Sous le chapiteau du Loup : Miranda, reine de quoi ?
Bienvenue au Circo Decrepito ! Le Théâtre du Loup prend des allures de cirque à l’occasion de la reprise de Miranda, reine de quoi ? Jusqu’au 12 novembre, plongez dans un univers circassien pour aider Miranda dans sa quête de soi.
Miranda est née dans un cirque. Le rêve ? Pas forcément ! Après avoir incarné la petite souris danseuse, la voilà qui grandit et ne rentre plus dans son costume. Il est temps de décider quelle orientation elle va donner à son avenir. Tout le monde tente de l’initier à sa spécialité : sa maman Vénus et son trapèze, Firmin le dompteur de lions, son frère magicien ; elle s’essaiera même à la musique et au lancer de couteaux, mais rien n’y fait. À force de ne pas trouver sa voie, Miranda désespère, et avec elle tout son entourage, alors que le Circo Decrepito commence à bien porter son nom… Et si sa voie était ailleurs ?
Dans l’univers du cirque
En entrant dans la salle du Loup, nous voilà immédiatement plongé·e·s dans ce monde qui nous rappelle notre enfance : l’entrée du chapiteau, une roulotte, la piste au centre du plateau, la cage de Lino le lion… On se rappelle nombre de souvenirs, chez Knie ou au cirque de Noël et, comme les plus jeunes membres du public, des étoiles illuminent nos yeux. Des étoiles, il y en a aussi sur le plateau, avec de véritables numéros de cirque : Lola Riccaboni démontre ses talents de trapéziste, David Casada alterne entre le dressage d’un lion qui préfère danser et un numéro de magie totalement inattendu… On plonge complètement dans cet univers, avec tout le côté féérique qu’il propose !
Mais attention, pas de cirque sans musique ! Comme il est de coutume, l’orchestre – ici composé de Simon Aeschimann et Sylvain Fournier – trône au centre de la piste, en hauteur. Si on les a cette fois-ci placés au-dessus de la cage de Lino et non au-dessus de l’entrée des artistes, ce n’est au final qu’un détail. Car ce qui compte, c’est le rôle qu’ils jouent tous deux. Outre les quelques interventions dans les dialogues, ce sont les morceaux qu’ils interprètent qui donnent toute la couleur au spectacle, reprenant parfois des thèmes connus du milieu circassien avec des instruments tout à fait originaux qu’on vous laissera le soin de découvrir. En tout cas, à eux deux, ils incarnent aussi un vrai numéro du spectacle qui se dévoile sous nos yeux.
On évoquera encore les costumes, hauts en couleurs. Les personnages vivent avec et on reconnaît ainsi facilement la voyante Zia Irma à sa robe et à son chapeau, ou Vénus la trapéziste à son costume brillant et serré. La palme revient tout de même au dompteur, avec ses bottes et sa veste, mais surtout sa tenue en peau de bête. On n’en dira pas plus ici, mais on peut en profiter pour souligner l’incroyable travail des costumières Charlotte Legal et Sabine Schlemmer, qui ont également réussi à montrer deux éléphants, un lion ainsi qu’un monsieur Loyal plus vrai que nature. Un sacré tour de force, au vu du nombre de changements durant le spectacle ! Ces vêtements très reconnaissables sont également d’une grande aide pour nous aider à suivre Miranda, tour à tour interprétée par Lola Riccaboni, Lucie Rausis ou David Casada, en fonction des autres personnages en présence. Des costumes très typés donc, qui nous ancrent parfaitement dans l’univers de l’enfance et parlent ainsi aussi aux plus jeunes.
Trouver sa voie
C’est donc dans cet univers extrêmement bien pensé que Miranda cherche sa voix : deviendra-t-elle princesse du trapèze, reine du domptage ou de la magie ? Tout son entourage veut lui enseigner sa spécialité, avec toute la bonne volonté du monde – même son frère et ses blagues douteuses, c’est dire ! Mais difficile pour Miranda d’être convaincue… Et comme le dit très justement sa maman : étant baignée depuis toute petite dans cet univers, si quelque chose avait dû germer, cela ferait longtemps qu’on le saurait ! Ce qu’on apprécie particulièrement dans ce qui s’apparente à une véritable quête de soi, c’est l’absence de jugement. On ne dit pas que certain·e·s ne ressentent pas à un moment ou à un autre un peu d’agacement face à l’absence de réussite de Miranda, mais personne ne la juge pour autant.
Tout le monde veut donc l’aider, et l’on souligne alors la sagesse de Zia Irma, qui l’aide à chercher en elle-même sa voie. Et, bien que Miranda lui ait demandé de lui lire son avenir pour l’aider, c’est plutôt à un pas de côté qu’elle l’invite pour changer son regard sur sa destinée. Finira-t-elle par la trouver ? On vous invite à vous rendre au Théâtre du Loup pour le savoir. Mais comme le dit si bien Orelsan dans une de ses dernières chansons : « Ce qui compte c’est pas l’arrivée, c’est la quête. »
Fabien Imhof
Infos pratiques :
Miranda, reine de quoi ?, d’après Miranda, reine du cirque de Jo Hoestlandt, du 27 octobre au 12 novembre 2023 au Théâtre du Loup.
Conception : Lola Riccaboni
Avec Janju Bonzon, David Casada, Lucie Rausis, Lola Riccaboni, les musiciens Simon Aeschimann, Sylvain Fournier et les enfants Elie Mettral, Gaia Rebecca et Jeanne Riccaboni (en alternance)
https://theatreduloup.ch/spectacle/miranda-reine-de-quoi-2023/
Photos : © Dorothée Thébert Filliger