Les réverbères : arts vivants

Qui est « Momo » ?

Des jeunots qui se frottent à la critique… Place aux plantons !

Un couple sans enfants se fait aborder par un homme pendant qu’il font leurs courses. Cet homme prétend être leur fils mais aucun des deux n’a de souvenirs de lui. Il revient pour leur annoncer son mariage avec une jeune femme aveugle. C’est Momo au théâtre Alchimic du 8 au 27 janvier 2019.

Momo, écrit et réalisé (le film tout comme l’œuvre théâtrale) par Sébastien Thiéry, est une comédie, certes, mais qui traite aussi de thématiques épineuses, comme les liens de filiations et le rejet de personnes touchées d’un handicap par le biais de l’humour. En effet, imaginez-vous le fils, Patrick, expliqué à ses parents qu’il revient les voir alors qu’ils n’étaient pas au courant d’avoir un enfant ! La pièce s’appelle Momo car Patrick (l’enfant des Prioux), étant malentendant, a du mal à s’exprimer et transforme les « A » en « O ». Momo veut donc dire Maman. La communication devient vite difficile tandis que les parents essayent en vain de comprendre d’où vient ce fils qui semble être sûr d’avoir tapé à la bonne porte.

Je commencerai par le décor car il ne comportait pas beaucoup d’élément ou très peu. Il y avait seulement un caddie, des courses, un téléphone ,un chariot à roulettes sur lequel étaient posé de quoi manger pour le petit-déjeuner, une batte de baseball, deux pétards et pour finir une fausse porte.

Je trouve que le décor est un élément important dans une pièce de théâtre, car il nous aide à contextualiser l’histoire. Le texte et le scénario étaient, je trouve, plus comiques et plus intenses. L’utilisation des gros mots par les parents de Patrick rajoute plus d’humour, car on estime leur âge (environ 40 ans ou plus) et voir des adultes utiliser ce langage sans gêne est comique et inhabituel. L’éclairage et la lumière étaient simples. La musique est inexistante.

Concernant les acteurs, je trouve qu’ils jouaient vraiment bien, car ils arrivaient à exprimer les émotions voulues par le réalisateur. Au point où on se met à leur place et on se pose les mêmes questions. On a envie de découvrir d’où vient Patrick. Je trouve que « Patrick » (le prénom du fils caché) a un travail plus difficile car il doit parler comme une personne malentendante.« Sara » (sa fiancé) doit jouer une personne malvoyante et donc celle-ci ne doit ni regarder le public ni les acteurs qui jouent avec elle pour bien être dans la peau du personnage. Les costumes et le maquillage étaient aussi basiques, car il s’agissait des habits de tous les jours. Mais un costume m’a mis la puce à l’oreille : le costume de Sara qui portait des habits tout noirs.

 Cette pièce, selon moi, était très bien réussie. En mélangeant humour et sujet sérieux, on arrive à faire rire un public jeune comme un public plus âgé et c’est cet élément qui rend l’œuvre si réussie. Je n’imaginais pas que j’allais autant rigoler, car l’utilisation des gros mots m’a vraiment fait rire. C’est un humour que j’apprécie uniquement s’il est utilisé correctement, ce qui était le cas dans cette pièce.

Je vous conseille vivement d’aller voir cette pièce si l’humour et l’envie vous tentent. Drôle et émouvante à la fois, c’est une pièce que j’ai adorée. Je terminerais en citant la mère Prioux disant : « L’amour d’une mère ce n’est pas l’orthographe, c’est le cœur… » Et si vous loupez la pièce, je rappelle qu’elle a été adaptée en film en 2017.

Claudia Pereira

Infos pratiques :

Momo de Sébastien Thiéry du 8 au 27 janvier 2019 au Théâtre Alchimic.

Mise en scène : Elidan Arzoni

Avec Paulo Dos Santos, Clea Eden, Thierry Piguet, Jacqueline Ricciardi

https://alchimic.ch/momo/

Photos : © Carole Parodi

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