Les réverbères : arts vivants

Derrière le rideau #3 : Le douze dix-huit

Alors que Genève est à nouveau semi-confinée, les lieux de culture doivent prendre leur mal en patience. Fermés, ne pouvant plus accueillir spectacle et public, les voilà à nouveau dans une situation difficile.

Face à ce contexte, La Pépinière a décidé de donner la parole à celles et ceux qui font habituellement vivre la vie culturelle de la Cité, au travers de trois questions types. L’idée ? Leur permettre de s’exprimer sur la façon dont ils et elles vivent cette période, connaître leurs projets et imaginer avec eux le monde (culturel) d’après.

Dans ce troisième volet de Derrière le rideau, c’est le Théâtre le douze dix-huit qui s’exprime, par le biais de Tony Romaniello.

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Le Conseil d’État a annoncé la fermeture, entre autres, des lieux culturels tels que le vôtre, comment réagissez-vous à cette situation, comment le douze dix-huit vit-il cela ?

C’est très compliqué. Bien sûr il y a l’aspect administratif et financier, mais principalement le problème est artistique et créatif. Il est très difficile de créer dans le climat actuel. Dans une saison théâtrale, on tente des choses, on propose beaucoup de « visions » et quand on doit tout arrêter lors d’une nouvelle création, on ne veut pas la supprimer, alors on la déplace. Mais les propos qu’on développe aujourd’hui dans un projet ne seront peut-être plus prioritaires le jour où nous pourrons le réaliser à nouveau. Il est très difficile de rester motivé et il est très difficile de proposer quelque chose qui « remplace » l’art vivant quand on ne peut plus se rencontrer.

On a vu, pendant la première vague, des théâtres proposer diverses choses, comme des diffusions de captations de pièce, ou des lives, envisagez-vous de mettre quelque chose en place pour cette période de transition avant la reprise qu’on espère la plus rapide possible ?

Oui, on envisage de proposer des spectacles en direct diffusés en streaming. On travaille dessus actuellement. Comme dit avant, c’est un projet tout autre et ça ne remplacera jamais le théâtre dans une salle, mais si on arrive à divertir et permettre au public de continuer à voir des spectacles originaux durant cette période, on sera très contents.

Comment imaginez-vous le monde d’après, au niveau de la culture surtout ?

À titre personnel je pense qu’il va vraiment falloir axer la suite de cette pandémie sur la responsabilité de chacun et permettre aux théâtres de rester ouvert et au public de faire le choix de venir ou pas. De notre côté, j’espère qu’on ne va pas devoir changer grand-chose. Peut-être faudra-t-il s’adapter sur une saison ou deux en s’adaptant à de nouvelles contraintes, comme la suppression des entractes et moins d’interaction directe avec le public. Mais j’ose espérer que tout reviendra à la normale d’ici peu (quelques années, c’est peu).

Merci à Tony Romaniello, pour le Théâtre le douze dix-huit, d’avoir répondu à nos questions !

Propos recueillis par l’équipe de La Pépinière

Photo : © Le douze dix-huit

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