Les réverbères : arts vivants

Grand Théâtre : l’art au pouvoir

« Jeux de pouvoir » : tel est le titre de la saison 2023-2024 proposée à Genève par le Grand Théâtre de Genève. Mais quels jeux… et quel pouvoir ? Ceux qui parsèment les œuvres d’hier et d’aujourd’hui, qui régissent le monde passé et notre époque présente – entre politique, économie, individus et sociétés. De quoi aiguiser son regard… tout en laissant place à l’art.

Côté opéra

Ce ne sont pas moins de neufs opéras qui seront proposés sur la scène du Grand Théâtre, afin d’illustrer ces « Jeux de pouvoir ». Au programme ? Verdi, Haendel, Strauss, Mozart ou encore Donizetti… mais aussi Olivier Messiaen, Hèctor Parra et Astor Piazzolla : de quoi mêler les époques et les styles !

Du 15 au 28 septembre, c’est le Don Carlos de Giuseppe Verdi qui ouvrira les feux. Sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle (d’après Friedrich von Schiller), cet opéra en cinq actes a été créé pour la première fois le 11 mars 1867 à Paris. Sur fond de traité de paix, c’est au milieu des amours et intrigues politiques entre France et Espagne qu’on se trouve embarqué·e·s aux côtés d’Élisabeth de Valois et de Don Carlos, infant d’Espagne. Ariodante, de Georg Friedrich Haendel, explorera lui aussi les liens entre politique et amour, le jeudi 5 octobre.

Changement de décor du 27 octobre au 5 novembre, grâce à María de Buenos Aires, opéra-tango composé par le maître argentin Astor Piazzolla sur un livret de Horacio Ferrer. Créée en mai 1968, cette œuvre plonge dans les bas-fonds sordides de Buenos Aires, entre prostitution et bandonéon, misère et érotisme – là où il faut lutter pour survivre…

L’année 2023 s’achèvera du 13 au 26 décembre avec Le Chevalier à la Rose, comédie en musique de Richard Strauss sur un livret de Hugo von Hopfmannsthal. Amours, quiproquos et séduction : le vaudeville ne sera pas si loin… mais avec beaucoup d’élégance ! Ce sera ensuite le compositeur catalan Hèctor Parra qui inaugurera la nouvelle année avec Justice, une création mondiale à voir du 22 au 28 janvier, sur un livret de Fiston Mwanza Mujila (d’après un scénario de Milo Rau). Place, ensuite, à l’Idoménée de Mozart, du 21 février au 2 mars, en co-production avec le Dutch National Opera Amsterdam et les Théâtres de la ville de Luxembourg. Les jeux de pouvoir s’inscriront ici sur fond de rivalité entre Troyens et Crétois…

Du 11 au 18 avril, nous quitterons les amours temporelles pour les passions spirituelles, avec le Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen. Inspirée par la vie du saint, l’œuvre mêle (selon son compositeur) l’intérêt de Messiaen pour l’ornithologie et l’expression personnelle de sa foi. Suivront, pour clôturer la saison, plusieurs œuvres de Gaetano Donizzetti : Roberto Devereux, Anna Bolena et Maria Stuarda – présentées entre les mois de mai et de juin à la manière d’une trilogie musicale et historique. De quoi achever l’année en beauté !

Côté ballet

Du côté de la danse, le Ballet du Grand Théâtre de Genève fera tout autant sienne la thématique des « Jeux de pouvoir ». Quatre œuvres rythmeront l’année.

Entre le 18 et le 22 novembre, Éléments proposera d’explorer en trois temps l’œuvre du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui – Noetic (créé en 2014), qui dialogue avec le langage de l’univers ; Faun, qui réinvente l’Après-midi d’un faune de Nijinski, sur la musique de Debussy ; et Boléro, créé en 2013 et qui rend hommage à Ravel. Du 8 au 10 mars, Planet [wanderer], du chorégraphe Damien Jalet et du plasticien Kohei Nawa, propose une promenade initiatique, une réflexion sur ce qui nous lie à la planète sur laquelle nous évoluons. Ce sera ensuite au tour de Outsider, de Rachid Ouramdane, d’entrer en scène du 3 au 5 mai : lignes et destins brisés, sur une musique du compositeur américain Julius Eastman, retrouvé mort en 1990 dans les rues de Buffalo, après des années de vie dans la rue… Du 12 au 16 juin, Forces de Aszure Barton et Sharon Eylan clôturera cette saison de ballet – non pas au Grand Théâtre, mais au Bâtiment des Forces Motrices. Les deux chorégraphes présenteront chacune une de leur création : BURKS pour Barton et Strong pour Eylan.

Au Grand Théâtre de Genève, c’est avant tout le pouvoir de l’art que l’on célèbrera en 2023-2024. À ne pas manquer non plus : les multiples projets proposés par La Plage du Grand Théâtre, ainsi qu’une pléthore de récitals et concerts. Foncez-y !

Magali Bossi

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site du Grand Théâtre de Genève.

Photo : © Grand Théâtre de Genève

Magali Bossi

Magali Bossi est née à la fin du millénaire passé - ce qui fait déjà un bout de temps. Elle aime le thé aux épices et les orages, déteste les endives et a une passion pour les petits bols japonais. Elle partage son temps entre une thèse de doctorat, un accordéon, un livre et beaucoup, beaucoup d’écriture.

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