La Geste d’Avant le Temps : épisode 5

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 5 : la mort du maître

L’atelier était vide. Complètement vide.

Seules quelques pièces mécaniques et quelques taches d’huile témoignaient de l’existence des horloges qui s’étaient jadis tenues là. Le silence se dressait là où, encore quelques heures plus tôt, on pouvait entendre le délicat son des tics et tacs. Dehors, la pluie martelait les pavés et étouffait les cris qui provenaient de la rue.

« Hypérion… » perça la voix douce d’Elestra.

Le jeune homme reprit lentement ses esprits. Combien de temps s’était écoulé depuis le dernier souffle de son maître, il n’aurait su le dire. Les heures avaient comme suspendu leur vol. La jeune fille était agenouillée auprès de Nicodème ; elle lui avait recouvert le visage de son écharpe. Le vieil homme avait l’air si paisible, malgré ses blessures…

« Retournons sur la place du village… Il n’y a plus rien qu’on puisse faire… »

Désormais privé de son maître, le jeune apprenti acquiesça, incapable de prononcer une parole. Ils sortirent. Sur la place, la population s’était regroupée, hagarde, insensible aux larmes que déversait le ciel.

« Hypérion ! Elestra ! »

Fendant la foule, la mère d’Hypérion et le père d’Elestra embrassèrent leurs enfants, les soulevant du sol.

« Dieux merci ! Vous n’avez rien ! »

« Que s’est-il passé ? »

« Aucune idée. Ces créatures ont brusquement surgi des collines et ont ravagé le village. Nous n’avons pu que nous cacher, avant que… »

Les jeunes gens regardèrent autour d’eux. Le village semblait avoir été pris dans un raz-de-marée. Les portes étaient brisées et les toits percés. Même la tour en pierre du beffroi était éventrée. Du vaste cadran qui faisait la fierté de maître Nicodème, il ne restait plus rien. Là aussi, l’horloge avait disparu. À cette pensée, Hypérion ne put retenir ses larmes. Son maître était mort et son œuvre détruite. Une colère sourde monta doucement en lui.

Ce crime ne resterait pas impuni, il en faisait le serment ! Il allait remonter la piste des créatures, trouver leur repaire et découvrir pourquoi elles s’en étaient prises à eux ! Mais par où commencer ? Elestra poussa un cri étranglé, le tirant de ses pensées :

« Ma harpe ! »

Aurèle Nicolet

La suite, c’est par ICI !

Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

Photo : © Oleg Gamulinskiy