La saison de l’Alchimic : un théâtre à la fois réflexif et ludique, qui dit mieux !
L’Alchimic nous réserve une année haute en couleurs. Pierre-Alexandre Jauffret a concocté un programme en dix titres, six créations et quatre accueils. Un théâtre aux prises avec des sujets qui ne sauraient laisser indifférents.
Le titre de son édito ne pourrait être plus clair: « En quête de lumière ». Si le théâtre est un divertissement au sens le plus noble du terme, il n’en reste pas moins un lieu de liberté immense où le questionnement, sous forme de métaphores, de mise en abimes, de parodies, d’humour et même, dans une réalité plus crue, est sans limite. C’est avec ce vent frais et vivifiant qui tonifie l’esprit que P.A. Jauffret nous invite à une année de réflexion avec humour et sans tabou.
Petit tour d’horizon non exhaustif
Valentin Rossier, que l’on ne présente plus, ouvrira le bal avec Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable (12 au 29 septembre), une création d’après le roman de Romain Gary. Une comédie grinçante qui parle avec humour d’une des plus grandes angoisses de la gent masculine : l’impuissance vécue comme déni de leur existence. Il était temps de parler des hommes et de leur fragilité : voilà qui est fait.
Une descente aux enfers d’Ulysse dans Odyssée, dernier chant (10 au 19 octobre) Le parcours d’un antihéros à travers lequel l’auteur Jean-Pierre Siméon pose la question du pouvoir et de la gloire versus l’humilité et l’émerveillement.
Puis c’est Humain, la pièce de Narcisse (29 octobre au 25 novembre) où l’auteur interroge sur ce qu’il reste aujourd’hui d’humanité chez l’Homme.
On retrouve aussi Maria Mettral dans Comme s’il en pleuvait (28 novembre au 18 décembre), une comédie absurde sur les méfaits et les dérives de l’argent, suivie de Mon voisin nu (du 21 au 25 janvier), une comédie légère et cocasse sur le jugement d’autrui. Rouille et paillettes de Philippo Caparella raconte le destin d’une famille et le difficile passage à l’âge adulte, une comédie hors norme entre sourire et larmes.
La Vénus à la Fourrure, triomphe new-yorkais, adapté au cinéma par Roman Polanski, s’arrête à l’Alchimic (13 au 30 mars). Sexe, pouvoir et manipulation, une pièce prémonitoire au mouvement Me-too.
Du 1er au 13 avril c’est le grand Freud qui est mis sur la sellette. Oui ! l’intouchable Freud, maître de la psychanalyse fait l’objet d’une tragi-comédie caustique : Freud, les démons.
Puis du 8 au 25 mai, c’est au tour du monde du travail d’en prendre pour son grade avec Dans un canard. Une comédie absurde et sans pitié qui épingle les excès, les dérives et les délires du monde du travail sous un angle original et cocasse
Enfin last but not least, le sujet qui fait débat sur la terre entière : le couple. Avec A M O R , choisir sans renoncer. Comment faire durer un couple, parler de ses frustrations, de ses désirs, se frayer un chemin entre les modèles d’hier et d’aujourd’hui : voilà ce que propose cette comédie qui pourrait bien faire office de thérapie …
La saison 2024-2025 de l’Alchimic ressemble à ces menus de restaurants étoilés. On salive, on a envie de tout commander on hésite on choisit puis on se rétracte et puis on ne sait plus. Mais la différence, c’est qu’ici il n’y a pas la nécessité de choisir. On peut tout consommer sans risque d’indigestion, ni de compte à découvert. Alors pourquoi se priver de ce plaisir …
Katia Baltera
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’Alchimic.
Photos : © Alchimic