Trois fils rouges à suivre à l’Usine à Gaz
Mardi 27 août, l’Usine à Gaz de Nyon dévoilait la première partie de sa nouvelle saison. La suite sera constituée d’annonces égrenées au fil des prochains mois. Il faudra donc rester attentif·ve pour en savoir plus sur cette saison anniversaire, à l’occasion des 30 ans du lieu.
Après un bref mot d’accueil d’Anne-Catherine Sutermeister, membre du comité de l’Usine à Gaz, et un teaser des premiers spectacles à l’affiche, la parole a été laissée à Karine Grasset, directrice générale et artistique, et à Maï Kolly, programmatrice musique et chargée de production. Ensemble, elles ont présenté le parcours emprunté par cette première partie de saison. On retrouvera trois fils rouges en ce qui concerne le pôle arts de la scène, et de belles affiches pour la partie musicale. Petit tour d’horizon.
Les artistes sont nos ami·e·s pour la vie
Symbolisé par une étoile, ce premier fil rouge vise à nous réconcilier avec la vie, par le biais de la créativité, avec ces trois maîtres-mots : audace, malice et virtuosité, en forme d’amitié. Rendez-vous le 7 septembre à l’Esplanade des Marronniers pour la première étape de ce fil rouge. Avec L’Addition, en partenariat avec La Bâtie, Tim Etchells propose une scène simple : un client commande un verre au serveur. Et là, tout dérape. À qui la faute ? Qui va payer l’addition ? Il faudra assister à la performance de Bert & Nasi pour le savoir…
De la danse ensuite, les 19 et 20 septembre, avec Olivier Dubois et Pour sortir au jour. Seul face au public, il revisitera une partie de ses 60 spectacles, entre tribunal et peepshow. On changera de registre les 3 et 4 octobre, avec La Force de la farce, ou quand un homme au bord du gouffre et son ordinateur de première génération tentent le tout pour le tout afin de sauver l’humour, cet élément indispensable à nos existences. Une semaine plus tard, on retrouvera ce qui s’annonce déjà comme l’un des temps forts de cette première partie de saison. Dans Carton, Tiphanie Bovay-Klameth, Blaise Bersinger et Grégoire Leresche proposent un loto un peu particulier : les gagnant·e·s se verront dédier une improvisation personnalisée, dont tout le public profitera. Un bingo géant à voir à la salle communale de Nyon.
Pour qu’une saison soit réussie, il faut aussi des classiques. Les Fondateurs revisitent l’histoire de l’ingénieux Hidalgo dans Quichotte, chevalerie moderne. On y retrouvera des chevaliers des temps modernes qui luttent face au sentiment d’absurdité existentielle. À découvrir les 14 et 15 novembre. Huit jours plus tard, l’Usine à Gaz, toujours dans ce fil rouge de l’amitié, vous convie au concert de Fire Cult et Fluffy Machine. Le power trio hispano-helvétique punk rock débutera la soirée, avant de laisser la place au quatuor et son concert en forme de flux et reflux. Attention à ne pas avoir le mal de mer ! Pour la suite de la saison, on nous a déjà parlé de La collection, par le collectif BPM et d’un spectacle intitulé Louise. Pour en savoir plus, il faudra attendre les annonces…
Histoires de famille
On dit souvent que le théâtre est une grande famille. Reconnaissable grâce au pictogramme en forme de cœur, ce deuxième fil rouge vous plongera dans l’intimité des vécus familiaux. On commence les 5 et 6 septembre, avec Je crois que dehors c’est le printemps. Reprenant un terrible fait divers dans lequel un père a enlevé ses enfants avant de se suicider, ce spectacle retrace le parcours de résilience d’une mère qui a tout perdu, mais est parvenue à se relever malgré tout. Après la représentation du vendredi, on pourra enchaîner avec le concert italo disco de Mind Enterprises et Mortòri. Style rétro et moustache, liés à l’électro pop pour cette soirée, suivie du projet solo avant-gardiste d’Aris Bassetti, connu entre autres pour le groupe Peter Kernel.
Dans le même fil rouge, les tout·es petit·e·s se retrouveront comme sur un nuage, dans Le tout doux de Blandine Robin. Véritable cocon de tendresse, ce spectacle sera accompagné de douces mélodies enveloppantes. Le vendredi 22 novembre, pour les plus grand·e·s, l’Usine à Gaz propose un concert post-rock, et nettement plus bruyant, avec Darius et DRLCT. Les mots-clés de la soirée ? Hardcore, noise et post rock, avec une touche de mélancolie. Puis, durant le weekend, retour du jeune public, cette fois dès 6 ans, pour L’arrière-pays. Les 3 points de suspension & 3615 Dakota ramènent quatre adultes dans le monde de l’enfance, pour négocier avec cette peur de grandir qui nous a toutes et tous touché·e·s un jour. Enfin, c’est avec L’œil nu de Maud Blandel que se clôturera la première de saison de ce fil rouge autour de la famille. Les 12 et 13 décembre, la chorégraphe explore le phénomène astrophysique des pulsars, et de la fin d’une étoile, en lien avec celle de son père. Un spectacle intimiste et touchant qui s’annonce.
Regarde ailleurs, Regards d’ailleurs
Le troisième fil rouge nous invite enfin à changer de regard, avec un angle venu d’une autre époque ou d’une autre région du monde. On commence dès le 31 août avec De la sexualité des orchidées, qui nous invite à repenser la sexualité sous un œil nouveau, dans ce one woman show consacré à cette belle plante, mais pas que… On enchaîne le 20 septembre avec Nikola et Jean, pour un concert de musique actuelle, entre l’émotion du premier et les « tonalités joyeusement dépressives » du second.
Le 25 octobre, avec KOKOKO ! et Roshâni, on pourra danser ! Le premier s’inspire des nuits et des rues de Kinshasa pour proposer un style électro inspiré du jazz congolais et de la politique du pays. On voyagera encore durant la suite de la soirée, au son de l’électro latine, mêlée à de la disco orientale et un mélange de langues. Le vendredi 1er novembre, place à un tout autre type de concert. José Barrense-Dias reviendra avec ce qui fait sa marque de fabrique : l’inspiration brésilienne, une invitation au voyage et différentes influences pour créer un style unique.
Avec Solidarity !, Rebecca Weingartner invite les plus jeunes à se rassembler, malgré les différences, et à abolir les frontières. Dans ce spectacle de danse dès 8 ans, elle construit une communauté temporaire, mais forte, sur la scène de l’Usine à Gaz. On terminera ce fil rouge avec Rembobiner, les 28 et 29 novembre. Avec ce cinéma théâtral, le Collectif Marthe reprend la manière de travailler de Carole Roussopoulos, grande figure des documentaires années 70 et 80, pour porter une parole militante et un nouvel éveil politique, entre plateau et salle de cinéma.
D’autres propositions en pagaille
Au-delà des trois fils rouges, l’Usine à Gaz propose de nombreux autres événements. On évoquera la grosse tête d’affiche du mois de septembre, avec les trois concerts de Bastian Baker et son tour solo acoustique. Le 6 octobre, Meimuna et ses mélodies douces et accrocheuses se produiront pour le premier concert du dimanche de la saison. Place ensuite, le 18 octobre, à UTO, « une musique au carrefour du mainstream et du chelou » : on n’aurait pas mieux dit. Le lendemain, Corbaal × Truffaz feront se rencontrer les influences électro et la trompette, après le sursaut synthétique de Nonante.
Le samedi 26 octobre, Julius Rodriguez fera se mêler les influences jazz, R’N’B, blues et pop, tandis que Miss C-Line naviguera entre néo-soul et hip-hop. On retrouvera, le week-end d’après, les Coquillages & Crustacés, qui invitent Tom Grand Mourcel pour Solus Break, autour de la question, large, de l’identité et de diverses influences musicales et dansées. Le vendredi 15 novembre, Big Bone sortira de sa résidence pour un son puissant et rock, à l’ancienne, comme on les aime ! Le lendemain, place à Orphia et Les Clopes, qu’on nous annonce comme un mélange entre Alain Chabat et New Order. Voilà qui promet !
Pour la fin de l’année, on nous annonce le retour de Nyon’s on fire, avec un sacré line-up ! Sans oublier le Humus Fest, qui investira toute l’Usine à Gaz pour proposer du rock brut ou encore de la folk intimiste. Du folk, il y en aura encore le 15 décembre, pour le dernier concert du dimanche, avec Ida Mae et ses envolées mélodiques.
Pour la suite, on attendra donc les annonces égrenées sur les réseaux. Stay tuned, comme on dit !
Fabien Imhof
La programmation complète et les détails de chaque spectacle et événement sont à retrouver sur le site de l’Usine à Gaz.
Photo : ©Usine à Gaz