Premier trimestre à découvrir à l’Arsenic
Comme de coutume, l’Arsenic de Lausanne dévoile sa saison trimestre par trimestre, environ un mois avant le spectacle d’ouverture. Focus sur cette première partie de saison qui débutera le 21 septembre prochain.
Du 21 au 24 septembre, avec une première précédée d’un apéritif d’ouverture, Dana Michel questionnera notre rapport à la culture du travail. Dans une performance de trois heures, durant laquelle les spectateur·ice·s pourront entrer et sortir à leur guise, elle propose d’étirer le temps et d’élargir l’espace. Une invitation à découvrir une nouvelle façon d’être au monde, en jouant avec les éléments qui l’entourent. MIKE, un nouveau plan à imaginer pour s’affranchir du modèle pensé généralement.
Après la deuxième, l’Arsenic vous invite à sa soirée d’ouverture, de 22h à 4h du matin. Intitulée Give us back the dancefloor, cette soirée se veut libre, ouverte, inclusive, en mélangeant tous les styles musicaux, tout ce qui se croise dans le clubbing, mais aussi les gens, pour que chacun·e y trouve sa place et s’y sente bien.
On enchaîne ensuite du 27 septembre au 1er octobre avec Human in the loop, une création dansée de Nicole Seiler, dans un questionnement ô combien actuel, puisqu’elle s’interrogera sur l’intrusion de l’intelligence artificielle dans la création artistique. Avec humour et décalage, les humains et l’IA se répondent, pour explorer cette question somme toute assez simple : que se passe-t-il lorsqu’une intelligence artificielle crée une chorégraphie en live devant un public ?
Du 5 au 8 octobre, Nils Amadeus Lange proposera une performance intitulée, Hildegard von Bingen, une figure à laquelle il voue un culte depuis bien longtemps. À la fois compositrice, abbesse, guérisseuse et botaniste, celle qui a vécu au 12ème siècle dénotait déjà à l’époque par le caractère avant-gardiste, voire visionnaire, de ses recherches. C’est à partir de celles-ci que l’artiste né à Cologne imagine sa performance, pour interroger les textes, écrits et autres partitions de Hildegard, emmenant le public dans des voies parfois inattendues.
Place au cinéma ensuite, entre le 12 et le 15 octobre. Deux moyens métrages seront présentés, le premier en forme de chronique autour du dernier spectacle de Marara Kelly. Il y sera question de multivers, de réalisme, de science-fiction et de magie. Un documentaire qui brouille les cartes et nous aide à entrer dans cet univers si particulier. Second moyen métrage, Miasma Ficcao interroge le lien entre Suisse et Brésil, à travers la colonisation qui devient un conte absurde, humoristique et caricatural. De quoi interloquer, non ?
Nous voilà déjà en novembre, avec Notebook, la nouvelle création d’Alexandra Bachzetsis, une performance solo dans laquelle elle se raconte, et qui a été développée suite à une série de dialogues, dans une méthode imaginée spécialement pour ce projet. Elle y explorera de nombreux thèmes – comme la luxure, la sexualité, l’excès ou encore l’innocence, la douleur et l’éphémère…
Du 8 au 19 novembre, l’Arsenic accueillera un spectacle de Philippe Saire : Comment retenir sa respiration. Sur un texte du Britannique Zinnie Harris, la pièce présentera une histoire d’amour malsaine et impossible, une course poursuite à travers l’Europe – comme dans un road-trip, à ceci près que l’Europe s’effondre et que l’ordre établi n’est plus celui qu’il était. Un spectacle qui dégagera une grande force de vie, en rapprochant l’intime de l’universel, la tragédie à la magie…
Le week-end du 11 et 12 novembre, assistez avec Cecilia Moya Rivera à La fiesta de la reparación. Poèmes et musique kitsch au programme de ce solo. Avec un fond rouge qui symbolisera le sang, entre blessure et rage, elle interrogera les vrais cœurs brisés et la douleur causée par ce genre de blessure. Une manière de parler de la réparation, qu’on a trop souvent tendance à renier.
Du 15 au 19 novembre, entre performance et danse, Vincent Riebeek et Nica Roses présentent Don’t Clap for Crap, un spectacle dans lequel rien n’est lissé, ni filtré… tout est liberté ! Soyez prévenu·e·s, donc. Art, kitsch, numéros de cirque, danse, pop trash, théâtre, chant… difficile de décrire ce moment hors du commun, dans lequel il sera question d’inimaginable, où les notions de confiance, fraternité et amour se côtoient.
On retrouvera ensuite un autre duo, avec Louise Belmas et Joël Maillard, qui joueront Nos adieux (remake) du 21 au 26 novembre. Dans cette fiction, iels incarneront deux personnages qui auraient eux-mêmes écrit une fiction théâtrale, en oubliant de se demander comment elle pourrait être jouée. L’originalité de ce spectacle réside sans doute dans son procédé d’écriture : chacun·e a rédigé ce que doit dire l’autre. Voilà qui promet !
À la même période, entre le 23 et le 26 novembre, Jo Güstin jouera son spectacle de stand-up, Je n’suis pas venue ici pour souffrir, OK ? Si le titre est emprunté à une réplique devenue aujourd’hui un meme, les thématiques n’en seront pas pour autant moins fortes : racisme, sexisme et LGBTphobies systémiques, les inspirations sont nombreuses pour la jeune stand-upeuse. Entre Europe et Canada, à grands renforts d’anecdotes, c’est donc au service de l’afro-féminisme intersectionnel qu’elle livre ce spectacle. Un moment qui s’annonce déjà fort !
L’année se clôturera avec les Inactuels d’Oscar Gómez Mata, du 7 au 10 décembre. L’idée ? Rendre visible et sensible ce qui est habituellement inconscient. Une (re)connexion au destin afin d’explorer ce qui n’est pas toujours prévisible. Un spectacle qui s’inscrit dans la droite lignée de Makers, qui avait su attirer l’attention du public.
La suite de la saison sera annoncée d’ici la fin de l’année 2023. En attendant, rendez-vous à l’Arsenic pour tenter de répondre à de nombreuses questions sur notre société et le monde qui nous entoure, de manière originale et souvent inattendue !
Fabien Imhof
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de l’Arsenic.
Photo : ©Arsenic