Les réverbères : arts vivants

Souffle d’automne avec le Scène Vagabonde Festival

Pour sa sixième édition, le Scène Vagabonde Festival investit à nouveau le Théâtre Cæcilia. Du 21 août au 19 octobre, trois spectacles en forme de miroirs de notre société seront présentés, pour tenter de marquer les esprits.

Entre réflexions profondes et situations grotesques, le Scène Vagabonde Festival propose cette année de reprendre trois spectacles à succès, joués précédemment au Crève-Cœur à Cologny et au Théâtre Alchimic à Carouge. Des spectacles, dont l’écriture est plus ou moins récente, qui ont émerveillé le public et l’ont surtout fait réfléchir à certains travers de notre société, grâce aux caricatures ou à des personnages plutôt stéréotypés.

« Gauche caviar contre droite sans-cœur »

Du 21 août au 7 septembre, on pourra (re)découvrir Le Dieu du carnage de Yasmina Reza, dans une mise en scène d’Elidan Arzoni. Deux couples s’affrontent, en partant du banal conflit entre leurs enfants. Les voix les plus virulentes, représentantes de deux bords politiques en tous points opposés, se disputent finalement entre éducation positive et loi du plus fort. Deux visions du monde qui se contredisent et ne parviennent pas à cohabiter, jusqu’à déclencher une réflexion sur le sens-même de ce qu’est la civilisation. Et surtout, une vision tout sauf manichéenne proposée par Yasmina Reza, puisque la dichotomie initiale est complexifiée par des coups bas et autres alliances de circonstances. Un spectacle qui rappelle les débats politiques, mais aussi ceux qu’on peut avoir lors de soirées mondaines ou entre ami·e·s.

« Fierté masculine, souvent mal placée »

Le Scène Vagabonde Festival enchaînera avec l’adaptation du texte de Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable. Dans une mise en scène de Valentin Rossier, un homme s’interroge sur sa capacité à en être un, à la suite de problèmes d’érection. Ce souci d’andropause, pourtant banal et répandu, prend une place beaucoup trop importante dans son esprit. Le calvaire intérieur qu’il vit est contrebalancé par l’humour omniprésent dans l’œuvre de Romain Gary, et porté à la scène par les brillantes performances de Michelle Shapa, Mauro Bellucci et Vincent Jacquet, qui accompagnent le pauvre homme interprété par Valentin Rossier.

« Tourbillon de violence et de folie »

Pour clore cette édition, du 2 au 19 octobre, le Théâtre Cæcilia accueillera La cantatrice chauve, pièce absurde bien connue, signée Ionesco, dans une mise en scène de Cyril Kaiser. La particularité de cette adaptation ? L’utilisation de marionnettes à taille humaine, créées par Christophe Kiss et accompagnées par des comédien-nes au maquillage leur enlevant presque toute expression. On y retrouvera Vincent Babel, Nicole Bachmann, Blaise Granget et Vanessa Battistini. Située après la Seconde Guerre mondiale, la pièce illustre à quel point on peut s’enfermer dans une vie morne et monotone, et comment tout peut être prétexte à raviver une forme de flamme, même imaginaire. Un propos qui n’a pas pris une ride et dresse un terrible constat de notre société.

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site du Scène Vagabonde Festival.

Affiches : ©Scène Vagabonde Festival

Fabien Imhof

Co-fondateur de la Pépinière, il s’occupe principalement du pôle Réverbères. Spectateur et lecteur passionné, il vous fera voyager à travers les spectacles et mises en scène des théâtres de la région, et vous fera découvrir différentes œuvres cinématographiques et autres pépites littéraires.

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