Les réverbères : arts vivants

Au Théâtre LE POCHE : une saison qui palpite

Le 19 juin dernier, au Théâtre LE POCHE, sous une boule à facettes, nous avons pu sentir un cœur nouveau battre : Martine Corbat a présenté sa toute première saison, autant de graines semées qui bientôt sauront fleurir à leurs racines.

Sur le seuil du Théâtre, Martine Corbat, et sa complice littéraire pour cette toute première saison, l’autrice Elisa Shua Dusapin, vêtues de sequins, nous accueillent, la joie et les sourires sont en rendez-vous de cette rencontre qui se veut festive ! Nous les retrouvons, quelques minutes plus tard, sur scène, accompagnées des musiciens Julien Israelian et Pierre Omer, acolytes de toujours de Martine Corbat et présences musicales incontournables de ses créations. Vous pourrez les retrouver dans leur formation Pierre Omer’s Swing Revue, du 5 au 15 février, pour Lettre à mon dictateur, un texte d’Eugène, intime, tragique et drôle, mis en scène et adapté par Geneviève Pasquier. La nouvelle directrice a imaginé, autour de ce texte, une ambiance « carnaval » :  vous êtes invité·e·s à vous rendre aux représentations en habits de lumières, et le théâtre verra certainement son quatrième mur métamorphosé.

Des temps forts

La musique a toujours été au cœur des adaptations, créations et mises en scène de Martine Corbat – elle offre aux corps, un rythme, un souffle, une âme. La saison à venir lui offre également un terreau fertile, avec notamment un Cabaret du 4 au 21 décembre, On s’inquiétera en janvier, avec les musicien·ne·s Mael Godinat, Julien Israelian et Jocelyne Rudasigwa. Les textes de celui-ci, qui seront mis en scène par Antoine Courvoisier, résultent d’une commande spéciale. La notion d’auteur·ice est transcendée et l’écriture merveilleuse s’est faite à 8 mains : Camille Rebetez, Rebecca Vaissermann, Daniel Vuataz et Fanny Wobmann. « Le Poche Cabaret » se veut être un temps fort de la programmation, un rendez-vous bientôt incontournable du POCHE, à retrouver chaque année en décembre, tout comme « Mars Pugnace » au début du printemps : un spectacle qui met en son centre des femmes artistes, metteuses en scène, comédiennes et autrices, et crée des rencontres autour des féminismes grâce à des conférences, rassemblements et actions de médiation. Cette année, il s’agira de l’écoféminisme avec la pièce La Grande Ourse de Penda Diouf mise en scène par Evelyne Castellino.

Le cœur de la Terre

Cette Saison est nommée, selon les mots du poète jurassien Alexandre Voisard, Le Cœur de la terre, dont Martine et Elisa lisent un extrait. Une invitation à se questionner sur ce qui nous connecte, ce qui nous enracine, ce qui nous lie, comme dans la pièce qui ouvrira la saison : une adaptation par Ludovic Chazaud, qui signe également la mise en scène, du Vieil Incendie d’Elisa Shua Dusapin, avec au plateau Eve Aouizerate, Coline Bardin et Baptiste Morisod. Un texte qui met au centre le lien sororal, la parole mais aussi, et peut-être surtout, le silence. Parler de racines, de liens, c’est aussi explorer la transmission, non seulement comme forme donnée à la création avec des équipes intergénérationnelles et des savoir-faire en devenir partages et échanges, mais aussi dans les thématiques soulevées. Ainsi dans Sous la peau, un texte de Valérie Poirier, mis en scène par Tamara Fischer, Elisabeth 60 ans et Lucien 28 ans, deux scientifiques, explorent la terre et le passé, non sans interroger nos sociétés contemporaines. Il y a quelque chose de viscéral, qui part du ventre, pour la nouvelle directrice du POCHE, quand elle évoque l’idée de territoire centrale dans la saison, quelque chose d’une intimité, mais qui s’échappe au dehors pour devenir rencontres. Et pour vous qu’est-ce que cela évoque ? En janvier, Jonas et Paola Pagani proposeront des réponses multiples à cette question avec Territoires intimes, une aventure théâtrale dont la sève sont les histoires vivantes de personnes issues de parcours migratoires. Finalement en avril, après 6 créations, le POCHE accueillera une co-production, Comeback de l’artiste diva et chorégraphe sublime Eugénie Rebetez.

Une matière fertile et créative

Parce que le théâtre ne peut pas se résumer à l’instant du spectacle, mais que celui-ci s’étend bien au-delà, le POCHE non seulement prend soin d’offrir aux équipes des espaces de création et de représentation longs, parce que comme tout ce qui est vivant le théâtre a besoin de temps, mais il propose également de prolonger les expériences et les rencontres autour de moments en chœur, avec notamment un bal en février, des ateliers d’écriture animés notamment par Eugène, Elisa Shua Dusapin, Daniel Vuataz ou encore Valérie Poirier. Vous l’aurez compris, on célèbre, au cœur du POCHE, les écritures, l’intime et la joie d’être ensemble. N’hésitez pas à pousser la porte du Théâtre et à vous procurer des cartes POCHTALES, une invitation à écrire, à prolonger nos racines, et explorer de nouveaux territoires.

Charlotte Curchod

La programmation complète et les détails de chaque spectacle, ainsi que les activités, sont à retrouver sur le site du Théâtre LE POCHE.

Photos : ©Dorothée Thébert

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