Alchimic 2023-2024 : une saison qui décoiffe !
Pour sa saison 2023-2024, le Théâtre Alchimic joue la carte de la pluralité. Un joli équilibre est trouvé entre les pièces en création, les accueils et les reprises – mais également entre les thématiques. De quoi nous en mettre plein les yeux, le théâtre devenant le creuset d’une étonnante alchimie…
Au numéro 10 de l’Avenue Industrielle, l’aventure commence avec La Collection de Harold Pinter. Du 19 septembre au 6 octobre 2023, la mise en scène de Valentin Rossier vous transporte à Londres, entre les quartiers de Belgravia et de Chelsea. Triangle amoureux, motivations troubles, on se questionne sur les passions et les secrets, dans une intrigue qui fleure bon le roman noir et joue avec les codes…
Du 8 au 20 octobre, Comment je suis devenu Olivia (de Kevin Keiss) va plonger dans l’univers de la comédie musicale. Mis en scène par Alexandre Ethève, le projet oscille entre conte contemporain et écriture musicale (prise en charge par Grégoire Letouvet). Entre danse, musique et théâtre, on découvre le cheminement d’Olivia et de Célia, deux sœurs passionnées de comédies musicales… et surtout de West Side Story.
Les Tournesols de Fabrice Melquiot s’installent sur scène du 11 au 29 novembre, dans une mise en scène de Georges Guerreiro. Ce huis clos familial entre Violet (soixante ans) et ses trois filles (Black, Brown et Blue) nous projette dans une ville de province, où l’ennui le dispute au désir de vivre… et de mourir. Névrose et modèle familial… mais avec humour !
On fonce ensuite (re)découvrir Le Père de Florian Zeller, du 5 au 17 décembre, dans cette reprise mise en scène par Pietro Musillo. André, 80 ans, est le père qui n’a plus toute sa tête… et que sa fille hésite à placer dans une maison spécialisée ou à héberger. Lorsque la mémoire défaille, ce sont les relations entre les individus, le passé et le présent qui se trouvent rejouées. Une pièce forte, dont on ne se lasse pas !
Mise en scène par Frédéric Polier, Endormie de Camilo Pellegrini se joue du 16 janvier au 4 février. Ultime pièce de « La Trilogie des Assassins », cette comédie cruelle réinterprète de façon subversive un conte de fées bien connu : « La Belle au Bois Dormant ». Passivité et inaction s’y côtoient, sur fond de jeu télévisé. Entre cruauté et manipulation, ce sera aux personnages de choisir s’ils préfèrent rester passifs… ou suivre leurs rêves.
Du 7 au 16 février, c’est au tour de Denali (Nicolas Le Bricquir, à l’écriture et à la mise en scène). Dans cette création, on se retrouve plongé·e dans un fait divers sordide : Cynthia Hoffmann, 19 ans, est retrouvée morte dans une rivière d’Alaska, le mardi 4 juin 2019. Ligotée et bâillonnée. Dans ce thriller inspiré de faits réels, deux détectives vont devoir mener l’enquête dans l’univers des adolescent·e·s d’aujourd’hui…
Avec Deux frères de Fausto Paravidino, la metteuse en scène Camille Edith Bouzaglo nous présente Boris et Lev, frangins inséparables… jusqu’à ce qu’une femme, Erica, entre dans leur appartement et fragilise leur mode de vie. Qu’est-ce qui permet de « faire groupe », chez les êtres humains ? L’amour fraternel exclut-il le sentiment amoureux ? Les réponses sont à découvrir du 7 au 24 mars.
Entre le 16 avril et le 5 mai, Dylan Ferreux, Camille Giacobino et Martin Jaspar vous convient à un festin… particulier. Pourquoi j’ai mangé mon père, de Roy Lewis, nous transporte au cœur de la Préhistoire et en joyeuse compagnie : Edouard, le père et inventeur du feu ; Vania, l’oncle réactionnaire qui n’aime pas le progrès ; Cassandre, la fille d’Edouard, inventrice sans le savoir de l’art. Autour d’un feu, on vous dira tout sur l’évolution.
Changement de décor radical avec Kaboom, mis en scène par Marjolaine Minot et Günther Baldauf, du 25 mai au 2 juin. Entre gag et poésie, un beatboxer et un mime se croisent sur scène. Les voilà qui racontent une histoire qui n’a pas de mots – mais un langage comique et universel, à la manière d’un conte, d’un mythe… ou d’un dessin animé. Plus rien n’est impossible et ça, on aime !
Après cette année haute en couleurs, la saison de l’Alchimic se clôture du 5 au 16 juin avec une reprise : celle de Théâtre sans animaux de Jean-Michel Ribes, mis en scène par Sylvain Ferron. Sur le ton de la fable, on découvre des questionnements cocasses qui remettent en jeu notre vision du réel : que fait un salon de trois mètres cinquante au milieu d’un salon ? Pourquoi ne peint-on pas plus de carpes ? À quoi ça sert de s’appeler Bob ? De quoi rire et s’interroger sans sérieux, juste avant l’été.
Alors, vous venez ? Le Théâtre Alchimic n’attend que vous !
Magali Bossi
Photo : ©Alchimic