Les réverbères : arts vivants

L’Arsenic fête ses trente ans en beauté

Depuis sa création, l’Arsenic se définit comme une scène promouvant la création contemporaine en théâtre, danse et performance. Cette nouvelle saison ne déroge pas à la règle, avec un foisonnement d’artistes émergents et confirmés.

Pour sa nouvelle saison, l’Arsenic propose pas moins de onze spectacles entre septembre et décembre. La suite n’est pas encore annoncée officiellement, mais la liste des artistes à venir est alléchante. Ajoutons ici qu’à l’occasion de ses trente ans, l’Arsenic, devenu un incontournable de la scène contemporaine romande, mettra en ligne l’entier de sa base de données sur les projets présentés depuis sa création. En attendant, le public est convié à une ouverture de saison… hors les murs !

Un programme alléchant jusqu’en décembre

Le 15 septembre, ou l’un des trois jeudis qui suivront, rendez-vous juste à côté de l’Arsenic, au bar club ABC, pour assister au premier spectacle de stand-up de Rébecca Balestra, intitulé sobrement Rébecca Balestra. On retrouvera son humour décalé pour une heure de blagues où il sera question, entre autres, de peinture, de Jésus, d’argent et de prostate… Voilà qui promet !

Du 21 au 25 septembre, place à une autre figure emblématique de la scène genevoise, pour un spectacle dansant cette fois : Ruth Childs présentera son Blast !, ou comment se confronter à la violence, celle qui nous entoure comme celle qui émane de nous. Avant d’accueillir Jaamil Olawale Kosoko pour explorer les réalités de la communauté noire nord-américaine, à travers un travail performatif basé sur la pratique rituelle, la poétique, les études critiques noires et les théories queer du corps. Black Body Amnesia, une lecture performative à voir du 29 septembre au 2 octobre.

Du 6 au 9 octobre, retour de Louis Bonard pour le tant attendu troisième épisode de son Apocalypse. Alors qu’on avait laissé un monde détruit sur une note d’espoir symbolisée par la trompette, la quête de la reconstruction s’entamera-t-elle ici ? Intitulé Le Règne, ce troisième épisode questionnera la possibilité d’un avenir meilleur. À voir pour les esprits anxieux. Et la transition est toute trouvée pour le spectacle suivant : dans My Epifunny, Marco Berrettini proposera une œuvre chantée, dansée et musicalisée composée de sept personnages qui veulent changer le monde. Mais comment faire face à ses peurs ?

En novembre, Sébastien Grosset et Christian Geoffroy-Schlittler proposeront 7G, une installation théâtrale autour de la thématique des générations. Christian Geoffroy-Schlittler y rencontrera sept de ses ancêtres en projection vidéo. Ou comment faire résonner sa propre voix au milieu des récits d’hier et d’aujourd’hui… En parallèle, dès le 3 novembre, Alex Baczynski-Jenkins présentera Unending love, or love dies repeat like it’s endless, une performance chorégraphique pour penser les émotions autrement. Il y sera question d’amitié, de désir, d’amour, de perte, de temps, de sensation, de sensibilité…

Le week-end du 12 novembre, deux représentations de Fire of Emotions : Niagara 3000, une nouvelle étape du travail de Pamina de Coulon. Dans ce nouvel épisode de sa saga, elle questionne les larmes comme force, comme énergie, pour digresser ensuite sur tout ce que cela engendre et implique, des dominations coloniales aux rencontres, en passant par l’espoir d’un renouveau.

Du 15 au 20 novembre, retour du stand-up avec Résilience mon cul, de Joël Maillard, qui tournera dans plusieurs théâtres romands durant la saison. L’occasion de se moquer de cette résilience dont on parle tant après chaque catastrophe, le tout en musique et (presque) sans filtre !

Deux spectacles seront encore au programme pour clore le mois de novembre. À commencer par Présage d’Elie Autin, inspiré à la fois des Bacchantes et de figures afro-futuristes. Dans cette performance mettant en scène une chimère déchue, l’artiste questionnera les privilèges et les choix que nous faisons lorsqu’il s’agit de déchoir certains êtres plutôt que d’autres. Dans le même temps, Fatima Wegmann et Ali-Eddine Abdelkhalek se poseront cette question : Can you feel the drift ? dans une performance sur la dérive, les ruptures, les départs et autres migrations. Une véritable expérience sensorielle dans laquelle on imaginera peut-être un nouvel avenir…

Une belle suite à venir

On l’aura compris, il sera beaucoup question d’avenir dans cette première partie de saison. Et pour la suite, on connaît déjà les noms des artistes au programme, et cela promet, avec la présence, entre autres, de Kayije Kagame, le Cie du Zerep, Marie-Caroline Hominal, Julie Monot et bien d’autres, qu’on vous laissera découvrir par la suite !

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’Arsenic.

Photo : © Sandra Pointet

Fabien Imhof

Co-fondateur de la Pépinière, il s’occupe principalement du pôle Réverbères. Spectateur et lecteur passionné, il vous fera voyager à travers les spectacles et mises en scène des théâtres de la région, et vous fera découvrir différentes œuvres cinématographiques et autres pépites littéraires.

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