CD à paraître ! Par le groupe Mauvais Sang
À l’occasion de la sortie de leur nouvel album, le groupe Mauvais Sang a accepté de répondre à quelques questions de Laure-Elie Hoegen. Un groupe au caractère bien trempé, à découvrir sans plus attendre.
Votre nouvel album sort sous peu… Quelles ont été vos inspirations, vos guides, vos envies pour ce nouvel album ?
En réalité, c’est une première partie de l’album qui paraît le 3/12/20. Nous avons choisi de diffuser l’album en deux parties. Cette première partie Les Aubes I est un Ep, rassemblant des morceaux composés au cours de l’année 2020. A priori au début de l’année 2021, paraîtra l’album dans son intégralité. Ce premier Ep est donc en quelque sorte un avant-goût de ce qui arrivera ensuite.
Les Aubes I explore diverses thématiques : la perdition d’un jeune homme en boîte de nuit (Décor), les violences conjugales (Ventriloque) ou encore le rapport au père (Ici, à l’abri).
Les paroles s’inspirent d’auteurs comme Michel Houellebecq, Arthur Rimbaud et Louis Aragon. Décor, notamment, est directement influencé par une vision brutale, animale et concurrentielle de la boîte de nuit, présente dans Extension du domaine de la lutte et les Particules élémentaires de Michel Houellebecq.
L’écriture se distingue par son approche énigmatique, poétique et, à certains égards autobiographiques. Elle tente de retranscrire au mieux la complexité du réel.
Musicalement, nous cherchions à créer une forme de saturation et à retranscrire l’oppression inhérente à la boîte de nuit dans les moindres détails (comme le montre le clip de Décor).
La pulse énergique et régulière de la batterie est directement inspirée de la scène techno, mélangée à des guitares alarmantes et machinales, sous l’influence de groupes comme Nine Inch Nails ou Girl Band.
D’une certaine manière, nous aimons le bruit.
La harpe apporte une douceur, un apaisement à cette machine infernale, jouant ainsi sur l’aspect hybride, cher au style de Mauvais Sang.
Derrière cet Ep, il y avait finalement l’envie, ou plutôt le besoin, de trouver une identification claire, d’affirmer notre univers musical, afin que le public se dise « le son de Mauvais Sang, c’est ça et pas autre chose ».
Selon vous, quel serait le lieu idéal pour écouter ce nouvel album ? Pourriez-vous préciser pourquoi ?
Évidemment, la crise sanitaire ne le permet pas, mais nous pensons que Mauvais Sang se fonde sur une énergie live, nerveuse. Le lieu idéal serait donc une salle de concert. Certains morceaux tel Corps par exemple sont faits pour être joués en live.
Une partie de l’Ep se basant sur une atmosphère de boîte de nuit, le mieux serait d’écouter certains morceaux dans un objectif de défoulement, peu importe lequel, peu importe l’endroit (un sport ou autre).
La seconde partie de l’Ep est beaucoup plus intime et demande un retour à soi-même. Il faut être seul avec soi pour la savourer entièrement, dans un cadre calme et apaisé.
Comment raconteriez-vous l’histoire de votre musique au caractère bien trempé ?
La toute première inspiration – et origine même du nom du groupe – a été le film Mauvais Sang de Leos Carax. Les dialogues poétiques, puissants, une soundtrack hybride, allant de Reggiani, Prokofiev jusqu’à Bowie, témoignent d’une incroyable diversité musicale.
Ce film est magnifique et nous reconnaissons notre envie artistique dans celle de Carax. Ce fut par ailleurs un grand honneur de recevoir son retour sur notre Ep, disant qu’il avait été très touché par notre travail et par le fait que nous ayons choisi Mauvais Sang comme nom de groupe en hommage à son film.
Propos recueillis par Laure-Elie Hoegen
Pour un aperçu du premier Ep, c’est par ici.
Photo : © Mauvais Sang, Matias Roig