À Vernier, on tourne une page
Jeudi dernier avait lieu la présentation de la saison culturelle de Vernier, la dernière à la salle du Lignon avant de se déplacer dans le nouvel espace prévu à Châtelaine. Une saison très féminine, où la musique sera omniprésente. Petit tour d’horizon.
L’accueil de cette soirée a d’abord été effectué par Gian-Reto Agramunt, conseiller administratif de la Ville de Vernier. Après un vibrant hommage à Pierre Ronget, qui s’est battu pour que la culture à Vernier ne soit pas un luxe, mais plutôt une colonne vertébrale pour faire société, il n’a pas manqué d’effectuer les remerciements d’usage. Surtout, il a évoqué le fait de tourner une page, avec une dernière saison à la salle du Lignon, avant le déménagement dans le nouveau Concorde Espace Culture, à Châtelaine. Mais il n’y a pas de tristesse, c’est avant tout à un voyage que nous convie cette ultime saison au Lignon. C’est ensuite devant 25 toiles en guise d’écran, imaginées par Encore studio que les 27 propositions de la saison nous ont été présentées, avec quelques interludes de jeunes artistes issu·e·s de différentes structures, comme le conservatoire ou la HEM.
Saison testamentaire
Cette « saison testamentaire », pour reprendre les mots de Claude Ratzé lors de la présentation de La Bâtie, se place sous le signe de la musique, avec l’envie de réveiller en nous des sensations enfouies. On y retrouvera également une programmation très féminine ! Tout commencera le 29 août, en collaboration avec La Bâtie et L’oiseau prophète. L’Orchestre de Chambre de Genève nous invitera à une promenade sensorielle dans les Bois, avec Schumann comme guide. Puis, du 6 au 8 septembre, Harald Beharie présentera Undersang, un spectacle dansé et itinérant, en forme de processus vibratoire, pour questionner nos identités plurielles et une présence mystérieuse au cœur de la balade.
Humour au programme
Plusieurs humoristes seront invité·e·s cette saison, à commencer par Marion Mezadorian, qui nous présentera une galerie de personnages à deux doigts de la rupture et du pétage de plomb. Craquage, c’est à voir le 19 septembre. Le 7 novembre, place à la Belge Fanny Ruwet, qui imagine une fête autour de questions existentielles, avec un humour toujours plein d’ironie, dans On disait qu’on faisait la fête. Une semaine plus tard, on retrouvera Tania Dutel, qui avait malheureusement dû annuler sa venue la saison dernière. Dans son Nouveau spectacle, son humour ravageur, cru et cash invite à la remise en question. En 2026, on retrouvera Donel Jack’sman, dans Arrêtez ça !, un stand-up sur l’absurdité du monde, où il utilise les mots pour exorciser les maux.
Le jeune public à l’honneur
Vernier a également à cœur de proposer des spectacles aux plus jeunes. Le 24 septembre, la Cie Inès proposera L’île flottante, un concert culinaire à voir dès deux ans. Puis, le 10 octobre, dès 7 ans, on pourra découvrir Don Quichotte sur les routes de la manche, un voyage équipe grâce au théâtre d’objets du Théâtre du Vide-Poches. Le 2 novembre, le Théâtre Circulaire nous emmène entre Buster Keaton et la poésie du chaos dans Porte-à-Faux et son terrain de jeu absurde. À voir dès 6 ans.
Le 6 février, avec Pulse, la Cie Kiaï propose un spectacle acrobatique, sur trampoline, où le mouvement devient langage. Un moment qui s’annonce déjà époustouflant. De performance physique, il en sera encore question dans Beyond, le 29 mars 2026, où les danseur·euse·s de Circumstances interrogeront la collaboration et la confiance. Ces deux spectacles s’adressent au public dès 6 ans. Les adolescent·e·s ne seront pas en reste, avec Venise – récit d’un corps chanté, un spectacle musical, joué et dansé sur la construction du corps et de l’identité. Enfin, pour les plus petit·e·s, dès 3 ans, un voyage sensoriel dans les émotions sera proposé avec Les petits parapluies, le 23 avril.
La musique au cœur de la saison
Le 22 novembre, deux voix envoûtantes aux multiples influences se succèderont dans une double concert en collaboration avec le Festival Les Créatives. Nnavy et Roxane, deux talents féminins d’ici, vous emmèneront avec elles dans leurs douces mélodies. Le 16 janvier, la musique s’alliera à la danse, dans SEMÂ, un spectacle inspiré des derviches tourneurs qui nous rappellera également les tasses d’Alice au pays des merveilles. Prêt·e·s à tourner ?
Le 31 janvier, une grande dame du cinéma vous emmènera dans son salon, pour un concert qui ressemblera à une soirée chez elle. Agnès Jaoui s’accompagne de l’ensemble Canto Allegre et de l’orchestre Carabanchel pour un concert festif et chaleureux. Le 12 février, musique et danse seront à nouveau au programme, avec ADN baroque, et un hommage au corps qui peut tout. D’hommage, il en sera encore question le 7 mars, avec Jazz on the water #3, en l’honneur de Miles Davis. Deux rendez-vous sont encore à noter, à commencer par Lina_, entre fado et spleen, entre poésie et musique, le 17 avril. Enfin, le 19 mai, le Quatuor Zaïde explorera Schubert, à travers l’humilité et la virtuosité, et notamment l’histoire de La jeune fille et la mort, entre attirance et peur de la mort.
Théâtre et famille
On retrouvera du théâtre à proprement parler le 27 novembre, avec Rouille et paillettes, de la Cie Teatro La Fuffa, qui nous montre que, dans une famille, ce n’est pas tous les jours la fête. Le 10 janvier, on explorera une autre thématique autour de la famille, avec le deuil et Le grand jour. Un huis-clos familial qui s’annonce bouleversant. Enfin, dans L’amour c’est pour du beurre, le 10 mai, on rencontrera six personnes qui ont souffert d’une peine de cœur ou de corps, et qui utilisent le théâtre, pour aller mieux.
Danse et corporalité pour finir
Enfin, la danse sera à l’honneur. Outre les propositions liées à la musique, on pourra découvrir, le 7 décembre, Prélude, de Kader Attou et la Cie Accrorap, pour un hommage au hip-hop avec neuf danseur·se·s qui se surpassent. Les 17 et 18 février, en collaboration avec Antigel, la salle du Lignon accueillera Atomic Joy, où la joie devient une force de vivre et la danse un appel à la désobéissance. Le 12 mars, dans 2048, ce spectacle au nom énigmatique explorera le passé et le présent, le temps qui passe et qui presse. Treize jours plus tard, dans Le grand bal, la Cie Dyptik, Souhail Marchiche et Mehdi Megari nous proposent un véritable appel à la danse, pour lutter contre l’enfermement.
Des interstices en guise de surprises
Enfin, pour cette dernière saison, le Service de la culture de Vernier veut ouvrir ses portes à autre chose, une autre forme de réalité, dans les foyers et autres lieux non-exploités par les performances artistiques. Ces lieux seront donc investis, au fil de la saison, entre tremplins pour jeunes artistes, moments hors programmations, et concerts de jazz. À découvrir donc…
Fabien Imhof
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de la saison culturelle de Vernier.
Photo : ©Greg Clément