L’écriture qui pousse #2 : Dans la peau du…

Bienvenue dans L’écriture qui pousse ! Aujourd’hui, vous allez découvrir un des textes produits dans le cadre de nos défis littéraires. Le défi du mois d’octobre 2020 portait le titre suivant : « Le règne animal ». L’idée ? Écrire un texte entièrement du point de vue d’un animal.

À cette occasion, Carmeline Fischer endosse la voix du… vous verrez bien, après tout ! Attention, ça va vous surprendre !

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Dans la peau du…

Je n’aime pas les étiquettes, les cases et toutes ces catégories dans lesquelles les Hommes se complaisent à classer tout ce qui les entourent.

Vous me taxerez peut-être d’anarchiste, mais je me sens plutôt affranchi des codes et des normes. Je suis un adepte du flou, du passage entre les genres. Le cache-cache infini que me permet mon état est infiniment plus intéressant.

Pourquoi se limiter aux bornes connues et reconnues ? C’est tellement grisant de faire tourner les scientifiques en bourrique. Faites place à la terreur des labos !!!

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À mi-chemin entre les règnes animal, végétal et le monde des champignons, j’ai su prendre le meilleur de chacun. Imaginez donc : je me fais passer pour une mousse, je suis un féroce prédateur comme le lynx, je me reproduis tel ce coquin de coprin, mais surtout je suis une lumière. Les pieuvres, gorilles et autres rats de laboratoire peuvent aller se rhabiller… Oui, Monsieur ! Je vous vois lever les sourcils, mais j’apprends et je transmets mon savoir, moi !

Et je n’ai pas encore dévoilé tous mes secrets, héhé (j’en ai encore quelques-uns dans mon sac, mais chut, si on vous demande, c’est motus et bouche cousue).

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Mon petit nom, espèce de petit curieux, le voici : Physarum polycephalum.

Comment ça, ça ne vous dit rien ?! Hmmm, je suis sûr que vous faisiez partie de ces élèves qui s’asseyaient toujours au fond vers le radiateur lors des cours de science. Non, vraiment aucun souvenir ? Mais si voyons, si je vous dis le blob : j’ai fait les gros titres récemment, j’ai été la guest star du parc zoologique de Paris. Rien de rien ? Vous devez vivre dans une caverne, il n’y a que ça comme explication. Encore que, si c’était le cas, vous m’y auriez peut-être trouvé, si vous aviez pris la peine d’ouvrir l’œil. Allez, j’avoue, je pense que vous m’avez pris pour un bête lichen jaune ou rosé.

Je vous l’avais bien dit : je suis anti-conformiste dans l’âme (enfin dans la cellule).

Carmeline Fischer

Retrouvez tous les textes publiés dans le cadre
de nos défis « l’écriture qui pousse » ICI !

Photo : © geralt