Les réverbères : arts vivants

L’Orangerie 2023 : réfléchir et ramifier

Le Théâtre de l’Orangerie a dévoilé hier la programmation de sa saison estivale 2023, avec toujours le même mot d’ordre : penser autrement et faire réfléchir sans culpabiliser. L’objectif ? Créer des liens et d’autres ramifications entre les arts et tous les êtres vivants.

Alors que le monde est en crises, le Théâtre de l’Orangerie se propose d’y réfléchir, ensemble, avec le public et les artistes accueillis durant tout l’été. L’être humain a une grande capacité d’action, et cela, on y croit fortement ! Outre la réflexion, le mot « colère » revient souvent dans le communiqué de presse : colère face à un monde qui décline, colère face à l’inaction de certain·e·s, colère encore face au danger ! L’affiche de cette nouvelle saison réunit toutes ces idées : un lichen aux couleurs rouge-orange, comme un embrasement. Embrasement du monde, prêt à renaître de ses cendres tel le phénix ? Cycle du vivant ? Nombreuses sont les interprétations possibles. Quoiqu’il en soit, la saison 2023 sera politique et engagée à l’Orangerie !

De cette volonté d’embrasement, mais aussi de lien à créer, découle une programmation une nouvelle fois extrêmement riche. En quelques chiffres, l’Orangerie 2023 ce sont 11 spectacles, dont 6 créations du Théâtre de l’Orangerie, 7 installations/performances d’arts visuels, 20 concerts, terrasses sonores et soirées DJs, 5 ateliers, un jardin potager, une buvette placée sous le signe de la restauration végétale, et encore de nombreuses autres collaborations. On parlait de ramifications ?

Difficile d’être exhaustif dans un article de présentation, au vu de la variété d’activités proposées. Commençons donc par un petit tour d’horizon des onze spectacles au programme. Tout commencera avec Thierry Romanens et Format A3, qui présenteront, dès le 29 juin, Chapitres de la chute, saga des Lehman Brothers : une saga musicale et théâtrale autour de la chute de ces géants de la banque, il y a de cela 15 ans… Ou comment l’irrésistible course au progrès peut conduire à la perte. Le 19 juillet leur succédera un spectacle sous forme de conférence, animé par Frédéric Ferrer. Dans Borderline(s) investigation #2, il s’agira de répondre à toutes les questions qu’on se pose autour de la vie sur Mars, des épinards, ou encore des frontières qui ne cessent d’évoluer. Ou comment questionner l’impact de l’humain sur l’environnement, à travers l’absurde, mais pas uniquement…

Du 8 au 12 août, c’est un classique qui sera proposée, avec Fin de partie, de Beckett : moment d’accalmie ou purgatoire avant l’enfer, c’est à un monde post-apocalyptique que nous convie Jacques Osinski dans cette adaptation. Un véritable cri d’alarme et une étrange résonance écologique… Place ensuite, dès le 17 août, au deuxième volet de la trilogie imaginée par Valentine Sergo. Après Chaos, découvrez l’avenir de Nour dans Cœurs battants : une manière de questionner le monde en constante évolution, à travers les liens familiaux, ceux qu’on se crée, ceux qu’on nous impose aussi…

Au milieu de tous ces spectacles, l’Orangerie présente une « Douzaine de la ruralité ». Il y sera question de la Terre, tant sujet qu’objet des spectacles. Coline Bardin présentera La Mâtrue – Adieu à la ferme, un spectacle présenté l’an dernier à Avignon, dans lequel elle raconte, seule en scène, ses souvenirs dans la ferme familiale, à grands renforts de personnages hauts en couleurs qu’elle incarne tous ! Arnaud Mathey et Andrea Novicov s’associent ensuite pour Petite brume, annoncée comme du « théâtre dégustation » : la dernière journée d’un agriculteur avant la faillite de sa ferme, dans un dispositif qui permettra au public de déguster des produits du terroir. On en a déjà l’eau à la bouche ! Enfin, Jérôme Sire présentera Sur un fil, un spectacle d’improvisation autour de la thématique de la ruralité. On n’en sait pas beaucoup plus pour le moment…

Comme chaque année, on n’oublie pas non plus le jeune public, avec trois spectacles qui lui sont consacrés. Dans Pourquooooaa, deux grenouilles s’interrogent sur les mêmes thématiques que les enfants. La Cie La Fabrique infinie propose d’y répondre, en tentant d’expliquer, entre autres, le Big Bang, la création de la terre, l’apparition de la vie et son évolution, le tout en chansons ! De chanson, il sera encore question dans 1,2,3 nous irons au bois. Reprenant la comptine qui a bercé de nombreuses enfances, la Cie La Pie qui chante fera découvrir aux plus jeunes l’univers magique des sous-bois, avec des contes traditionnels de Suisse romande. Ou comment (re)découvrir notre patrimoine et cet écosystème si précieux. Enfin, la Cie Akoma continuera de nous reconnecter à la nature, avec Neyma, la petite fille qui parlait aux arbres, ou l’histoire de cette demoiselle qui transmet aux habitants les paroles des arbres, pour tenter de sauver la forêt face à un projet qui la menace…

En parallèle de cette programmation théâtrale, l’Orangerie accueillera, comme à son habitude, différents concerts : folklore argentin, hip hop, soul, percussions, electro… Il y en aura pour tous les goûts ! Et pour ceux qui préfèrent découvrir l’art par les yeux que par les oreilles, des expositions d’arts visuels prendront place, en parallèle de performances et autres ateliers. L’Orangerie se décline comme un véritable lieu de partage et de rencontres ! On a hâte d’y être cet été !

Fabien Imhof

La programmation complète et les détails sont à retrouver sur le site internet de l’Orangerie.

Photo : © Anaëlle Clot

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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