Les réverbères : arts vivants

Un gala 100% suisse pour lancer le Festival du Rire de Genève

À l’occasion de ses 10 ans, le Festival du Rire de Genève voit les choses en grand, avec une édition rallongée par rapport aux autres années et des artistes venus de toute la Francophonie. Pourtant, mercredi 24 avril, c’est avec des artistes du cru que les hostilités ont été lancées.

C’est une Marie-Thérèse particulièrement en forme qui a reçu le public. Ce dernier ne s’y est pas trompé et lui a d’ailleurs réservé un merveilleux accueil. Après ses déboires de santé et une greffe des poumons, elle semble avoir retrouvé tout son coffre, en témoignent les chansons qui ont émaillé la soirée pour signifier son plaisir de revenir sur scène. Répétant inlassablement « Je suis de retour ! » après ses vannes les plus crues, Marie-Thérèse a retrouvé toute sa verve, avec son humour acerbe et ses piques adressées à ses voisines ou au public. On ne lui tiendra pas rigueur d’avoir ressorti quelques blagues réchauffées, tant le plaisir était là, et l’énergie folle qui la caractérise.

Changement total de registre ensuite avec l’arrivée de Jérémy Crausaz. Le Fribourgeois, qui « sourit même de dos » a partagé son expérience de jeune papa, faisant preuve d’une grande autodérision. Il nous a confié avoir plus inquiété les médecins que sa femme, tout en proposant une solution radicale pour régler tous les conflits du monde. Prenant conscience qu’il devient un vrai papa, avec tous les comportements qui vont avec, il nous a également révélé son rêve d’acheter une île pour y créer un pays, qui investirait ses impôts dans la recherche contre la calvitie.

Place ensuite à Simon Romang, celui qui réveillait la RTS pendant le Covid avec l’émission « On se bouge ». Paradoxalement, c’est de ses problèmes d’insomnie dont il est venu nous parler mercredi soir. Un problème qu’il a tenté de soigner à l’aide de séances d’hypnose, qui n’ont pas eu les effets escomptés sur sa relation avec sa femme et sa fille. Il est d’ailleurs revenu sur la rencontre avec son épouse, tout en convoquant plusieurs personnages dans une interprétation tout à fait originale.

Pour marque le milieu du spectacle, c’est la seule humoriste féminine de la soirée – si l’on excepte Marie-Thérèse – qui s’est présentée sur la scène. Julie Conti, dernière venue dans le milieu du stand-up, et que Thomas Wiesel décrit comme « le cliché qu’on se fait de la genevoise », a surpris par son humour choc. Parlant fort, cru et sans filtre, elle n’hésite pas à s’avancer sur des thématiques engagées et féministes, tout en dévoilant certains secrets sur la période post-accouchement. Un humour qui peut dérouter, mais qui s’impose grâce à la superbe énergie de Julie Conti et à ses vannes choc !

Pour se calmer un peu, c’est Nathanaël Rochat et sa nonchalance légendaire qui ont ensuite rejoint le plateau. Qu’on se le dise d’emblée : il a fait pleurer de rire le public. Avec toujours autant d’autodérision, il nous raconte ses histoires de rendez-vous ratés, de couples mal embarqués, tout en prônant un joli message sur l’ouverture d’esprit. Sans oublier, bien sûr, de rebondir sur l’actualité et les dernières accusations d’agressions sexuelles en date. Mention spéciale à son sketch sur Patrick Bruel et son rapport présumé aux masseuses…

Enfin, le dernier invité de la soirée n’était autre que Thomas Wiesel. En le voyant débarquer avec un cahier à la main, on s’est évidemment posé quelques questions. On a rapidement compris pourquoi : il a passé sa soirée à prendre des notes sur les autres humoristes pour les vanner lors de son passage sur scène, comme il sait si bien le faire. Une attitude qui lui vaudra un « SALAUD » de la part de Marie Thérèse, mais qui illustre bien toute la complicité qui existe entre les différent·e·s humoristes du plateau.

Quant à la suite du programme, il est à retrouver sur le site du Festival du Rire de Genève. Jusqu’au 5 mai, vous pourrez retrouver Marie-Thérèse Porchet, Julien Sonjon, le duo Oldelaf et Arnaud Joyet, Blaise Bersinger, Julie Conti, Guillermo Guiz, Thibaud Agoston, Christian Baumann, Joseph Gorgoni ou, dès ce soir, Nadim Kayne. L’article paraît malheureusement trop tard pour qu’on vous parle de Cinzia Cattaneo et Aymeric Lompret, qui ont déjà joué. Mais ce n’est que partie remise.

Fabien Imhof

Photos : © Festival du Rire de Genève

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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