La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 4

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, ous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 4 : la disparition

En entendant le hurlement, le sang d’Hypérion se glaça : ça… ça, ce n’était pas un son humain.

Sans plus réfléchir, il suivit Elestra. Son cœur battait si fort qu’il n’entendait pas les craquements du vent. Le ciel, plus noir que jamais, se tordait dans des convulsions nuageuses : on se serait cru en pleine nuit, alors que c’était la fin de la matinée ! Bientôt, les premières gouttes tombèrent, lourdes et froides – de plus en plus drues.

Le temps de parvenir au village, ils étaient trempés.

La peur leur donnait des ailes ; ils ne réfléchissaient plus… ils ne pouvaient plus réfléchir. Enfants qu’ils étaient, sans expérience des combats, ils ne songeaient ni à se dissimuler, ni à analyser le terrain. Et quand ils arrivèrent au milieu des maisons, ce qu’ils virent les figea…

Les portes étaient éventrées, les toits béaient comme si une bête aux griffes gigantesques (ou plusieurs bêtes ?) avait éviscéré les constructions modestes. Au loin, une fumée grise annonçait qu’une étable brûlait : on entendait le mugissement paniqué des vaches. Des enfants pleuraient, des gens étaient en sang – griffés, mordus par Dieu seul savait quoi ! Hypérion et Elestra s’avancèrent sur la place. Personne ne faisait attention à eux : l’attaque était finie et l’assaillant avait rebroussé chemin (vers où ?), mais les villageois étaient trop choqués pour faire attention à deux gamins.

Brusquement, Hypérion eut un coup au cœur… la maison !

«  Maître ! MAAAAAAÎÎÎÎTRE !!! »

Il se précipita. La porte familière béait, les vitres gisaient en éclats sur le sol. À l’intérieur, tout était ravagé : la grande table de l’atelier gisait, brisée en deux… les outils tordus… le fourneau renversé… et…

« Maître ! »

Suivi d’Elestra, Hypérion se précipita vers la silhouette au sol. Le vieil homme avait le visage en sang, labouré jusqu’à l’os de la mâchoire. Son œil gauche ne s’ouvrait plus.

« Non non non ! »

Le garçon cherchait un chiffon, une chemise, quelque chose, n’importe quoi pour arrêter le sang qui s’écoulait – mais la poigne de son maître le fit lâcher prise :

« Hy… Hypérion… c’est… fini… Ils sont venus… ils ont tout pris… »

« Qu’est-ce que c’était ? » Hypérion tremblait de peur, de froid, de chagrin.

« Créa…tures… plusieurs dizaines… ailes, griffes, crocs… jamais vu ça… Et elles ont pris… elles ont pris… »

Le vieil homme ferma son unique œil – et ne respira plus. Soudain, il sembla à Hypérion qu’il ne pourrait plus rien ressentir… plus jamais. Même la main d’Elestra sur son épaule n’avait aucun poids. Quand, enfin, il se redressa, il jeta un coup d’œil à l’atelier si familier – et comprit :

« Les horloges… les horloges ne sont plus là ! »

Magali Bossi

La suite, c’est par ICI !

Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

Photo : © Isaac Fryxelius

Magali Bossi

Magali Bossi est née à la fin du millénaire passé - ce qui fait déjà un bout de temps. Elle aime le thé aux épices et les orages, déteste les endives et a une passion pour les petits bols japonais. Elle partage son temps entre une thèse de doctorat, un accordéon, un livre et beaucoup, beaucoup d’écriture.

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