Le banc : cinéma

Jack Mimoun : un aventurier en carton pour une aventure comique

Malik Bentalha présente son nouveau film, dans lequel il incarne un aventurier qui n’a rien du grand Indiana Jones. Jack Mimoun et les secrets de Val Verde, une comédie d’aventures proche de la parodie, qui surprend par son humour original.

Jack Mimoun (Malik Bentalha) est devenu célèbre après avoir été repêché par un bateau, alors qu’il errait en mer peu après son départ de l’île hostile de Val Verde. Et il est en vie ! Alors que son récit d’aventures – qu’il a en réalité totalement inventé – et ses émissions de survie aux leçons écologiques – dans lesquelles tout est scénarisé – font un carton, il est abordé par Aurélie Diaz (Joséphine Japy), la fille d’un aventurier parti à la recherche d’un trésor de pirate sur Val Verde et disparu depuis. Elle force donc Jack et son manager Bruno Quézac (Jérôme Commandeur) à l’accompagner, emmenés par le mercenaire Jean-Paul Bastos (François Damiens). Comme on peut s’en douter, l’aventure ne se déroulera pas tout à fait comme prévu, et l’arrivée de Jonas (Benoît Magimel), l’ancien assistant du père d’Aurélie, n’arrangera rien à l’affaire…

Comédie ou parodie ?

Avec la participation de Florent Bernard, alias FloBer à l’écriture du scénario, en compagnie de Malik Bentalha et de Tristan Schulmann, on se questionne évidemment sur le côté parodique de ce film. Si l’on suit un peu la carrière du garçon, on se souvient de sa participation à Golden Moustache, un collectif bien rôdé dans l’exercice de la parodie. Sans oublier sa participation à des programmes comme Bloqués ou, plus récemment, La Flamme. Le film, dans ses grandes lignes, reprend en tout cas tous les codes du genre du film d’aventure : morsures d’araignée et de serpent, vieux trésor caché dans un grotte derrière une cascade, trahison, présence d’un antagoniste assoiffé de vengeance, île déserte hostile, histoire de famille qui a motivé la montée de l’expédition… Tous les ingrédients sont réunis ! Le côté parodique du film tient pourtant en grande partie au rôle de Jérôme Commandeur, alias Bruno Quézac, le manager de Jack. Avec sa chemise à fleur pas du tout adaptée à la situation, il excelle dans l’exercice du sarcasme et des pétages de plombs. Des interventions drôles à souhait pour ce comédien dans un registre qui lui sied parfaitement.

Pour autant, Jack Mimoun et les secrets de Val Verde n’est pas une simple parodie, et s’inscrirait plutôt dans le genre de la comédie, dans le sens où il reprend les codes du film d’aventure, sans trop s’en moquer. À l’exception du personnage de Bruno et, dans quelques scènes de celui de Bastos qui oscille entre mercenaire sanguinaire et benêt notoire, les règles du genre semblent plutôt bien respectées, avec la touche d’humour qui s’impose. On appréciera d’ailleurs les jolis clins d’œil au cinéma, avec des plans rappelant, évidemment, Indiana Jones, mais aussi d’autres chefs-d’œuvre comme Apocalypse Now lors de l’arrivée plutôt épique, en hélicoptère militaire, sur l’île, ou encore cette scène du rétroviseur rappelant des plans vus maintes et maintes fois, comme dans Jurassic Park, A.I Intelligence artificielle ou, encore une fois, Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche perdue, qui résonne comme une grande source d’inspiration pour Jack Mimoun et les secrets de Val Verde. Sans oublier le petit clin d’œil au premier OSS 117 où le personnage joué déjà par François Damiens se tirait une balle dans la tête en tentant de dégripper son pistolet. Ici, ce n’est que le sonar de Jonas qui succombera…

Un humour surprenant

Avant de visionner le film, on s’attend à une énième comédie française (pardonnez l’expression !) à l’humour plutôt lourdingue, façon Camping ou Les Tuche. Si quelques vannes manquent de finesse, comme ce moment où Bruno et Bastos se sucent mutuellement le gros orteil pour enlever le venin de l’araignée, il faut reconnaître que l’humour s’avère plus fin et original qu’on aurait pu le croire. Les sorties inattendues de Bruno mêlées aux histoires sans queue ni tête de Bastos créent un univers plutôt plaisant à entendre et à visionner. On rit ainsi de leur relation amour-haine, avec toute la tendresse dont est capable Jérôme Commandeur dans ses remarques ô combien sarcastiques. Quant à l’histoire d’amour qu’on aurait pu attendre entre Jack et Aurélie, elle n’aura jamais lieu, au grand dam du pseudo-aventurier, jouant là aussi sur les codes et créant la surprise en amenant des situations inattendues.

Au final, Jack Mimoun et les secrets de Val Verde s’avère une bonne surprise. Sans réinventer le genre, il s’agit d’une comédie efficace, à voir entre amis pour passer une bonne soirée toute en détente !

Fabien Imhof

Référence : Jack Mimoun et les secrets de Val Verde, réalisé par Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin, scénario de Malik Bentalha, Florent Bernard et Tristan Schulmann, avec Joséphine Japy, Malik Bentalha, Jérôme Commandeur, François Damiens et Benoît Magimel, France, sortie en salles le 12 octobre 2022.

Photos : © DR

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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