une solution pour payer la retraite de sa grand-mère. Quand les biais cognitifs nous sont narrés au travers d’un regard d’enfant.

La semaine suivante, dans Les Corps incorruptibles, la Cie Le désordre des choses se questionnera sur ce qu’il advient des corps de nos défunts. Basé sur une enquête menée durant un stage dans une entreprise de pompes funèbres, ce spectacle invite à réenchanter le réel à travers la fiction.

Le mois de mars sera décidément celui de la famille, puisque les 13 et 14, Nathalie Lannuzel présentera Sagrada Familia. À l’image de l’œuvre toujours inachevée de Gaudi, difficile de construire de véritables liens quand la violence est omniprésente. Une manière de restituer l’événement traumatisant dont elle a été victime, à l’aide d’un quatuor qui tentera de reconstruire des bases solides pour la suite d’une vie.

L’amitié enfin

Avec le symbole de l’étoile, c’est la thématique de l’amitié qui est abordée dans le dernier fil rouge de la saison. Il faudra toutefois attendre le mois de mai pour le retrouver, avec un spectacle entre cirque et danse. Dans Louise, Martin Zimmermann propose un étrange laboratoire où quatre artistes alternent les rôles entres cheffes et cobayes, pour un moment où la liberté et l’anarchie seront de mise.

Enfin, les 8 et 9 mai, Olivier Dubois débarquera avec un voyage intime au cœur de la danse. Dans Pour sortir au jour, le danseur revisite plusieurs de ses 60 spectacles, en fonction de ses interactions avec le public. Un grand moment qui s’annonce donc en fin de saison !

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle et événement sont à retrouver sur le site de l’Usine à Gaz.

Photo : ©Usine à Gaz

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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