Les réverbères : arts vivants

À Meyrin, la politique culturelle se réinvente

« Merci d’avoir répondu oui à notre invitation ! » C’est avec ces mots que le Service de la culture de Meyrin a accueilli un public venu nombreux, lundi 26 août, à la présentation de la nouvelle saison, qui s’annonce riche, très ouverte, et inclusive.

Nathalie Leuenberger, conseillère administrative s’est d’abord chargée du mot de bienvenue, en détournant la désormais célèbre maxime d’Alain Berset, pour nous inviter « à venir aussi souvent que nécessaire, et aussi souvent que possible. » Les mots-clés de son discours étaient convivialité, ravissement, audace, progression, pour une politique culturelle qui se réinvente. Désormais réunies sous la bannière du Service de la culture, les différentes institutions de la Ville s’autorisent à rêver et envisager l’avenir sereinement, pour le rendre désirable, enviable, durable. S’en est suivi un petit sketch entre Léa Pohlhammer – qui a ensuite animé la soirée avec un DJ set – et Tatiana Lista Auderset, responsable du service. Ensemble, elles sont revenues sur les mutations, le changement de nom, en expliquant que le Théâtre Forum Meyrin était toujours bel et bien là, mais que c’est la structure qui l’entoure qui changeait, pour la réouverture suite aux travaux « Cœur de Cité ». Au programme de cette saison : arts vivants ou visuels, concerts, ateliers, médiations, projets à la Bibliothèque et au sein de la vie meyrinoise…

En musique

La saison débutera en collaboration avec La Bâtie. Les 1er et 2 septembre, Le Group50:50 s’intéresse à la thématique de la restitution des biens culturels, en lien avec l’histoire et l’économie, mais surtout l’accueil des esprits à leur retour. Dans The Ghosts are returning, sept esprits pygmées rentrent au pays, dans un moment qui mêle narration, chants polyphonique et rumba. Changement d’ambiance le 5 octobre, avec un Tribute to Al Jarreau, en compagnie de l’harmoniciste Grégoire Maret, pour un concert entre jazz, RnB et pop, en collaboration avec Jazz Contreband.

Fin novembre, Meyrin accueillera le Projet Sésame #2. Le #1, préparé en Ville de Genève sera également joué juste avant. Dans ce projet, l’OCG collabore avec des musicien·ne·s meyrinois·es de différentes origines pour créer un concert unique, répété depuis mars dernier. L’année musicale se terminera ensuite le 19 septembre avec Meimuna et Flèche Love. La première proposera des morceaux de pop-folk intime et poétiques, sur des sons de guitares acoustique et électrique, pour une forme de voyage initiatique. Le trio acoustique nous fera de son côté voyager sur des archipels internationaux, tout en émotions et en images fulgurantes.

Associations et médiations

Les associations sont particulièrement actives au sein de la vie meyrinoise. On évoquera ici quelques projets, comme les kermesses œcuménique et norvégienne, événements désormais incontournables. Le CEFAM (Centre d’accueil et d’intégration pour femmes migrantes et leur enfants en âge préscolaire habitant Meyrin) fêtera également ses 20 ans, avec de nombreuses festivités au programme. Sans oublier le prometteur Marché de Noël, durant les fêtes de fin d’année.

Différents projets de médiation seront également proposés à Meyrin, pour créer des objectifs communs, déployer des projets, mettre en contact les différent·e·s acteur·ice·s, mais aussi expérimenter. On citera le projet La Toile, en collaboration avec Le Sismographe, avec une volonté de construire la culture ensemble. On pense aussi aux différents ateliers théâtre pour les enfants et les adolescent·e·s, ou encore tout le travail avec les écoles.

Le jeune public à l’honneur

Meyrin est une ville qui bouge et une ville d’avenir. Qui dit avenir, dit aussi jeune public. Et leur saison débutera fort, du 25 au 29 septembre, avec Les Dodos. Dans ce spectacle de cirque, sous chapiteau, 5 acrobates et pas moins de 56 guitares présenteront du main à main, de la voltige, des anneaux chinois… Avec même la possibilité de déguster des grillades pour la dernière, à la condition de réserver rapidement !

Du 2 au 10 octobre, dans Lou(Hou)p, à la Bibliothèque, on n’aura plus peur de loup. Dans ce conte accompagné d’un livre pop-up, à voir dès 1 an, on réinterprétera le mythe du loup. Et s’il n’était pas celui qu’on croit ? Une semaine après, le magnifique spectacle de Robert Sandoz, inspiré du conte d’Andersen, débarquera à Meyrin. Dans Le soldat et la ballerine, on découvrira ce que deviennent les deux amoureux qu’un coup de vent a éloigné, avec un voyage unique pour chacun·e. À noter encore les courts-métrages du Petit Black Movie, à voir sur quatre mercredis.

Du théâtre, tout de même

Le Forum Meyrin accueillera également quelques spectacles, malgré le changement de structure. Et la programmation s’annonce particulièrement prometteuse. Les 16 et 17 octobre, avec les Illusions perdues, d’après le roman de Balzac, c’est l’histoire d’une jeunesse déçue et des ambitions d’un journaliste qui nous seront narrées dans une véritable prouesse de mise en scène, tant la fresque dépeinte par l’auteur français compte un nombre incalculable de personnages qu’il s’agira d’interpréter. Nombre plus réduit, mais ambitions tout aussi élevées le 3 décembre, avec Vincent Dedienne et Un soir de gala. L’acteur et humoriste, vainqueur du Molière 2022 pour ce seul-en-scène, s’adressera à l’adolescent qu’il a été.

Le 12 décembre, à la Bibliothèque, on retrouvera Le vieux qui lisait des romans d’amour. Le texte de Sepulveda nous emmènera en Amérique du Sud, à la découverte de la forêt menacée et de ses richesses. Puis, en janvier, on retrouvera la création collective Le Beau Monde, où l’on imaginera une société du futur dans laquelle beaucoup de choses n’existent plus. Une reconstruction solennelle de ce qui fait la beauté de notre monde.

La bibliothèque s’active et Meyrin crée

À la Bibliothèque, beaucoup de monde passe, pour consulter les 44’000 documents à disposition. Au-delà de la lecture, c’est aussi un espace de débat, avec des apéritifs citoyens en amont des différentes votations, pour donner à tout le monde l’occasion de se faire une idée complète avant de prendre sa décision. Des apéritifs littéraires, en compagnie de différent·e·s auteur·ice·s seront également proposés. On parle ici de Nicolas Feuz, Marcel Barelli ou encore Gaëlle Josse.

Meyrin propose également aux artistes locaux·ales de créer, d’expérimenter, d’essayer. Pas moins de six artistes ou collectif s’empareront de différents lieux de la ville pour leurs projets. On retrouvera notamment un projet de Pyramide inversée par une plasticienne, une résidence autour des pleureuses des enterrements, une réflexion sur l’invisibilisation des jeunes femmes dans l’espace public, ou encore un projet de tour en lien avec la rénovation de l’école de Meyrin-Village.

À Meyrin, la culture vit et se réinvente, proposant de beaux projets ! Il ne vous reste plus qu’à vous rendre sur leur site pour en savoir un peu plus !

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque événement sont à retrouver sur le site du Service de la culture de Meyrin.

Photos : ©Daisy Kim

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *