Depuis plusieurs années, le Département de langue et littérature françaises modernes de l’Université de Genève propose à ses étudiantes et étudiants un Atelier d’écriture, à suivre dans le cadre du cursus d’études. Le but ? Explorer des facettes de l’écrit en dehors des sentiers battus du monde académique : entre exercices imposés et créations libres, il s’agit de fourbir sa plume et de trouver sa propre voie, son propre style !
La Pépinière vous propose un florilège de ces textes, qui témoignent d’une vitalité créatrice hors du commun. Qu’on se le dise : les autrices et auteurs ont des choses à raconter… souvent là où on ne les attend pas !
Aujourd’hui, Luana Pidoux se présente à vous, en quelques mots qui la représentent…
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Chien : « Mammifère de la famille des canidés ». Canidé, un terme si vague qui ne définit en aucun cas ce que représente un chien. Sauf si l’on recherche une définition scientifique, avec des termes savants dont on ne comprend rien. Un chien, c’est un être vivant, un véritable compagnon de vie, prêt à tout pour rendre heureuse celle qui l’aura choisi. Le chien est l’être le plus loyal et fidèle que l’on rencontre. Il aime, aide, et écoute. Il pardonne, car quoi que vous fassiez, il ne vous en voudra jamais. Un chien vous enseigne les vrais bonheurs de la vie. Il apprend à se contenter d’un rien. Un chien, cela rend triste. La mission d’un chien n’est que de courte durée ; il ne vous accompagnera pas jusqu’à la fin de votre vie, mais vous l’accompagnerez peut-être jusqu’à la fin de la sienne.
Montagne : Septembre 2002. C’était la première fois que je faisais une randonnée à la montagne. Je me rappelle que ma famille et moi avions mis plusieurs heures avant d’arriver au refuge. Sur le chemin, je gambadais librement, telle la petite fille que j’étais. J’avais sept ans. Je regardais les fleurs sauvages, mais ne les cueillais pas, préférant laisser à la nature ce qui lui appartenait. Je regardais les animaux sauvages et je les adorais. Petits ruisseaux, vastes prairies vertes, grosses pierres plus grandes que moi ; tel était ce paysage montagnard que j’ai tant apprécié ce week-end-là. J’aimais la montagne et ce qu’elle avait à m’offrir.
Musique : Elle est bien plus qu’un art ou une activité, c’est un remède. Source de joie et de tristesse, la musique lui permet d’embrasser un état d’âme, ou de conforter celui-ci sur commande. Lorsqu’elle est d’humeur joyeuse, elle cherche une mélodie rythmée. Elle se met à danser. A contrario, dans des instants plus sombres de sa vie, elle préférera une musique aux tonalités plus mélancoliques. Elle l’écoute, s’en imprègne, et se laisse guider par le flux. La musique est comme une amie. Elle répond à ses attentes et, en véritable caméléon, s’adapte à ses besoins. Les mélodies la soutiennent et l’accompagnent ; une soirée entre amis, un long trajet en bus, une mauvaise nouvelle. La musique est bien plus qu’une « œuvre musicale écrite », elle fait partie de sa vie.
Pluie : La pluie est un réconfort. Lorsqu’elle se retrouve bien au chaud, emmitouflée dans son plaid en pilou, avec une bonne tasse de thé à la vanille. Pourtant, progressivement, le réconfort fait place à la morosité. Ces fines petites gouttes d’eau qui tombent sans cesse et effacent les joyeuses couleurs du ciel rendent l’atmosphère froide et triste. Elle n’aime pas la pluie. Elle n’aime ni l’observer, ni la toucher.
Souvenir : Le souvenir, cela peut être tout et n’importe quoi. C’est un bout de papier chiffonné oublié au fond d’une poche, comme le petit mot laissé sur la table basse avant son départ à l’hôpital. C’est aussi la dernière photo qui a été prise sept années auparavant, lorsqu’elles étaient à Nyon pour une promenade. L’image était rangée dans une vieille boîte nommée « souvenirs ». Le souvenir, c’est aussi un banc dans un parc avec une vue sur le lac, là où elles aimaient s’asseoir tout en mangeant une glace. C’est une musique écoutée en boucle l’an dernier, pour se remémorer les derniers instants avec elle. Le souvenir est partout, sous sa forme matérielle, mais aussi abstraite, telles des images qui défilent dans sa tête, des sons, ou l’odeur sucrée de son parfum à la vanille. Ces instants sont ancrés en elle et lui appartiennent.
Tarte : J’étais assise dans un petit café populaire et j’avais une folle envie de manger une gourmandise. Mais pas n’importe laquelle : une tarte. Je regardais la vitrine et différentes tartes toutes aussi colorées les unes que les autres y étaient exposées. Le choix me paraissait difficile – pruneaux, pommes, framboises – qu’allais-je choisir ? Soudain, je me rendis compte qu’elle était là : ma douceur favorite. Une tarte au citron meringuée. En la dégustant, je fus comblée. J’avais assouvi mon envie de gourmandise par ce petit plaisir sucré.
Luana Pidoux
Photo : © Mrdidg
Ce texte est tiré de la volée 2020-2021, animée par Éléonore Devevey.
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