Lumière émergente à travers les nuages de novembre
Le festival Emergentia revient pour une quatrième édition ! Toujours coordonné par le Pavillon ADC, L’Abri et le TU – Théâtre de l’Usine, il accueillera les spectacles qui ont marqué les responsables de la programmation durant l’année qui vient de s’écouler. L’occasion de donner leur chance à de jeunes troupes et artistes.
Novembre et sa grisaille arrivent. Qu’à cela ne tienne, les organisateur·ice·s d’Emergentia ont concocté un joli programme, avec des chorégraphes proposant des spectacles lumineux et intenses. On pourra notamment assister à une exploration queer du Moyen Âge, voir et entendre des récits intimes d’héritage familial, ou encore découvrir la troublante visite de fantômes dans une plantation des Caraïbes… Le festival se déroulera en deux temps, la première semaine étant consacrée aux créations coproduites par Emergentia, tandis que la suite du programme consistera en différents accueils suisses et internationaux.
Trois créations dès le 1er novembre
Pour ouvrir le festival, les deux lieux de L’Abri et le Pavillon ADC accueilleront chacun une création made in Emergentia. À la Madeleine, Karine Dahouindji présentera Kâ!, Sirène des terres, où l’histoire d’un monde dont l’équilibre se rompt. L’intrépide Kâ!, par amour de ses terres, tentera de résoudre le problème. Dans sa quête, elle rencontrera Hardy, un crabe triste venu d’un autre temps. Et si, en le renvoyant chez lui à travers cette brèche, elle parvenait à retrouver son essence véritable ?
En parallèle, à L’Abri – Carouge, Mathilde Invernon explorera la figure du connard à travers Bell end. Le connard est partout : dans nos écouteurs, notre vie quotidienne, à la radio, à la télé… et même en nous ! Les deux interprètes Mathilde Invernon et Arianna Camilli tenteront de mieux comprendre cette figure qui nous hante, pour tenter de (enfin ?) renverser la domination.
Enfin, au Pavillon ADC, place à un conte dansé et chanté, où humains, animaux et végétaux s’interrogeront sur leur rapport au colonialisme. Dans Rectum Crocodile, Marvin M’toumo se questionne sur la place de chacun·e dans le système esclavagiste et dans ce qui perdure aujourd’hui encore. Quel espace pour l’amour, et pour la colère ?
En guise de transition entre les deux semaines, le cinéma Spoutnik proposera, le 5 novembre à 18h, une soirée vidéo-danse : l’occasion de découvrir 12 projets envisageant le mouvement chorégraphique à travers l’œil de la caméra, du numérique ou de l’animation.
Quatre accueils en seconde semaine
Les 7 et 8 novembre, L’Abri Madeleine accueillera Lorena Stadelmann et son Bolero de bienvenida II, un espace-rituel où la danseuse deviendra chamane et performeuse, pour accueillir tout ce qui l’entoure. Avec cette phrase énigmatique pour conclure la présentation du spectacle : « Il paraît que lorsque quelqu’un meurt, c’est le son de sa voix qu’on oublie en premier. »
Dans le même temps, au Pavillon ADC, place au Collectif Foulles et Medieval Crack. L’occasion de découvrir le Moyen-Âge autrement. À travers l’iconographie des églises, les cinq membres du collectif questionnent la dimension queer et l’ouverture au féminisme proposées par cette période, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Les deux jours suivants, Elie Autin s’emparera des lieux avec Présage. Après le Moyen-Âge, place à un futur queer, avec cette figure chimérique que performera Elie Autin, dans un conte contemporain mettant en lumière des problématiques bien ancrées dans notre société, comme le racisme. Entre physicalité et empathie, cette performance promet une constante transformation.
Enfin, c’est au TU – Théâtre de l’Usine qu’il faudra vous rendre si vous souhaitez faire la connaissance d’Habib Ben Tanfous. Avec Ici je lègue ce qui ne m’appartient pas, le chorégraphe interroge son héritage familial, dans une recherche intimiste où il se demande comment s’approprier ce qu’on nous lègue, comment le transmettre ensuite, qu’on s’y identifie ou non.
Questions d’identité, de société, de recherche… Emergentia accueillera nombre de questionnements. On ne peut que vous encourager à aller découvrir cette riche programmation, dès le 1er novembre !
Fabien Imhof
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site d’Emergentia.
Photo : © Emergentia