Les réverbères : arts vivants

La Maison Saint-Gervais agite la rive droite

Pour sa nouvelle saison, la Maison Saint-Gervais change totalement d’identité visuelle. En 24-25, la fête continue, avec de nombreuses thématiques abordées, des mots, des coproductions et des créations. 25 spectacles à voir dont on vous parle aujourd’hui.

Comme de coutume, la saison débutera avec La Bâtie – Festival de Genève. L’auteur et metteur en scène israélien ouvrira les feux avec Ahouvi (mon amour en hébreu), pour aborder le conflit israélo-palestinien sous l’angle de l’amour, dans le troisième volet de sa trilogie. S’ensuivront les Deep Cuts de Bryan Campbell, qui s’inspirera du modèle de la pastorale pour un spectacle musical et chanté, à découvrir les 7 et 8 septembre prochains.

La saison à proprement parler de la Maison débutera le 26 septembre, avec Marielle Pinsard et la question suivante : Mais qui a donc tué Bill Murray plusieurs fois ? Vrais-faux amis, vraies-fausses stars, numéros et tours de chants. Alors qu’on enterre Bill Murray, les étoiles du show-biz affluent, mais est-ce pour le mieux ? Dès le 3 octobre, Georgia Rushton et Jérémie Nicolet enchaîneront ensuite avec la première création de la saison. Dans Hautes Zerbes, iels appréhendent le monde et la liberté avec l’irrévérence qui fait le sel de leur jeune duo, soutenu par le projet ParMobile de la Cie l’Alakran. . Du 17 au 20 octobre, le Collectif Foulles, spécialisé dans la danse, explorera Le cerveau mou de l’existence, entre visions et hallucinations, croyance et savoir. Pour clore le mois d’octobre et ouvrir celui de novembre, place à Adrien Barazzone et Toute intention de nuire. Dans ce spectacle, une auteure et un avocat s’opposent dans une enquête théâtrale, où il sera question d’atteinte à la vie privée et à l’honneur et de diffamation. L’occasion de démêler le vrai du faux…

Du 20 au 23 novembre, Gwenaël Morin présentera Quichotte. Accompagné d’une superbe équipe, il explorera à sa manière le classique de Cervantès, comme allégorie de la vocation artistique, ici et maintenant. Puis, Joël Maillard et Louise Belmas diront adieu à la scène dans Nos adieux (remake), en réitérant cette idée en 2064, dans un drôle de franglais, à l’image de leur univers farfelu.

Trois spectacle seront encore au programme en décembre, à commencer par un nouvel opus de La Collection. Cette fois-ci, le collectif BPM s’intéresse, toujours au travers d’objets devenus désuets, aux soirée diapos et au roman-photo. Du 5 au 7 décembre, Sophie Perez proposera une folle histoire de couple dans La meringue du souterrain, où les codes exploseront pour proposer au public une expérience inédite. Enfin, Sarah Calcine reviendra avec Falta Lady, un female gaze où le regard sur l’idéal féminin s’effritera, pour mettre en avant l’âme plus que le corps.

L’année 2025 débutera de manière sportive : avec Fitness, Noémie Griess et Laurence Favez s’interrogent sur la course effrénée au dépassement de soi, après l’inertie forcée par le confinement. Ou quand tout le paradoxe de l’humanité s’exprime le temps d’un spectacle. Julia Perazzini nous emmènera ensuite dans une enquête à la recherche de son grand-père italien dont elle porte le nom, mais qu’elle n’a jamais connu. Enfin, pour clore ce mois de janvier, Émilie Charriot s’empare de L’Amante anglaise de Marguerite Duras, en s’inspirant d’un étrange fait divers qui avait défrayé la chronique…

En février, dans le cadre d’Antigel, la Maison Saint-Gervais accueillera la Cie El conde de Torrefiel, avec La luz de un lago. Le héros de cette pièce ? Le son, qui régentera tout, de la lumière à la scénographie, en passant par les corps et les matières.

Le mois de mars sera marqué par deux créations. Davide Brancato présentera Pauvres garçons, pour défier les diktats patriarcaux imposés à un jeune homme né au cœur du Jura, en s’inspirant des paroles mythiques de Bohemian Rhapsody. Caroline Bernard, quant à elle, continuera son questionnement autour de la maladie soi-disant incurable diagnostiquée à son ami Valerio en 2019. Après At the end you’ll love me, elle poursuit sa quête de guérison dans Don’t make a (pyscho)drama ! We’re still in a game... Le mois de mars se terminera avec Anouk Werro et l’énigmatique À 5 ans, j’ai oublié le français. Dans le huis-clos d’une voiture, un père et ses deux enfants ne se comprennent pas, ne parvenant pas à se mettre d’accord sur les événements qui ont façonné leur vie.

En avril, le trio Balestra, Cardellini et Gonzalez, questionneront le monstre, en tentant de le faire sortir de son antre, dans Freaks. Iels utiliseront les codes du gore pour questionner l’horreur et la position marginale de celles et ceux qui sortent de la norme imposée par la société.

Le mois de mai sera marqué par Echec Mycose, une création de la Compagnie Pluton. Cette comédie musicale imaginée par le duo composé d’Alice et Ulysse s’inspire à la fois du milieu rural conservateur dans lequel iels ont grandi, d’une histoire de compétition d’échecs où les femmes n’étaient pas acceptées et d’un poème de Léa Rivière. Un spectacle queer campagnard, nous dit-on. Jen Rosenbilt débarquera ensuite avec Elsewhere Rhapsody, où le désir antique sera revu sous un regard queer, en questionnant une mécanique qui se répète à travers les âges.

On retrouvera ensuite Emilie Cavalieri, avec Ainsi soit-elle, dans lequel elle se demande comment être simplement heureuse chaque jour, dans son studio de 16 mètres carrés. Jusqu’à l’irruption d’un inconnu, qui pourrait bien tout changer… Du 21 au 24 mai, on retrouvera également Teresa Vittucci avec Sane Satan, un nouvel opus de son odyssée blasphématoire, où elle propose une version ludique du récit du mal, dans une relecture queer.

Pour clore la saison, place à Dominique Gillot, qui nous donnera de nombreuses informations À propos de la Maison Saint-Gervais. L’occasion de (re)découvrir les lieux, de manière poético-philosophique.

Alors, prêt·e·s pour cette nouvelle saison, entre thématiques profondes, questionnements, relectures queer, coproductions et créations ?

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de la Maison Saint-Gervais.

Photo : ©Matthieu Croizier

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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