Les réverbères : arts vivants

Cette année, la Comédie veut… « tout vivre » !

Colorée et bien fournie, la saison 2022-2023 de la Comédie affiche sans détour son mot d’ordre : « Tout vivre ». Une injonction à laquelle on se réjouit d’obéir, en attendant d’y plonger dès que le théâtre aura achevé sa pause estivale…

C’est à présent bien installée dans ses nouveaux et accueillants locaux que la Comédie s’apprête à entamer sa deuxième saison loin des Philosophes. Après une année 2021-2022 placée sous le signe de l’inauguration, avec quatre fois plus d’abonnements qu’auparavant et des salles bien remplies, la Comédie est donc plus prête que jamais à voguer vers de nouvelles aventures, toujours sous la houlette conjointe de Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer.

Au programme ? Plusieurs lignes de force qui rythmeront cette saison : le retour d’artistes fidèles et du cru, des hommages, des créations, des spectacles s’affranchissant ou non des codes, des explorations relationnelles et un festival qui, comme chaque année, marquera la rentrée de septembre – La Bâtie. Petit tour d’horizon, au pas de charge, tant le programme est vaste !

De l’automne à l’hiver

La Comédie accueille tout d’abord trois spectacles dans le cadre du festival de La Bâtie : The Sheep Song (Cie FC Bergman) du 26 au 28 août, Encantado (Lia Rodrigues) le 1er et 2 septembre, et Los Años (Mariano Pensotti et le Grupo Marea) du 8 au 10 septembre. Le premier questionne la condition humaine et son rapport à l’animal ; le deuxième plonge dans la danse en nous invitant au Mexique, entre monde des morts et monde des vivants ; le dernier ressemble à un roman de Pérec, en présentant la vie qui s’écoule dans le même appartement, entre 2020 et 2050. Attention, uchronie droit devant !

Les mois de septembre et d’octobre vibreront au rythme de plusieurs pièces – classiques et moins classiques. D’abord, une adaptation de Platonov de Anton Tchekhov, grâce à Mathias Brossard et au Collectif CCC (17 au 25 septembre). En parallèle, deux spectacles dansés, par les Suisses Marcel Schwab et Chris Leuenberger (Touch Isolation, 21 au 24 septembre) et la Cie espagnole La Veronal (Opening Night, du 28 septembre au 1er octobre). On s’aventurera alors du côté de la littérature contemporaine, avec Le Grand Cahier d’Agota Kristof, dans une mise en scène de Valentin Rossier (4 au 10 octobre). Suivra Le Tartuffe de Molière, avec Ivo Van Hove et la troupe de la Comédie-Française.

Le mois de novembre s’ouvre sur une reprise : Perdre son sac, un texte de Pascal Rambert et une mise en scène de Denis Maillefer, pour dire le quotidien d’une femme ballottée par les événements (1er au 6 novembre). Suivront, du 3 au 20 novembre, deux pièces-hommages à Benno Besson (qui aurait fêté ses 100 ans cette année) : BB100. Tribute to Benno Besson, entre souvenirs et archives (3-6 novembre), et Vers l’Oiseau vert par le Collectif BPM, qui se souvient de la pièce presque éponyme de Benno Besson, L’Oiseau Vert (9-20 novembre). Du 25 au 27 novembre, la metteuse en scène Tatjana Pessoa renoue avec son histoire familiale et la littérature (notamment son ancêtre, Fernando Pessoa), dans La bibliothèque de ma grand-mère.

Du 28 novembre au 2 décembre, Kornél Mundruczó nous propose d’explorer la construction d’une femme (ou peut-être, de plusieurs femmes ?) à travers quelques actes fondateurs de la vie, dans Pieces of a Woman. Les chorégraphies de La Ribot fouleront ensuite les planches, du 9 au 11 décembre, avec DIEstinguished. Enfin, l’année 2022 se clôturera du 16 au 18 décembre avec Les Frères Karamazov de Dostoïevski, mis en scène par Sylvain Creuzevault.

Vers les beaux jours

L’année 2023 s’ouvrira avec une mise en scène d’Arthur Nauzyciel et un texte de Pascal Rambert : Mes frères, où quatre bûcherons succomberont aux charmes de la même femme (12-15 janvier). Du 17 au 29 janvier, Jouer son rôle (mise en scène par Jean-Yves Ruf sur un texte de Jérôme Richer) s’aventurera aussi dans les destinées familiales, à l’occasion de la mort d’un père. Dans le même temps, My Epifunny dansera du 26 au 29 janvier, comme des appels du destin chorégraphié par Marco Berrettini.

Du 3 au 13 février, la Comédie coréalise avec le Théâtre Am Stram Gram (qui accueillera le spectacle) Le nom des choses : entre surréalisme et poésie, Muriel Imbach interroge les liens unissant réalité, psychisme et langage. Une pièce plus que jamais d’actualité… Dans le cadre du Festival Antigel, c’est à Lovetrain2020 d’Emanuel Gat que la Comédie ouvrira ses portes les 3 et 4 février. S’ensuivra une expérimentation autour de La Mouette de Tchekhov et de L’Amour fou de Jacques Rivette, avec L’amour fou (du théâtre), mis en scène par Nicolas Zlatoff (8-19 février). Avec Dark was the night, d’Emmanuel Meirieu, on s’embarquera entre blues et étoiles, du 15 au 19 février. Et si on devait envoyer une fusée dans l’espace, qu’y mettrait-on ?

En mars, la Comédie accueillera Groove’N’Move, avec une chorégraphie de Sandrine Lescourant, interprétée par la Cie Kilai : Acoustique (4 mars). Du 1er au 5 mars, c’est avec Yan Duvendak qu’on va jouer, dans Virus, une pièce créée avant le Covid et qui proposera de mettre en scène… une pandémie ! Enfin, du 8 au 18 mars, Contes et légendes de Joël Pommerat déjouera les codes de la science-fiction en liant adolescence et intelligence artificielle.

Entre avril et mai, place belle est faite aux relations familiales et humaines. D’abord avec Une mort dans la famille, d’Alexandre Zeldin, qui met en scène trois générations et les immanquables chocs qui vont avec (31 mars-6 avril). Puis, grâce à Amore, dans lequel Pippo Delbono voyage dans ses souvenirs, au gré de la saudade du Portugal, entre mémoire et fado (26-30 avril). Ensuite, dans Matricides, qui nous embarque dans des scènes colorées et meurtrières imaginées par Catherine Travelletti (3-13 mai). Et enfin, grâce à Irina (19-27 mai), où Marika Dreistadt et Simon Guélat relatent les joies et les peines d’une femme, ancienne enfant placée…

Après Out of the Box, la Biennale des Arts Inclusifs (31 mai au 3 juin), la Comédie proposera sa dernière pièce de la saison : Les émigrants, de Krystian Lupa, d’après W. G. Sebald. À ne pas manquer !

On vous l’avait dit : la saison 2022-2023 de la Comédie sera riche… et c’est sans compter les multiples activités proposées au jeune public, enfants comme adolescent·e·s ! Alors, n’hésitez pas : foncez-y !

Magali Bossi

Retrouvez le programme complet et les détails sur le site de la Comédie de Genève.

Photo : © Comédie de Genève

Magali Bossi

Magali Bossi est née à la fin du millénaire passé - ce qui fait déjà un bout de temps. Elle aime le thé aux épices et les orages, déteste les endives et a une passion pour les petits bols japonais. Elle partage son temps entre une thèse de doctorat, un accordéon, un livre et beaucoup, beaucoup d’écriture.

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