La Parfumerie : se rencontrer pour sauver la société
La Parfumerie le clame haut et fort : pour sauver le monde, rien de tel que la culture et l’éducation ! Avec une saison résolument tournée vers ces deux thèmes et l’arrivée dans le collectif de Sara Uslu et Bastien Blanchard, l’équipe compte bien renforcer cette conviction.
Dans son édito, Evelyne Castellino évoque des rencontres : entre les textes, les énergies et les corps, mais aussi entre les spectateurs et spectatrices, comédiens et comédiens, ainsi que toutes celles et ceux qui gravitent autour des créations au programme. Des rencontres « en vrai », comme on en a tant besoin, sans intermédiaire. Le tout dans un but de partage, qu’il s’agisse de nos déboires ou de nos joies. Ce partage doit promouvoir la culture et l’éducation, maîtres-mots de cette nouvelle saison. Si La Parfumerie se définit comme « une goutte d’eau » dans ce grand océan de culture, elle mérite tout autant que les autres sa place. Et ce n’est pas son alléchant programme qui nous fera dire le contraire.
Promouvoir la prime jeunesse…
Depuis toujours, la Parfumerie se veut un tremplin pour promouvoir les jeunes artistes. En guise d’ouverture de saison, dans le cadre de Au Parfum 2022, c’est un spectacle en trois parties de 20 minutes qu’elle nous invite à découvrir dès le 15 septembre. Un hommage à une ligne de bus disparue, une « sorte de looper organique » et une scène mythique de Musset… on ne vous en dit pas plus, pour le moment !
Plus tard dans l’année, la Bande J, soit la troupe junior de la Cie 100% Acrylique, hôtesse des lieux, proposera une carte blanche du 10 au 12 janvier. Avant de revenir pour deux représentations exceptionnelles du Dortoir, présenté la saison dernière. Et pour conclure en beauté, iels seront de retour au mois de juin, avec une création surprise, dont les dates doivent encore être fixées. Alors, restez connectés !
Entre juin et juillet, les Ateliers Acrylique et Spirale, destinés aux plus jeunes, se consacreront aux thématiques du « Monde à l’envers » et de « L’origine du Monde », avec des interventions de plusieurs comédiens et comédiennes confirmé·e·s.
… et des troupes presque neuves !
Des comédiens et comédiennes confirmé·e·s, il y en aura aussi tout au long de la saison. Ainsi, après l’ouverture de saison, place à un spectacle écrit et mis en scène par Serge Martin, qu’on ne présente plus, et qui jouera aux côtés de Nadim Ahmed, Jacques Michel et Stéphanie Schneider, dans un Job réinventé, où le mythe rencontrera le terrible milieu de la Finance…
Dès la fin novembre et pour finir 2022 en beauté, la Cie 100% Acrylique présentera son nouveau spectacle, À la ligne. Adapté du livre de Joseph Pontus, la pièce mettra en scène six comédien·ne·s et danseur·se·s qui porteront le témoignage d’un homme qui s’est mis à écrire pour faire entendre toutes celles et ceux qui approvisionnent notre société de consommation. Et la thématique n’est pas anodine puisque, en parallèle du spectacle se déroulera le Mondial de foot 2022. Après les représentations, place donc à un écran géant qui permettra de voir les matchs, sans pour autant louper une miette du spectacle. On pense à tout, à la Parf’ !
Après cette fin d’année en fanfare, place à l’émotion en 2023, puisque la GlitzerFabrik fera son retour avec Matrices, ou du moins c’était le titre avant, puisqu’il est désormais barré et sous-titré : Ceci n’est pas un spectacle sur ma mère. La troupe, que l’on avait rencontrée au moment de la création, alors que les théâtres étaient fermés, proposent de prendre de la distance avec ce premier spectacle. Une manière de rendre hommage aux mamans pour bien débuter l’année.
S’ensuivra une pièce de Dennis Kelly, par la Cie Sous Traitement, dans la droite ligne de Girls and boys présenté la saison dernière. Cette fois-ci quatre comédien·ne·s se donneront la réplique dans L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, ou l’histoire d’un petit garçon loyal et fidèle qui découvre le mensonge à l’âge adulte et ne peut plus s’en défaire.
Puis, au café, place à une exposition vivante, itinérante et pluridisciplinaire, ArtOtek, du 1er au 4 mars, puis du 23 au 27 mai. Une Ode à l’Altérité, un moment d’humanité à partager. Et après le passage de la Bande J déjà évoqué, place à La fête des Racines, neuf spectacles de contes par la Cie Spirale. Tout sera centré sur les rapports entre les humains et les arbres. Un moment qui s’annonce déjà poétique.
Du 9 au 28 mai, la saison se clôturera avec Big Jim, un hommage à l’écrivain Jim Harrison, entre la douceur de sa vie et ses excès, conscient de vivre dans un pays dont l’héritage est bâti sur la mort de dizaine de milliers d’Indiens, et où l’obsession de l’argent règne.
Alors, à La Parfumerie, on va rire, on risque de pleurer, mais va aussi beaucoup réfléchir. Et surtout, on va se rencontrer et partager, car c’est bien cela le plus important !
Fabien Imhof
La programmation complète et le détail de tous les spectacles est à retrouver sur le site de La Parfumerie.
Photo : © La Parfumerie
