La Geste d’Avant le Temps : épisode 2

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 2 : un beau matin…

Tout avait commencé un matin – un matin apparemment ordinaire.

« Maître, j’ai fini de graisser les rouages et de remonter toutes les horloges… Je peux sortir pour profiter de cette magnifique journée ? »

« Très bien. Va profiter du beau temps. Par contre, tu reviendras en fin de journée pour passer un coup de balai dans l’atelier… »

Hypérion acquiesça d’un air distrait. Il déposa ses gants et son tablier sur l’établi, avant de se précipiter vers la sortie en promettant à son maître d’être de retour avant la fin de l’après-midi. Mieux valait ne pas contrarier l’homme !

Lorsqu’il passa la porte, il fut ébloui par les rayons du soleil de cette journée de printemps. Il s’arrêta quelques instants à la fontaine de la place centrale pour enlever les dernières traces d’huile sur ses mains – puis traversa le village en direction des champs. L’air sentait les blés encore verts et la terre fraîche des chemins. On aurait dit que le temps s’était suspendu pour admirer les premières fleurs…

En chemin, Hypérion passa devant les étals colorés des marchands, où des villageoises faisaient leurs achats en essayant de retenir les hordes d’enfants qui couraient dans leurs jupes. Il croisa également quelques anciens qui, sous un tilleul vénérable, disputaient une terrible partie de dés… Il les salua en passant.

Lorsqu’il arriva à la hauteur des dernières maisons, il tendit l’oreille… là ! Une mélopée filait à travers les herbes : c’était le doux son de la harpe de son amie d’enfance, Elestra. Il la retrouva, comme chaque jour, assise sous un arbre… en train de jouer la sérénade à un troupeau de moutons broutant dans les prés.

« Tu as déjà fini de travailler ? Et il t’a laissé partir ? Ça tombe bien ! Tu pourras me donner ton avis sur ma dernière composition. »

Alors qu’il s’étendait sous l’arbre pour écouter les premières notes de la mélodie, il ne se doutait pas un instant qu’une bande de monstres était sur le point de s’attaquer au village…

Martin Nicolet

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