Les réverbères : arts vivants

Une saison en forme d’ouverture à la Comédie de Genève

Après 25 ans d’attente, voilà que la Comédie de Genève ouvre enfin son nouveau bâtiment ! Entre reports, nouvelles créations et d’autres déjà répétées, accueils et coproductions, cette nouvelle saison s’annonce XXL et sera placée sous le signe de l’ouverture.

L’ouverture à toutes et tous

À l’occasion de la présentation de la saison 2021-2022 à la presse mardi dernier, Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer ne pouvaient cacher leur émotion et leur fierté à l’idée d’ouvrir les portes de ce lieu flambant neuf. Et, alors que la saison sera détaillée au public et les réservations ouvertes à l’occasion de l’inauguration le 28 août prochain, les journalistes ont pu découvrir en primeur le nouveau bâtiment. Avec ses deux salles – une grande de 500 places et une autre, modulable à souhait –, ses immenses ateliers, son restaurant et tous les espaces que vous pourrez bientôt découvrir et investir, la Comédie de Genève voit les choses en grand et se réjouit d’accueillir le public. En plus d’un théâtre présentant de nombreux spectacles, le bâtiment se veut un lieu d’hospitalité, et proposera divers événements pour accueillir un maximum de personnes durant plusieurs journées. « Le Pont des arts » sera ainsi l’une des grandes innovations de la saison. Le dimanche, les portes seront ouvertes pour différents ateliers de pratiques artistiques, alors que le mercredi sera consacré aux jeunes, qui pourront découvrir les métiers des arts de la scène, en partenariat avec d’autres institutions de la place.

L’ouverture comme un récit

La saison 2021-2022 a été imaginée comme un récit, un parcours à visant à stimuler les envies, les émotions et l’expérience des spectateurs et spectatrices. Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer se décrivent ainsi comme des amoureux de la performance sur scène, qui sera véritablement au centre de leur saison. Celle-ci s’ouvrira avec cinq spectacles, joués dans le cadre du festival de La Bâtie. Comme un symbole de renouveau, c’est Rébecca Balestra qui ouvrira les feux, dans Olympia¸ un spectacle de poésie inspiré entre autres de Dalida, Callas ou Paul Éluard, avec musiciens, dans laquelle cette jeune artiste du cru accueillera le public avec des notes plutôt glamour, dans lesquelles elle se rêvera dans tout ce qui la compose. La co-directrice Natacha Koutchoumov lui emboîtera le pas avec Summer Break et Après Hamlet, un diptyque inspiré sur Songe d’une nuit d’été et des fantômes d’Hamlet, pour une première mise en scène qui ne sera pas sans rappeler certains films d’horreur. Les trois autres spectacles proposeront d’étayer un regard international, avec Marcos Morau et La Veronal, venus tout droit de Barcelone, Camille Mermet, soutenue par le programme européen de coopération transfrontalière, et la cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas…

La Comédie peut également se targuer de proposer de nombreuses créations maison, dont certaines sont vouées à une future tournée et destinées ainsi à dépasser les frontières du pays. Dans le désordre, on retrouvera ainsi deux fois Christiane Jatahy, cette artiste brésilienne qui déplace le regard grâce à la fusion des techniques du cinéma et du théâtre et qui nous avait éblouis avec What if they went to Moscow ?. Elle sera suivie par la Cie Kokodyniack, qui proposera un spectacle à la fois local et universel, autour des témoignages d’enfants placés dans un moment de totale proximité. On retrouvera encore, côté productions de la Comédie, le Portugais Tiago Rodrigues, l’Iranien Amir Reza Koohestani ou encore le Français Pascal Rambert, à chaque fois entourés d’artistes suisses.

Le théâtre proposera au public de nombreuses coproductions, qu’elles soient axées sur le jeu ou sur la danse. On bougera enfin, après deux ans d’attente, avec Please please please de La Ribot, Mathilde Monnier et Tiago Rodrigues, ou avec Cindy Van Acker et Without References. Les classiques seront aussi à l’honneur avec deux versions de La Cerisaie par Alexandre Doublet et l’omniprésent Tiago Rodrigues, une re-mise en scène d’un triptyque Shakespeare comme dans les années 90, ou encore une adaptation du roman de Gustave Flaubert dans Les Bovary.

Au niveau des accueils, la Comédie s’apparentera à une piste aux étoiles avec la présence, entre autres, d’Isabelle Huppert, Dimitris Papaioanno, qui avait notamment œuvré lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en 2004, ou encore Matthias Langhoff, qui a marqué l’histoire de la Comédie…

L’ouverture à d’autres cultures

Vous l’aurez compris, la Comédie pense à l’ouverture de toutes les façons que ce soient ! On aura ainsi droit à des spectacles multilingues, issus de pays divers et variés, mais aussi la présence du cinéma, qui questionnera l’influence réciproque entre les films et le texte… Il eût été trop long de détailler toute la saison ici, d’autant que celle-ci ne sera dévoilée en détails au public qu’à la fin de l’été, par prudence face aux potentielles futures mesures sanitaires. Quoiqu’il en soit, toute l’équipe a travaillé d’arrache-pied pour présenter une première saison dans ce nouveau bâtiment qui s’annonce riche en surprises ! On se réjouit déjà !

Fabien Imhof

Le programme complet de la saison sera à retrouver dès le 28 août prochain sur le site de la Comédie de Genève.

Photo : © Régis Golay

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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