Le banc : cinéma

Dans l’ombre de la nouvelle vague : Raoul Coutard

Pour son premier cycle de 2019, le Ciné-club universitaire de Genève projette 12 films réalisés sous l’œil aiguisé de Raoul Coutard, emblématique directeur de la photographie de la Nouvelle Vague.

C’est grâce, dans les années 50, à la rencontre avec le cinéaste Pierre Schoendoerffer que Coutard, ancien soldat en Indochine, se tourne vers le cinéma. Dans la liste des grandes figures de la Nouvelle Vague figure indubitablement le chef opérateur Raoul Coutard, compagnon de route de Schoendoerffer, Godard, Truffaut, Costa-Gavras et bien d’autres, dont les images ont marqué à jamais le cinéma. Coutard, c’est d’abord à la fin des années 50 trois films avec Schoendoerffer, puis en 1959 la rencontre avec Jean-Luc Godard pour À bout de souffle, avec qui il travaillera pour 15 autres films (jusqu’à Prénom Carmen en 1984). En 1960 il signe l’image de Tirez sur le pianiste d’un certain François Truffaut, avec qui il réalisera enquatre films. À la fin des années 60 il travaille avec Costa-Gavras pour deux œuvres célèbres, Z et L’aveu. Ensuite, il tourne dans les années 70 avec Edouard Molinaro et à la fin des années 90 et début 2000, il termine sa carrière avec trois films de Philippe Garrel. Raoul Coutard c’est tout cela, et bien plus encore ! En 40 années il signe les images de 63 films.

Qu’est-ce qui fait donc la particularité de ce directeur de la photographie si prisé ?À ce sujet, Julien Praz, membre du Ciné-club universitaire et instigateur du cycle, écrit : « À rebours des images léchées et artificielles, l’ancien reporter [Coutard] préféra celles qui gardent inscrites en elles la rudesse d’un contact viril avec une réalité exigeante. La violence de la guerre et aussi celle de la création véritable y sont palpables. Les noirs granuleux, le contraste renforcé des couleurs criardes, les mouvements heurtés, caméra à l’épaule, et la riche imperfection des lumières naturelles s’imposent comme les premiers éléments caractéristiques d’une grammaire de la photographie par Coutard[1]. »

Avec ce cycle, le Ciné-club propose de découvrir et redécouvrir des films qui ont marqué le parcours de Raoul Coutard en invitant le spectateur à porter un regard attentif aux images pour pouvoir, à travers elles, scruter le travail d’un des plus grands chefs opérateurs du cinéma français.

Lou Perret

Infos pratiques :

Dans l’ombre de la nouvelle vague: Raoul Coutard: Tous les lundis à 20h00 à l’Auditorium Arditi (Avenue du Mail 1, Genève) jusqu’au 25 mars.

Programme sur : https://www.unige.ch/dife/culture/cineclub/raoul-coutard/

[1] Le texte se trouve dans la revue du Ciné-club publiée à l’occasion du cycle, disponible gratuitement lors de chaque séance.

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